Lors de l’examen de la loi climat en commission spéciale le 18 mars, les députés ont adopté un amendement proposé par des élus Les Républicains visant à «exclure la viande synthétique ou artificielle» des menus des établissements de restauration collective. Cette interdiction des «viandes de paillasse», comme les nomme le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, a reçu un avis de sagesse de la part de la rapporteure LREM Célia de Lavergne. Le ministre, se posant en «fervent opposant à la viande cellulaire» a demandé le retrait de l’amendement, arguant qu’il devait être retravaillé d’ici à la séance publique afin «qu’il ne puisse pas être juridiquement critiqué». Selon lui, la réglementation européenne prévoit que la compétence d’autoriser la mise sur le marché d’un nouvel aliment est du ressort à la Commission européenne. En décembre, la start-up américaine Eat Just avait annoncé avoir obtenu un feu vert des autorités singapouriennes pour autoriser la commercialisation de sa viande in-vitro dans la cité-Etat. «Est-ce vraiment cela, la société que nous voulons pour nos enfants? Moi, non» avait alors réagi le ministre français de l’Agriculture. «Je le dis clairement: la viande vient du vivant, pas des laboratoires. Comptez sur moi pour qu’en France, la viande reste naturelle et jamais artificielle!».
Didier Bouville