En dépit de l’inflation qui pénalise globalement les produits laitiers «différenciés» (bio, AOP, etc.), les ventes de gruyère français sont «toujours dynamiques», indique Aurélien Drouard, producteur de lait et responsable de la communication du syndicat de l’IGP gruyère de France. «Nous continuons de tirer notre épingle du jeu», poursuit-il. Environ 2 730 tonnes se sont écoulées en 2022 et les chiffres du début de l’année 2023 montrent une progression, malgré le contexte. La pandémie de Covid a mis «un coup de fouet» à la consommation et a permis à ce fromage produit en Savoie et en Franche-Comté de gagner en popularité, relève le président du syndicat et producteur de lait, Julien Couval. Les ventes étaient alors passées de 2 318 t en 2019 à 2 381 t en 2020, puis 2 611 t en 2021. Cette hausse de la consommation permet désormais de valoriser tout le lait collecté en gruyère. «Il n’y a plus de lait déclassé», confirme Julien Couval. Depuis la création de l’IGP gruyère de France en 2013, les fabrications sont passées de 2 000 à plus de 3 000 t par an. Une production équivalente à celle de l’IGP emmental de Savoie qui reste cependant confidentielle en comparaison de celle de l’AOP gruyère suisse (30 000 t). Confrontée à des ventes en berne, l’AOP suisse, très tournée vers l’export, a dû réduire sa production de 10% cette année.
Eva DZ