Après une augmentation de près de 20% depuis le début de l’année, la tonne de CO2 a dépassé les 100 € sur le marché obligatoire européen. Ce cours correspond aux crédits que les entreprises des secteurs de la sidérurgie, de la cimenterie ou de l’énergie soumises au système SEQE n’utilisent pas, et qu’elles peuvent revendre à leurs concurrents. Sur LinkedIn, Jean-Marc Jancovici a salué cette augmentation, puisqu’un prix élevé «incite les industriels à se décarboner». Pour autant, le polytechnicien spécialiste du climat estime que «ce prix a une faiblesse: personne ne sait ce qu’il deviendra à l’avenir, car un prix de marché n’est jamais prévisible». Face aux incertitudes, rappelle-t-il, son organisation Shift project avait proposé d’encadrer les enchères autour du marché obligatoire par un prix de réserve croissant dans le temps. Dans une interview accordée à nos confrères d’Ouest-France (article payant) et publiée le 23 février, l’eurodéputé Renaissance Pascal Canfin estime qu’un nouveau marché du carbone pourrait être lancé dans le secteur alimentaire grâce aux crédits générés en agriculture. Ce marché pourrait fixer un prix plancher de 70 €/t, contre 40 €/t actuellement chez France Carbon Agri, afin que les agriculteurs ne portent pas «seuls toutes les contraintes».
Didier Bouville