FranceAgriMer a relayé le 13 avril l’«inquiétude» des céréaliers face au risque de retournement de marché qui s’accompagnerait d’«un effet de ciseaux». A l’issue de la guerre en Ukraine, «on peut se retrouver très rapidement avec des quantités de matières agricoles qui reviennent sur les marchés», provoquant «un effet de ciseaux immédiat : des prix qui s’effondrent – dans deux, six mois, un an, personne n’a la réponse – et en même temps, des prix des intrants qui restent très élevés», a alerté en conférence de presse Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures. Les céréaliers bénéficient d’une «envolée» de leurs prix de vente, le blé sur Euronext ayant dépassé 370 €/t sur l’échéance de septembre. Mais les intrants, notamment les engrais, coûtent aussi très cher. Résultat, le prix de revient est passé de moins de 160 € la tonne de blé à «probablement plus de 250 €/t aujourd’hui», selon Benoît Piètrement qui cite les données d’Arvalis (institut technique). C’est même plus de 300 €/t pour certains de ceux qui ont acheté tard leur engrais, a-t-il indiqué. Et d’alerter sur le besoin de «lisser au maximum les choses pour éviter cet effet de ciseaux qui aurait des conséquences dramatiques».
Didier Bouville