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Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a proposé à la Commission européenne un dispositif assoupli pour l’aide aux entreprises «qui ne pourraient pas payer leur facture d’électricité ou de gaz d’ici la fin de l’année» dans le contexte de la guerre en Ukraine, a-t-il annoncé le 13 octobre en conférence de presse. «Il n’est pas exclu que nous ne retenions qu’un seul critère»: une facture énergétique représentant au moins 3% du chiffre d’affaires en 2022 (et non plus 2021 comme précédemment). M. Le Maire souhaite un dispositif «le plus simple possible», alors que les professionnels pointaient du doigt les difficultés d’accès à cette aide. Les autres critères devraient donc disparaître (doublement des prix de l’électricité ou du gaz, Ebitda négatif). Le ministre a également demandé à Bruxelles de pouvoir doubler le plafond de l’aide, à 4 M€ par entreprise au lieu de 2 M€. «Nous avons poursuivi les négociations hier (mercredi 12 octobre, NDLR) avec la commissaire Margrethe Vestager», en charge de la Concurrence, a précisé M. Le Maire, qui espère que cette aide sera «disponible dans les premiers jours de novembre» après validation par Bruxelles. La flambée des prix de l’électricité et du gaz provoque des arrêts de production dans tous les secteurs, rappelle le locataire de Bercy, prenant l’exemple de «tours de séchage de lait à l’arrêt».

Didier Bouville

Se disant «attentif» à l’évolution du marché bio, l’entourage de Marc Fesneau indique à Agra presse que l’élaboration du programme Ambition Bio 2023-2027 sera, «à moyen terme», l’occasion d’une concertation «afin de déterminer les actions prioritaires, les moyens associés et les structures mobilisées pour identifier les nouveaux leviers de croissance et renouer avec la dynamique». Alors que la Confédération paysanne exige des mesures d’urgence, et que la FNSEA partage avec elle la nécessité d’une application plus stricte d’Egalim, le ministère de l’agriculture rappelle les actions mises en œuvre dans les derniers mois. En plus d’une augmentation de l’enveloppe d’aides à la conversion, l’équipe du ministre souligne que le crédit d’impôt réservé aux agriculteurs bio a été relevé de 3500 à 4500 € jusqu’en 2025 dans le cadre du projet de loi de finances pour 2022. Autres mesures récentes : l’augmentation du fonds Avenir bio sur 2020 et 2021 grâce au Plan de relance, ou encore 500 000 € accordés à l’Agence bio et huit interprofessions pour leur campagne Bioréflexe. «L’interprofession laitière nationale, le Cniel, a notamment repris cette campagne en adaptant les messages aux spécificités de la filière laitière», se félicite-t-on rue de Varenne, alors que les coopératives laitières ont pour la plupart arrêté les conversions.

Didier Bouville

Réunie le 11 octobre pour donner son avis sur la deuxième partie du projet de loi de finances (PLF 2023), la commission des affaires économiques de l’Assemblée a adopté un amendement (n°CE 91), pour faire financer par l’État le remplacement d’un exploitant en cas d’urgence (décès, accident, hospitalisation). Porteur de l’amendement, le rapporteur de la mission Agriculture Stéphane Travert propose ainsi de généraliser «une expérimentation très positive menée dans le département de l’Orne», afin de sécuriser juridiquement et financièrement l’intervention d’un service de remplacement (SR) sur une exploitation non-adhérente. Dans le cadre d’un «rapport thématique», Stéphane Travert a présenté d’autres propositions pour développer le recours aux SR. Il recommande d’augmenter le taux de crédit d’impôt «à 70%» en cas de maladie ou d’accident, d’«augmenter la prise en charge à 28 jours» et de «pérenniser» le dispositif. Ces mesures font l’objet d’amendements déposés sur la première partie du PLF, a-t-il indiqué. Il préconise aussi de renforcer l’attractivité du métier d’agent de remplacement, et il appelle le gouvernement à «construire une stratégique publique plus forte» pour accroître l’efficacité du réseau des SR. «Cet outil (…) pourrait devenir un des fers de lance des politiques de renouvellement des générations et d’installation», a déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture.

