Fil info

Dans deux entretiens publiés conjointement dans le journal Les Echos, le 22 décembre, le PDG de Système U, Dominique Schelcher, et le président de la coopérative laitière Sodiaal, Damien Lacombe, dénoncent le non-respect de la loi Egalim 2 par certains acteurs des négociations commerciales 2022. Le patron de Système U insiste sur les pratiques de certains industriels: «Beaucoup mettent en avant des prix de marché qui ne sont pas exactement les coûts de production des filières», affirme le PDG qui leur demande de «revoir leur copie». Du côté de Sodiaal, Damien Lacombe constate les réticences de certains distributeurs à accepter les hausses de prix induites par la loi et la flambée des coûts de production. «Un tiers des enseignes respectent la loi. Un tiers non. Et un autre tiers s’interroge, ne souhaitant pas prendre le risque d’appliquer des hausses de prix quand leurs concurrents ne le feraient pas.» Face à la hausse des coûts de production, «il n’y a pas d’autre solution que de répercuter la hausse au consommateur», estime-t-il. «Il y aura incontestablement de l’inflation, mais pas au niveau demandé par les industriels», tranche, quant à lui, Dominique Schelcher.

Eva DZ

Dans un contexte de ralentissement de ses achats à l’étranger, Pékin a «relevé le tarif d’importation pour la viande de porc à 12%», informe l’Ifip (Institut du porc) le 17 décembre. Cette taxe avait été «fixé[e] à 8% l’an dernier», afin de «freiner l’inflation», note l’institut français. L’explication de ce relèvement, selon l’Ifip. «Le pays souhaite protéger sa production et réguler les prix au détail: après la baisse du prix du porc ces derniers mois, la rentabilité de l’élevage porcin est négative». Et de prévenir que cette mesure «peut avoir des conséquences à la fois sur les volumes et la valeur des exportations». Alors que son cheptel a été dévasté par la peste porcine africaine (PPA) en 2018, la Chine doit maintenir un équilibre délicat entre relance de sa production et satisfaction de ses besoins par les importations. Ces derniers mois, le premier importateur et consommateur de viande porcine au monde avait fortement réduit ses achats: les expéditions en provenance d’Europe, son premier fournisseur, ont reculé de 10% en un an, à 2,17 Mt (janvier-septembre 2021 par rapport à la même période de 2020).

Eva DZ

Le volet «modernisation des abattoirs» du plan de relance bénéficiera à 180 projets, pour un total de 112 millions d’euros (M€), a indiqué FranceAgriMer le 14 décembre lors de son Conseil spécialisé Viandes blanches. Parmi les abattoirs soutenus, le porc représente la moitié des volumes, les bovins 27% et les volailles 20%, d’après ce bilan provisoire. Toutefois, la moitié des dossiers (92) couvraient plusieurs espèces. Importante région d’élevage, la Bretagne se taille sans surprise la part du lion, avec 26,7 M€. Suivent les régions Auvergne-Rhône-Alpes (15 M€), Nouvelle-Aquitaine (12,1 M€), Occitanie (11,4 M€) et Pays de la Loire (11,1 M€). Les demandes déposées – 212 dossiers pour 150 M€ – dépassaient largement l’enveloppe prévisionnelle de 115 M€. Finalement, les projets retenus seront soutenus à hauteur de 626 500 € en moyenne. Cet appel à projets visait trois objectifs: «améliorer la protection des animaux, la santé et la sécurité au travail et le respect des réglementations sanitaire et environnementale»; «renforcer la compétitivité des filières», et «former à la protection animale et au respect des réglementations sanitaire et environnementale».

