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Jacques Mézard, le nouveau ministre de l’agriculture et de l’alimentation, a fait son premier déplacement le 18 mai à la session des Chambres d’agriculture. Il y a fait une intervention jugée « rassurante » expliquant qu’il connaît les difficultés du métier d’agriculteur qu’il considère être « un métier différent des autres ». S’adressant aux membres de l’APCA et du conseil de l’agriculture français (CAF), il leur a dit « je vous dirai toujours ce que je pense et j’attends de vous que vous fassiez de même. Mais ne me demandez pas de faire pousser l’argent ! Il y a des problèmes budgétaires, nous devons faire des efforts pour transférer des frais de fonctionnement vers de l’investissement ». Le ministre n’a pas encore constitué son cabinet. Le nom du directeur du cabinet et son équipe seront annoncés d’ici la fin de la semaine. Pour l’heure, Jacques Mézard a nommé Emilie Lavet, chef de cabinet. Elle sera notamment en charge de l’agenda du ministre.

Didier Bouville

« La dépendance à l’eau a tendance à augmenter en réponse à des besoins croissants », a déclaré Jean-François Blanchet, directeur général de BRL, lors d’une conférence sur l’eau et la sécurité alimentaire organisée au Salon international de l’eau à Montpellier, le 17 mai. Il ajoute : « Un kilo de viande rouge produit équivaut à 15 m3 d’eau consommés ; pour le poulet il faut 4 m3 d’eau. » Selon Jean-François Blanchet, les besoins en eau vont augmenter de 14 à 16% d’ici 2050. Dans ce contexte, affirme-t-il, « il faut générer des coopérations ». L’enjeu est de taille. Il rappelle que cent quarante-cinq pays sont dans la situation de partager la ressource en eau avec un autre pays. Dans vingt de ces situations, les tensions existent déjà.

Didier Bouville

La nomination de Nicolas Hulot, ancien président de la Fondation écologiste du même nom, au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, sans surprise, divise. « Pour les chasseurs, c’est la douche froide », explique Thierry Coste, conseiller politique à la Fédération nationale des chasseurs, le 17 mai. L’organisation qualifie le nouveau ministre « d’anti-chasseur » et s’inquiète des dossiers comme celui de la police de la nature et de l’Agence française de la biodiversité à laquelle ils envisageaient d’adhérer. « Mais les conditions ne semblent plus être réunies avec la nomination de N. Hulot », soupire-t-on à la FNC qui va demander un rendez-vous avec le Président de la République. Au contraire, pour la Ligue pour les oiseaux, sa nomination est « un signal positif adressé à la communauté scientifique, aux associations et à tous les Françaises et les Français conscients du défi que représente la nécessaire transition écologique. » Même enthousiasme pour le Syndicat des énergies renouvelables: Jean-Louis Bal, son président, affirme que « cette transition constitue une formidable opportunité de progrès économique, social et sociétal. » Et de nuancer: « Beaucoup a été fait ces dernières années, mais le chantier reste immense ».

Didier Bouville

Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche ! depuis octobre 2016, a été nommé ministre de la Cohésion des territoires. Un intitulé inédit pour un ministère qui devrait couvrir les missions de l’ancien ministère de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales qui était confié à Jean-Michel Baylet, mais également celles du ministère du Logement, occupé par Emmanuelle Cosse, et une partie de celles incombant à l’ancien ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports qui était confié à Patrick Kanner. Richard Ferrand, ancien journaliste et communicant, a été secrétaire d’État à l’Intégration (1990 – 1992), conseiller général du Finistère et conseiller régional de Bretagne. Il est député PS du Finistère depuis 2012. En 2014, il a été rapporteur de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite loi Macron.

Didier Bouville

Le sénateur du Cantal (Parti radical de gauche) Jacques Mézard a été nommé ministre de l’agriculture du gouvernement d’Edouard Philippe, le 17 mai. Richard Ferrand est ministre de la cohésion des territoires. Nicolas Hulot est nommé ministre de la transition écologique. Bruno Le Maire est ministre de l’économie. Jean-Yves Le Drian est nommé ministre de l’Europe et des affaires étrangères, avec Marielle de Sarnez comme secrétaire d’État aux affaires européennes.

