Auditionné, en visioconférence, le 11 juin par la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume a indiqué : « Il est probable qu’il n’y aura pas de loi foncière, compte tenu du décalage qu’il y a eu avec l’arrêt du Parlement ». Il a ajouté : «Tout ce qui pourra être pris par décret, par arrêté, de façon règlementaire, nous le prendrons ». Même, si pour lui il est « hors de question de reculer sur le sujet» et qu’il reste attentif au statut du fermage et à l’installation des jeunes, cette annonce remet en cause les engagements présidentiels lors du Salon international de l’agriculture (SIA) de 2019. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, avait alors appelé cette loi de ses vœux. Le 25 février dernier, sur le SIA 2020, le monde agricole était revenu à la charge en demandant le vote de cette nouvelle loi foncière qui doit préserver les terres agricoles, éviter que des hectares soient convertis en centres commerciaux ou que des sociétés constituent des méga-fermes capitalistiques. Le texte devait être examiné au printemps 2021. Son destin reste aujourd’hui très incertain, voire compromis.
Didier Bouville