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L’Association pour la promotion de l’agriculture durable (Apad) a lancé le 30 janvier son label Au cœur des sols, permettant de valoriser les fermes pratiquant l’agriculture de conservation. «Les agriculteurs ne veulent plus de cahier des charges. Le principe de ce label, c’est de mettre sur la table ce qu’on fait de manière transparente», explique François Mandin, président de l’Apad. Le label sera attribué aux exploitations pour cinq ans, sur la base d’une grille à points évaluant la diversité des cultures, la durée de couverture végétale, le non-travail des sols, ainsi que les actions en faveur de la biodiversité. Le modèle précis de valorisation économique n’a pas encore été défini, mais pourra correspondre à un premium sur les productions, ou à une rémunération des services environnementaux. «J’attends des engagements financiers par rapport au stockage de carbone, à la réduction de produits phytosanitaires, et à la préservation de l’eau», indique Florence Richard, agricultrice labellisée dans les Deux-Sèvres. Depuis octobre 2019, 60 agriculteurs ont déjà été labellisés. L’Apad espère atteindre 200 agriculteurs d’ici la fin 2020.

Didier Bouville

C’est une première annonce pour le lait de chèvre: le distributeur Intermarché a signé avec la coopérative Agrial pour une revalorisation du prix du lait, payé aux producteurs à hauteur de 749 €/1000 litres (toutes primes comprises), annonce un communiqué du 3 février. Cet accord portera sur les produits Soignon et sur les marques de distributeurs. «C’est une première marche nécessaire pour atteindre notre objectif de prix moyen annuel de 790 €/1000 litres pour produire un lait de qualité origine France», réagit Jacky Salingardes, président de la Fnec (producteurs de lait de chèvre, FNSEA), également partie prenante des discussions. «Intermarché est le premier distributeur à affirmer son soutien à cette filière souvent méconnue et en difficulté, avec une démarche de partage de la valeur au profit des producteurs», revendique de son côté Thierry Cotillard, président de l’enseigne. «Cet accord est une première étape pour atteindre cet objectif. Je lance un appel pour que cette prise de conscience d’Intermarché fasse écho chez l’ensemble des acteurs de la distribution», sollicite Mickael Lamy, président du métier lait de chèvre d’Agrial.

Didier Bouville

Le comité national de l’Inao (Institut de l’origine et de la qualité) a validé le 28 janvier le nouveau cahier des charges commun aux viandes bovines labels rouges. Ces «conditions de production communes», socle commun aux labels rouges de viande bovine, devraient entrer en application au premier semestre, après finalisation de leurs modalités de contrôle, puis signature et publication de l’arrêté interministériel. Les nouvelles règles fixent un minimum de 80% d’autonomie fourragère pour les exploitations, proscrivent les OGM et l’huile de palme dans l’alimentation du bétail, ainsi que les traitements antibiotiques durant les quatre derniers mois de vie des animaux. S’y ajoutent deux nouvelles mesures sur le bien-être animal: analgésie ou anesthésie en cas d’écornage ou de castration, et intégration progressive de BoviWell (outil d’évaluation du bien-être animal). Dans son plan de filière, l’interprofession Interbev a fixé l’objectif de 40% de viande bovine sous label rouge d’ici 2023 (contre 3% en 2017). Par ailleurs, la contractualisation est désormais obligatoire pour ces viandes (accord interprofessionnel du 22 mai 2019, étendu le 10 décembre).

Didier Bouville

Après le Parlement britannique, le Parlement européen a validé, le 20 janvier, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne par 621 voix pour, 49 contre et 13 abstentions. Le Brexit est donc effectif mais une période de transition s’ouvre. Elle devrait durer jusqu’à fin décembre 2020. Tout accord sur l’avenir des relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni devra être conclu avant cette date pour pouvoir entrer en vigueur le 1er janvier 2021. Cette période de transition pourra être prolongée une fois pour une durée pouvant aller jusqu’à deux ans. Cependant, cette décision devra être prise par la Commission conjointe UE – Royaume-Uni avant le 1er juillet prochain. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, fera tout son possible pour que le délai 2020 soit respecté. Mais la plupart des observateurs estiment qu’il ne pourra pas être tenu, y compris la présidente de la Commission de Bruxelles, Ursula von der Leyen, ainsi que Michel Barnier, le négociateur en chef pour le Brexit.

Didier Bouville

Ce n’est pas encore une décision du Gouvernement. Mais les partis au pouvoir en Allemagne (CDU/CSU et SPD) se sont mis d’accord pour accorder un milliard d’aides à l’agriculture sur quatre ans, essentiellement des subventions à l’investissement et aux programmes environnementaux. Cette décision est une réaction politique aux manifestations agricoles qui ne cessent de se poursuivre depuis quelques mois. Les agriculteurs protestent notamment contre les nouvelles règles de fumure que veut leur imposer Bruxelles et l’influence croissante des Verts sur la politique agricole. La ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner considère pour sa part comme inévitables le renforcement des règles de fumures contre lesquelles les agriculteurs ont manifesté, et à souligner qu’il faut aider les agriculteurs à les appliquer.

