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Le travail de la commission spéciale retraite de l’Assemblée nationale n’aura finalement pas porté les fruits escomptés. Dans la nuit du 11 février avec encore près de 14 000 amendements à passer en revue en moins d’une semaine, elle a préféré jeter l’éponge. Une première depuis la révision constitutionnelle de 2018. Le 17 février en séance publique, les députés n’examineront donc pas le projet de loi modifié par la commission spéciale mais la version initiale du texte déposé le 24 janvier par le gouvernement. Les députés ont jusqu’à vendredi, 17h, pour déposer les amendements qu’ils souhaitent débattre dans l’hémicycle cette fois. Les 21 amendements adoptés en commission spéciale seront redéposés par les rapporteurs. De son côté, la FNSEA regrette l’obstruction parlementaire et le fait que les amendements portant sur la revalorisation des pensions des retraités actuels et sur l’alignement de celles des conjoints collaborateurs et ayants-droits avaient été retirés un peu plus tôt de la discussion au motif de créer une charge nouvelle. Le syndicat majoritaire a confié à Agra Presse son souhait de voir ces amendements réécrits et redéposés d’ici la fin de la semaine.

Didier Bouville

La première réunion de la mission parlementaire sur le statut juridique des baux ruraux s’est tenue le 11 février, animée par ses co-rapporteurs Jean Terlier, député LREM du Tarn, et Antoine Savignat (LR, Val d’Oise). «Le statut du fermage est devenu trop compliqué, trop strict, et les propriétaires cherchent à s’en détourner», explique Jean Terlier, ancien avocat spécialisé en bail rural. La mission durera six mois, et auditionnera des professeurs de droit, des avocats, mais également les propriétaires, les chambres d’agriculture, la FN Safer, ou les syndicats agricoles. «L’idée c’est de mettre autour de la table bailleurs et preneurs, pour s’accorder sur une avancée», détaille le député. Les propositions de la mission sont susceptibles d’être transcrites dans l’éventuelle loi foncière annoncée pour 2021, «mais on pourra avoir une proposition de loi indépendante sur le sujet», prévoit Jean Terlier. La mission, soutenue par Didier Guillaume, organisera une table ronde sur les baux ruraux le 24 février prochain à l’occasion du Salon international de l’agriculture.

Didier Bouville

Le débat public sur la déclinaison française de la future Pac sera lancé le 23 février au Salon de l’agriculture, d’après un communiqué du ministère de l’Agriculture du 5 février. Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume appelle les citoyens à «participer largement» à cet événement organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP). Cette initiative fait suite à la présentation, lors d’un Conseil supérieur d’orientation de l’économie agricole (CSO élargi) le 5 février, de la version finale du diagnostic de l’agriculture française. Ce document servira de base au Plan stratégique national (PSN), qui fixera les modalités d’application de la future Pac en France. Un travail «salué» par les parties prenantes (agriculteurs, industries agroalimentaires, ONG et salariés), d’après le communiqué. Co-présidé par Didier Guillaume et le président de Régions de France Renaud Muselier, la réunion du CSO a également permis «d’identifier les besoins pour la définition de la stratégie française pour la future Pac». S’ensuivra fin mars une nouvelle phase de concertation pour décider des mesures qui figureront dans le PSN et du budget qui leur sera alloué. L’objectif affiché du gouvernement est de finaliser le PSN pour le transmettre à la Commission européenne début 2021.

Didier Bouville

Le 5 février, une équipe d’activistes antispécistes accompagnée de journalistes a tenté de s’introduire dans l’élevage de porcs de Christiane Lambert dans le Maine-et-Loire, sans demande de rendez-vous et ni accord préalable. Absente, les militants ont été repoussés par son mari et les salariés de l’exploitation.

Dans une réponse à tous ceux qui lui ont adressé un message de soutien, Christiane Lambert s’élève contre la prétention des activistes de jouer un rôle de lanceur d’alerte et dont « les actions se résument à des intrusions répétées, violentes et illégales dans les propriétés privées, au prétexte d’enquêtes qui sont construites comme autant de démonstrations, exclusivement à charge, de leurs théories antispécistes.

Didier Bouville

Protéger les plantes sans utiliser des pesticides, désherber sans glyphosate, c’est le casse-tête de nombre d’agriculteurs qui attendent les progrès de la science. Pourtant les solutions commencent à voir le jour. A Limoges l’entreprise Sanodev a mis au point un procédéì qui permet de désherber et défaner grâce à des micro-ondes. Ces micro-ondes détruisent par échauffement les adventices sans toucher les clôtures avoisinantes. Le nettoyage des pommes après récolte s’effectue par de la « lumière pulsée » qui permet de détruire les germes restés sur le fruit. Installée à Saint Emilion l’entreprise Vitirover propose un troupeau de robots solaires pour l’entretien des sols des vignes ou des vergers et ainsi se passer de glyphosate. Cinquante robots sont dirigés par un berger. Ce ne sont pas les robots qui sont vendus mais la prestation pour 3 000 euros par hectare et par an. Et Vitirover entend bien proposer ses services aÌ la SNCF. Sur tout le territoire des « start-up » inventent des solutions qui montrent que les idées viennent du terrain.