Didier Bouville

Adoptée récemment par les députés de la commission des finances, «la suppression du crédit d’impôt HVE est une faute», estime le député girondin de la majorité Pascal Lavergne (Territoires de progrès), dans un communiqué du 11 octobre. Ingénieur agronome, ancien viticulteur et désormais éleveur bovin, l’élu rappelle que le dispositif «rencontre un franc succès, et en particulier au sein du monde viticole», avec plus de 24 800 exploitations bénéficiant de la certification environnementale de niveau 3 au 1er janvier 2022. «C’est contre l’avis du gouvernement et contre l’avis du ministère de l’Agriculture que cette suppression a été votée en Commission des finances», souligne Pascal Lavergne. Au début de l’été, lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative pour 2023, Bruno Le Maire avait cependant soutenu cette suppression déjà portée à l’époque par le rapporteur Jean-René Cazeneuve, estimant pertinent de «prendre le temps nécessaire pour évaluer» les bénéfices de la HVE, et en «reparler lors du projet de loi de finances initiale». Ces bénéfices devraient être éclaircis par l’étude commandée par les ministères sur la HVE, qui n’a toujours pas été publiée. Lors du précédent PLF, le crédit d’impôt avait été défendu au sein de la majorité par la députée du Tarn Marie-Christine Verdier-Jouclas, co-présidente du groupe vin de l’Assemblée. Elle a été battue lors des dernières législatives.

Didier Bouville

La web-TV Au nom de la Terre, créée par le réalisateur Édouard Bergeon, diffusera gratuitement durant chaque match de la Coupe du monde un documentaire ou une série dédiée à l’agriculture et à l’environnement, annonce un communiqué du 10 octobre. Objectif : offrir «une réelle alternative à la Coupe du Monde en proposant de rejoindre le camp de ceux qui défendent la terre au lieu de la détruire», résume Édouard Bergeon. Pour les matchs de première phase, la plateforme proposera Les fils de la Terre, le documentaire du créateur de la web-Tv, mais aussi Nous Paysans qui avait été diffusé sur France 2 à l’occasion du Salon de l’agriculture, ou encore L’installation, film suivant les aventures de deux citadines reprenant une ferme laitière. Pour chaque connexion, Au nom de la terre reversera 1 € à l’association des Enfants et des arbres, qui invite les élèves de primaire et du collège à planter des haies chez les agriculteurs.

Didier Bouville

L’association Eaux et Rivières de Bretagne a déposé le 1er octobre deux recours contre l’État auprès du tribunal administratif de Rennes concernant la politique sur les nitrates, annonce un communiqué du 11 octobre. Le premier recours concerne la non-réponse des services de l’État suite à un recours gracieux envoyé par l’ONG en juillet dernier. «Nous demandons à l’État de prendre toutes les mesures utiles pour atteindre les objectifs de la directive nitrates de 1991 et de la directive-cadre sur l’eau de 2000, notamment en limitant l’azote total dans les parcelles», détaille Estelle Le Guern, chargée de mission agriculture au sein de l’association. Citant les récents rapports de la Cours des comptes et du Sénat, l’association demande également de mobiliser le foncier, d’interdire le retournement de prairies, ou même de réviser le PSN (déclinaison française de la prochaine Pac) pour atteindre le bon état biologique des eaux. Sur le modèle de l’Affaire du siècle, le deuxième contentieux vise à obtenir une indemnisation pour préjudice environnemental et moral, comportant l’application de mesures rapides, mais également une enveloppe de 3,2 millions d’euros pour l’association et les habitants des zones touchées. Une estimation basse, selon Estelle Le Guern, rappelle que la demande vise aussi «à mettre en valeur la gravité des conséquences environnementales».

Didier Bouville

Dans le cadre d’une proposition controversée visant à lutter contre le changement climatique, la Nouvelle-Zélande a dévoilé le 11 septembre son projet de taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d’élevage, rapporte l’AFP. Une première au monde, selon la Première ministre Jacinda Ardern, estimant que les agriculteurs pourront couvrir le coût de la mesure en augmentant les prix de leurs produits respectueux du climat. Pour elle, cette «proposition réaliste» renforcerait même la «marque d’exportation» de la Nouvelle-Zélande. Le gouvernement espère aboutir à une signature de son projet d’ici à l’année prochaine et la taxe pourrait être introduite dans trois ans. Mais avec les élections prévues dans quinze mois en Nouvelle-Zélande, ce projet pourrait coûter à Mme Ardern des bulletins de vote ruraux. Pour Andrew Hoggard, président du lobby Federated Farmers, ce projet «pourrait arracher les tripes des petites villes de Nouvelle-Zélande». Car la taxe incitera, selon lui, les agriculteurs à faire pousser des arbres sur des champs actuellement utilisés pour l’élevage. L’organisation de promotion «Beef + Lamb New Zealand», qui représente les éleveurs d’ovins et de bovins du pays, estime de son côté que le projet ne tient pas compte des mesures rurales déjà en place pour lutter contre les gaz à effet de serre. «Les agriculteurs néo-zélandais possèdent plus de 1,4 million d’hectares de forêts primitives sur leurs terres qui absorbent le carbone», a souligné son président Andrew Morrison.

