«Nous voulons lutter contre les slogans simplistes», a lancé le directeur de recherche de l’Inra Jean-François Hocquette, lors d’une conférence de presse organisée par l’institut de recherche le 8 mars autour de trois chercheurs, pour mettre en avant des travaux récents portant sur l’effet de « l’élevage sur l’environnement ». Par exemple, ils reconnaissent qu’une réduction de la consommation de viande dans les pays développés aurait pour effet de diminuer les besoins de surfaces agricoles, car l’alimentation animale nécessite plus de calories pour être produite que l’alimentation végétale. Mais, citant une étude néerlandaise, ils estiment que si l’on diminue la consommation de viande d’une population en deçà d’un certain niveau (15-20% des calories consommées aux Pays-Bas), les besoins de surfaces agricoles augmentent à nouveau. «C’est une courbe en U», a expliqué Jean-Louis Peyraud, qui donne pour explication que l’alimentation animale valorise des surfaces agricoles (prairies) et une partie des produits végétaux (pulpes de betteraves pressées, certaines protéines de céréales), qui ne peuvent être utilisées directement par l’alimentation humaine.
Didier Bouville


