«La décapitalisation du cheptel français est notre premier sujet d’inquiétude», estime le président de Culture Viande Gilles Gauthier, cité dans un communiqué le 20 février. La fédération de l’abattage-découpe rappelle que la France a perdu 10% de son cheptel bovin depuis 2016 (soit 837 000 vaches allaitantes et laitières en moins). La situation est également inquiétante en porc, avec une offre en sortie d’élevages qui a «déjà baissé de 6%» sur un an début 2023, propulsant le cours au Marché du porc breton à «un niveau historique» (2,196 €/kg à la séance du 20 février). Conséquence de ce déficit d’animaux: «Des difficultés d’approvisionnement qui ne nous permettent plus d’optimiser notre appareil de production», déplore M. Gauthier. Dans le même temps, «nos coûts industriels flambent» en raison notamment de la guerre en Ukraine (+324% de hausse prévue en 2023 pour la facture énergétique des «grands abattoirs»). Alors que les négociations annuelles avec les distributeurs s’achèveront fin février, «faute de pouvoir faire passer les hausses de tarifs indispensables, nos entreprises qui maillent notre territoire vont disparaître», prévient le président de Culture Viande. «Déjà plusieurs d’entre elles se déclarent en cessation de paiement.»
Didier Bouville