Didier Bouville

Si la situation de la filière porcine s’est améliorée depuis un an, grâce aux exportations vers la Chine, la Fédération nationale porcine (FNP) rappelle que les producteurs français ont besoin de valorisation. « A ce sujet, nous dénonçons le « lâchage » organisé du Porc Français par un certain nombre d’industriels avec la complicité des distributeurs. Nous nous interrogeons aujourd’hui sérieusement sur les motivations des opérateurs qui dénoncent des contrats pour aller s’approvisionner à l’étranger », s’indigne l’organisation dans un communiqué du 16 mai. La FNP interpelle donc le nouveau gouvernement sur la nécessité d’améliorer rapidement les relations commerciales au sein de la chaîne alimentaire. « Plus globalement, qu’ils soient industriels ou distributeurs, les opérateurs ne peuvent pas demander toujours plus aux éleveurs de porcs français pour répondre aux attentes sociétales, et au final se détourner des achats pour s’approvisionner hors de nos frontières à moindre prix », ajoute l’organisation, précisant que « les éleveurs sauront se mobiliser pour faire entendre leur indignation ».

Didier Bouville

Lait bio: après la dynamique de conversion en 2016, l’année 2017 semble plus «calme» «Nous ne sommes pas dans une logique de surproduction de lait», a souligné Julien Adda, délégué général de la Fnab (agriculteurs bio), lors d’un point presse à Paris, le 16 mai. Les remontées bretonnes du réseau spécialisé font état d’une situation des conversions en lait bio plus «calme» que l’année précédente. La raison principale est que «2016 a été particulièrement dynamique.» Pourtant selon la Fnab, l’aval (industriels, consommateurs) est demandeur. A quinze jours de la date limite de télédéclaration PAC, la Fnab rappelle l’urgence à donner de la visibilité sur les aides bio (retards de paiement, épuisement des budgets…) : «Dans le cas contraire, évidemment, les agriculteurs vont différer leurs conversions.»

Didier Bouville

Gérard Michaut a été élu président de l’Agence bio, selon un communiqué, le 16 mai. L’Agence bio, groupement d’intérêt public (pouvoirs publics, APCA, Coop de France, Fnab et Synabio), a pour mission de promouvoir l’agriculture biologique française. Il succède à Didier Perréol. Gérard Michaut, 57 ans, est céréalier bio dans l’Yonne depuis 2002, adhérent de la coopérative bourguignonne Cocebi. En 2012, il a participé à la création de Ubios (union bio semence), la première station de semences 100% bio.

Didier Bouville

Le 16 mai, Interbev a lancé un appel pour suspendre l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada (Ceta) au (à la) futur(e) ministre de l’Agriculture, par voie de communiqué. «Pour le bien de l’élevage français, mais aussi de nos territoires, de notre environnement et de notre fonctionnement démocratique, il est urgent d’exiger à Bruxelles la suspension de l’application anticipée du Ceta», a précisé Dominique Langlois, président d’Interbev. Cette communication fait suite à une décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui, selon Interbev, estime que, quel que soit l’accord de libre-échange, les parlements des pays concernés doivent être consultés avant de ratifier l’accord. Or, le Ceta, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le mois de juillet, n’a fait l’objet d’aucune ratification par le parlement français.

Didier Bouville

Les deux tiers des nappes d’eau souterraines (67 %) affichent un niveau bas à très bas, seul un tiers du territoire français ayant bénéficié cette année d’une bonne recharge hivernale, indique le 15 mai le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans un bilan au 1er mai. Seules quelques rares zones présentent des niveaux autour de la moyenne voire modérément hauts : certains secteurs est et sud du bassin parisien, amont du bassin Adour-Garonne ainsi qu’une partie du pourtour méditerranéen (régions de Nîmes et Montpellier). La pluie a encore manqué en avril, après un hiver globalement déficitaire et des précipitations ayant tardé jusqu’en février. Les cumuls ont été extrêmement faibles le long des frontières du nord et du nord-est. Le déficit a souvent dépassé 70 % sur la moitié nord ainsi qu’en Corse, et de la Gironde au golfe du Lion, selon le BRGM. Or avec le retour des beaux jours, près de six nappes sur dix (59 %) sont déjà orientées à la baisse, ajoute l’organisme.

Didier Bouville