Sur les cinq premiers mois de 2022, les importations de viande de poulet ont représenté 49% de la consommation française, alerte l’interprofession des volailles de chair Anvol lors d’une conférence de presse le 7 septembre. Le poulet est la première espèce concernée par la «recrudescence des importations» après un ralentissement en 2020 en raison de la Covid-19. Sur l’ensemble des volailles, la part des importations se chiffre à 43% sur les cinq premiers mois de 2022 (contre 34% en 2020 et 39% en 2021). Les importations de viande de poulet progressent en provenance de la Pologne (+22%) et de la Belgique (+21%, avec une part importante de réexpédition), mais surtout du Brésil (+180%) et de l’Ukraine (+122%). La filière s’estime «piégée» par la suspension pour un an des droits de douane sur le poulet venant d’Ukraine, décidée le 24 juin par l’UE en soutien à Kiev. «Depuis juin, c’est la déferlante», déplore Gilles Huttepain, vice-président d’Anvol, prédisant que les exportations ukrainiennes vers l’UE pourraient atteindre 180 000 t (à comparer au quota d’importations à droit de douane nul prévu à 70 000 t).
Didier Bouville