«La volonté de promouvoir les produits locaux dans la restauration collective publique se heurte à des difficultés juridiques et pratiques», observent les hauts fonctionnaires du CGAAER (ministère de l’Agriculture) dans un récent avis dédié aux produits locaux, rendu public le 9 mars. Pour avancer dans l’atteinte de cet objectif, ils proposent notamment de modifier au niveau européen les règles de la commande publique afin de pouvoir, dans le cadre d’un marché public, «faire référence à une origine ou à une provenance déterminée». Et ce dans la limite de 30% du montant des produits frais alimentaires dudit marché. Il est aujourd’hui impossible de prendre en compte l’origine géographique des produits dans l’attribution des marchés. Et finalement, les approvisionnements locaux des quelque 3,1 milliards de repas servis en restauration collective publique et privée ne représenteraient que 5% des approvisionnements totaux, selon des données de 2017. Pour le CGAAER, cette demande d’assouplissement des directives européennes «doit être entreprise sans délai en la justifiant par la situation créée par la crise du Covid-19». Elle pourrait être portée dans le cadre du pacte vert européen et mis à l’ordre du jour de la présidence française de l’UE au premier semestre 2022.
Didier Bouville