Didier Bouville

La NFU, le principal syndicat agricole britannique appelle les farmers à manifester massivement le 25 mars à Londres. Par cette démonstration de force, la NFU entend rappeler au Gouvernement que les agriculteurs britanniques ne doivent pas être sacrifiés au libre-échange dans le cadre des négociations avec l’Union européenne et les autres pays du monde, après le Brexit. La NFU veut peser sur ces négociations commerciales notamment sur l’importation des produits alimentaires. Elle souhaite réunir lors de cette manifestation non seulement les farmers, mais aussi les consommateurs et les protecteurs de l’environnement et des animaux, pour défendre l’avenir de l’agriculture britannique qui pourrait être déstabilisée. Pour la présidente de la NFU, Minette Batters, les standards britanniques actuels doivent être absolument maintenus et ne pas être sacrifiés sur l’autel du libre-échange avec des pays moins regardants sur les normes sanitaires, environnementales ou de bien animal.

Didier Bouville

D’importantes manœuvres militaires de l’OTAN sont programmées en Europe orientale au premier semestre 2020. 20 000 soldats américains vont débarquer en Allemagne, en Pologne et aux pays baltes. En tout 37 000 militaires de 18 nations participeront à ces exercices. Ils s’exerceront à des collaborations entre troupes et à des déplacements rapides. L’Allemagne qui n’est pas touchée par la peste porcine mais dont le virus est à ses frontières redoute la propagation du virus. Les éleveurs demandent que toutes les mesures de biosécurité soient prises à l’occasion de ces mouvements de troupe. L’expérience récente montre que ce virus progresse aussi par des sauts, jusqu’à plusieurs centaines de km de distances d’un foyer à l’autre. C’est le signe d’un transport par des activités humaines. Précisément cet exercice militaire se déroule dans les zones de foyers de crise polonais et baltes et ce par des troupes qui ne sont pas informées des risques.

De février à mai les troupes arriveront en Europe avec leur matériel et leurs équipements pour se rendre en Pologne et dans les pays baltiques. L’Allemagne sera l’axe principal pour les colonnes de transports aller, mais aussi retour après avoir atteint les buts fixés. Les manœuvres finiront en juin.

Didier Bouville

La Commission européenne estime que le projet allemand d’adaptation de la règlementation des fumures reste insuffisant. La DG Environnement reste inflexible. De l’autre côté, les agriculteurs manifestent depuis des mois contre ce projet estimé trop dur et irréaliste et certains Länder demandent des atténuations, sous peine de les voir tout bloquer. Selon les informations qui ont circulé dans les milieux gouvernementaux de Berlin, Bruxelles ne veut pas admette les exceptions qui ont été prévues dans les zones rouges prévoyant une diminution de 20 % les fumures. De plus, un tiers des piézomètres indiquant des dépassements de nitrates se situent hors de zones rouges, dont Bruxelles conteste ainsi la délimitation retenue. En Schleswig-Holstein, Basse-Saxe et Rhénanie du Nord-Westphalie des dépassements sont observés sur les phosphates. Le règlement de l’épandage de lisier sur sol gelé est considéré également comme insuffisant par Bruxelles. La Commission de Bruxelles a lancé un ultimatum pour avril. Faute d’accord, des pénalités sont prévues à 850 000 €/jour.

Didier Bouville

«Nous attendons des écrits, car les engagements d’un ministre sur le départ… » réagit le 29 janvier Robert Verger, élu de la FNSEA en charge du dossier des retraites, après l’annonce faite la veille par Didier Guillaume sur le minimum vieillesse. Le ministre de l’Agriculture a annoncé à l’Assemblée nationale que des agriculteurs retraités (sans préciser quelle population exactement) pourraient désormais demander sans conséquence négative sur les successions l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), anciennement appelé minimum vieillesse. «C’est une piste de financement que nous explorions», commente Robert Verger. «Mais nous avons besoin de précisions.» L’absence de conséquence négative (recours sur succession) existe déjà pour les personnes dont les maisons d’habitation sont mitoyennes d’un bâtiment d’exploitation, rapporte l’élu. C’est donc cette exception qu’il s’agirait de généraliser. Mais pour que cette mesure touche un maximum de personnes, la FNSEA plaide pour que le montant de l’Aspa ne soit plus retranché d’un «loyer fictif» pour les propriétaires, très nombreux parmi les agriculteurs retraités.

Didier Bouville

Auditionnée le 29 janvier par la mission d’information sur la sortie du glyphosate, Elisabeth Borne a estimé que «les efforts du secteur agricole devront être valorisés». Cette sortie du glyphosate est «réalisable à condition d’accompagner les agriculteurs filière par filière», a-t-elle dit à l’Assemblée nationale. «Les efforts du secteur agricole devront aussi être valorisés à travers une reconnaissance des modes de production les plus respectueux de l’environnement», a poursuivi la ministre en évoquant le label HVE 3 (haute valeur environnementale). En termes d’accompagnement, «l’aval a un rôle très important à jouer», selon elle. Elisabeth Borne a cité Danone, Bonduelle, d’aucy «qui veulent encourager des pratiques avec moins de produits chimiques». «C’est par ces contrats de filière, par l’aval qu’on pourra développer des pratiques plus respectueuses de l’environnement», a insisté la ministre. En parallèle, un axe de travail du gouvernement consiste à mettre en œuvre des Paiements pour services environnementaux (PSE). 150 M€ ont été provisionnés sur trois ans. Une vingtaine de projets ont déjà été identifiés dans le bassin Adour-Garonne, notamment pour réduire l’utilisation de phytos sur les aires d’alimentation des captages d’eau potable, selon elle.

Didier Bouville