Didier Bouville

Le concours général agricole (CGA) a présenté les principales nouveautés de son édition 2020 lors d’une conférence de presse le 5 février. Pour les concours animaux, le CGA organisera pour la première fois le «Trophée gènes avenir», qui distinguera les élevages caprins (races Alpine et Saanen) les plus impliqués dans la sélection génétique. Une initiative née sous l’impulsion de Capgènes pour «encourager les éleveurs à participer aux programmes de sélection», explique Benoît Tarche, commissaire général du CGA. Le CGA 2020 concours aussi comprendra un concours expérimental «bœuf de boucherie» en races Gasconne des Pyrénées et Parthenaise. Enfin, le concours des pratiques agroécologiques du CGA comprend une nouvelle catégorie consacrée à l’agroforesterie ; 57 agriculteurs de 10 régions y participent. Le concours général, qui fête cette année ses 150 ans, s’offrira pour l’occasion un stand au Salon de l’agriculture (Sia), dans le hall 4. L’édition 2020 du CGA se tiendra au Sia, du 22 février au 1er mars à Paris. Y participeront 3053 animaux, 850 jeunes finalistes des lycées agricoles et 11 000 jurés qui dégusteront 23 000 produits et vins.

Didier Bouville

Alors que le plan Ambition bio annonçait une proportion de bio dans la surface agricole utile (SAU) de 15 % à l’horizon 2022, les sénateurs Alain Houpert (LR) et Yannick Botrel (PS), estiment dans un rapport sur le financement de l’agriculture biologique publié le 5 février que cet «objectif sera atteint au mieux en 2026». Le retard constaté serait dû, selon les parlementaires, à «un réel désengagement de l’État», comme le souligne Alain Houpert, jugeant par ailleurs que «la communication ne doit pas masquer la réalité qui est un financement défaillant». « La société devrait-elle prendre en compte les aménités de l’agriculture biologique?», s’interroge également Yannick Botrel. Dans leur rapport, les sénateurs dénoncent le modèle actuel du secteur, où «le consentement des consommateurs à acquitter des surprix est la condition principale de l’équilibre économique». Une idée que partage Guillaume Riou, président de la Fnab, qui a regretté sur Twitter que la bio soit «seulement vue sous un angle économique» dans le plan stratégique national pour la prochaine Pac, sans considérer les services environnementaux.

Didier Bouville

Lors du colloque organisé par l’Aftaa, la spécialiste des formations en alimentation et productions animales, Michel Portier, président d’Agritel a montré que les pays situés au Nord, à l’Est et au Sud-est de la Mer Noire seraient les grands bénéficiaires du réchauffement climatique. L’Europe centrale (Biélorussie, Pologne, Pays baltes) et la Scandinavie ne seraient pas non plus en reste. Dans ces pays, les rendements des céréales progresseraient fortement. En Russie, l’aire de production de blé d’hiver (3,7 t/ha avec des records à plus de 7/ha) s’étendrait aux dépens des céréales de printemps beaucoup moins productives (1,7 t/ha). Mais l’augmentation des surfaces cultivées en Sibérie et les hausses de production de céréales qui en découleraient, seraient relativement faibles.

Didier Bouville

Richard Ramos, député Modem du Loiret, a lancé début février la campagne «ma cantine sans nitrites» pour encourager les maires et les candidats aux élections municipales à s’engager pour supprimer les sels nitrités de la restauration scolaire. «Nous avons une filière porcine qui produit de la viande de qualité, mais certains industriels dénaturent ces produits pour en faire de poisons publics», s’indigne M. Ramos auprès d’Agra Presse. Anne Hidalgo (maire PS de Paris), Gaël Perdriau (maire LR de Saint-Étienne) ou encore Éric Piolle (maire écologiste de Grenoble), ont déjà apporté leur soutien à la campagne. «L’association des maires ruraux va également relayer notre initiative», précise Richard Ramos. Le député, ancien chroniqueur gastronomique, lancera une mission d’information parlementaire dès le 15 février prochain sur les sels nitrités. Début janvier, la Fict (industriels de la charcuterie) avait annoncée une rencontre entre experts sur le sujet des nitrites sous l’égide d’Axel Kahn, président de la ligue contre le cancer, mais aucune date n’a encore été fixée à ce jour. Depuis 2015, la charcuterie est classée comme cancérigène par l’OMS, qui considère cependant que ces effets «ne peuvent pas être attribués à un composant en particulier».

Didier Bouville

Après une année de «ralentissement» (+1,1%) en 2018, les surfaces couvertes par l’assurance multirisque climatique sont reparties à la hausse en 2019, s’étendant sur 358 000 hectares supplémentaires (+7,3%) pour atteindre 5,1 millions d’hectares, a annoncé Groupama, lors d’une conférence de presse le 4 février. Soit une progression proche de la surface agricole utile moyenne d’un département français. Les surfaces supplémentaires sont essentiellement réparties entre la vigne et les grandes cultures, selon l’assureur. Chez Groupama, l’assurance chiffre d’affaires (appelée offre «stabilité»), lancée fin 2016, couvre désormais 31 000 hectares; en 2020, cette offre est étendue à l’orge (en plus du blé tendre, du maïs et du colza actuellement). A l’occasion de cette conférence, le leader de l’assurance du monde agricole a de nouveau rappelé que son activité d’assurance climatique agricole était toujours déficitaire, et demandé un soutien plus soutenu des pouvoirs publics: «Nous sommes arrivés à une phase où il faut prendre des décisions», a expliqué Jean-Yves Dagès, président de la fédération nationale Groupama. En juillet dernier, le ministère de l’Agriculture avait lancé une réflexion en vue de réviser le Programme national de gestion des risques agricoles (PNGRAT) fin 2019; ces travaux sont toujours en cours.

Didier Bouville