Didier Bouville

Le Sommet de l’élevage, qui s’est tenu du 4 au 7 octobre à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), a remporté son pari : accueillir plus de 100 000 visiteurs. Son commissaire général Fabrice Berthon indique que «105 000 visiteurs dont près de 5000 internationaux ont déambulé dans les allées du salon». Cette 31e édition – marquée par la visite du ministre de l’agriculture Marc Fesneau et du président du Sénat Gérard Larcher – a rassemblé 1 521 exposants. L’année dernière, 93 000 visiteurs et 1 512 exposants avaient fait le déplacement. «L’année 2022 marque la reprise du visitorat international avec une fréquentation digne de celle de 2019, dernière édition ayant pu recevoir l’ensemble des délégations étrangères», notent les organisateurs. En 2023, le Sommet de l’élevage se tiendra du 3 au 6 octobre et accueillera les concours nationaux des races limousine (bovins viande) et brune (bovins lait). L’objectif : 1600 exposants et 110 000 visiteurs.

Eva DZ

En raison de la hausse continue du prix des engrais (corrélé à celui du gaz) dans le contexte de la guerre en Ukraine, le Copa-Cogeca a une nouvelle fois appelé, le 7 octobre lors d’une réunion extraordinaire, la Commission européenne à suspendre ou à éliminer les mesures antidumping (représentant entre 16% et 32%) pour les importations de mélange d’urée et de nitrate d’ammonium en solution en provenance de Trinité-et-Tobago et des États-Unis. Une mesure qui «aiderait l’UE à diversifier ses sources d’approvisionnement», estiment les organisations et coopératives agricoles. Ces dernières demandent également une suspension des barrières tarifaires pour les importations de divers engrais (urée, UAN, DAP, MAP et NPK) tant qu’il existe un risque de pénurie sur le marché européen. D’autre part, le Copa-Cogeca appelle l’exécutif européen à fixer une dérogation temporaire à la limite maximale de 170 kg/ha pour l’azote provenant des effluents d’élevage au niveau européen couvrant toutes les cultures. «Cela permettrait notamment aux agriculteurs de réduire à la fois leur dépendance aux engrais minéraux et leurs coûts d’intrants», explique-t-il. Enfin, l’organisation bruxelloise demande à établir une méthode de dérogation dans la directive sur les nitrates visant à utiliser des engrais composés de nutriments récupérés du fumier.

Eva DZ

La préfecture de la Vendée a confirmé le 6 octobre que la grippe aviaire a frappé un élevage de volailles situé dans la commune de Saint-Martin-des-Noyers. Il comptait 14 200 dindes, qui ont été abattues le jour même. Cet élevage est situé à quelques kilomètres des Essarts (au nord-ouest de la Roche-sur-Yon); c’est de cette zone riche en exploitations et industries avicoles (abattoirs, couvoirs, usines d’aliment) qu’était partie la flambée épizootique du printemps. Avec 534 cas au 23 juin, la Vendée a été l’épicentre de la deuxième vague de 2022, qui a ravagé notamment les Pays de la Loire. Plus récemment, la préfecture a décrété début septembre la mise à l’abri des volailles dans tout le département après la détection de plusieurs cas en faune sauvage. Le 20 septembre, un foyer a été détecté dans un élevage de canards à Machecoul (Loire-Atlantique), juste au nord de la Vendée. Par ailleurs, d’autres nouveaux cas ont été confirmés ces derniers jours, notamment deux dans la Somme et un en Gironde, dans l’élevage de canards d’un particulier à Mombrier. Selon le dernier bilan du ministère de l’agriculture, la France compte 18 foyers confirmés en élevage depuis le 1er août, date du début de la campagne de comptage 2022-2023.

Eva DZ