Eva DZ

Un troisième guichet doté de 50 millions d’euros (M€) est ouvert pour aider les agriculteurs à acquérir du matériel de protection contre les aléas climatiques, indique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 16 décembre. Sur ce montant, 2 M€ sont réservés à la rénovation des vergers et 10 M€ aux territoires d’outre-mer. Ce nouveau guichet est ouvert depuis le 13 décembre, d’après la page web dédiée de FranceAgriMer. Il permet de financer des matériels de protection contre le gel, la grêle, la sécheresse, le vent-cyclone, les ouragans et tornades. Le montant des dépenses présentées dans la demande de subvention doit être compris entre 2000 et 150 000€ HT, avec des particularités pour les Cuma, les nouveaux installés et les jeunes agriculteurs. Cette enveloppe s’inscrit dans le cadre du plan France Relance. Elle découle du doublement du budget alloué à de tels investissements (passé de 100 à 200 M€), promis par le gouvernement à la suite de l’activation du Plan gel. En outre, un guichet de 10M€ sera ouvert «courant janvier» pour soutenir les investissements dans les serres horticoles et maraîchères, selon le communiqué.

Eva DZ

Dans un avis non contraignant rendu public le 21 décembre, l’Autorité de la concurrence émet des réserves sur les trois scénarios de pool (ou groupement) d’assureurs envisagés dans le projet de loi sur la gestion des risques climatiques. Aux yeux de l’Autorité, la création d’un pool de partage de données de sinistralité «par le biais d’une structure tierce» est le scénario qui pose «le moins de problèmes au regard du droit européen de la concurrence». Ceci, à condition que les assureurs «parviennent à démontrer que les quatre conditions cumulatives prévues par l’article 101, paragraphe 3, du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) sont remplies», ce qui permettrait d’obtenir une exemption à l’interdiction de former une entente. Une telle exemption serait plus difficile à obtenir pour la constitution d’un pool de coréassurance -option qui a la faveur de Groupama et Pacifica. Cela nécessiterait «une instruction approfondie» et «la démonstration par les assureurs du caractère indispensable de la création d’un seul groupement et de l’absence d’alternatives moins restrictives», estime l’Autorité. Quant à obtenir une telle exemption pour la création d’un pool de coassurance, cela «apparaît difficilement envisageable» car la mutualisation entre assureurs irait un cran trop loin.

Eva DZ

L’association «pour le bien-être porcin et contre la castration», dirigée par l’ancien président du Marché du porc breton (MPB) Jean-Jacques Riou, a annoncé sa dissolution au 30 décembre, dénonçant «un échec total pour tous les éleveurs». La castration à vif des porcelets sera interdite à partir du 1er janvier 2022. Les éleveurs auront le choix entre l’arrêt total de la castration (porcs mâles entiers), la poursuite de cette opération avec prise en charge de la douleur, ou encore l’immunocastration (vaccin). L’association reproche aux «responsables» de la filière de ne pas avoir saisi cette occasion pour «exiger l’arrêt de la castration définitif de la majorité des porcs», synonyme selon elle d’une économie de 10 € par porc pour les éleveurs. Ces mêmes «responsables» n’ont «pas non plus pris suffisamment en compte la complexité et la pénibilité du travail supplémentaire exigé aux éleveurs» pour l’anesthésie, selon l’association. «Cet échec risque fort de conduire notre filière dans une impasse économique par manque de compétitivité», préviennent les éleveurs. «Notre production nationale va encore diminuer, craignent-ils, laissant à nouveau de la place à la production espagnole», issue de mâles non castrés à plus de 80%.

Eva DZ

Comme cela était pressenti, le ministre de l’agriculture a finalement ouvert davantage que cela était prévu en septembre la définition de l’agriculteur actif, qui déterminera le droit de bénéficier ou non des aides Pac à partir de 2023. À l’occasion d’un Conseil supérieur d’orientation (CSO) le 20 décembre, Julien Denormandie a présenté une définition qui laisse un choix à l’agriculteur entre retraite et aides PAC au moment où il atteint l’âge légal de la retraite à taux plein, aujourd’hui 67 ans. «Si j’ai atteint l’âge légal de départ à la retraite, soit je fais valoir mes aides à la retraite, et je n’ai plus le droit aux aides PAC, soit je continue mon activité avec des aides PAC et auquel cas je ne fais pas valoir mes droits à la retraite», a détaillé à la presse le cabinet du ministre, qui précise qu’un travail va se poursuivre autour de «cas particuliers». Cette position finale est donc proche de ce que proposait la FNSEA, qui ne s’était toutefois pas opposée à la première définition proposée par le ministre de retirer le bénéfice des aides après 67 ans (assorti d’exceptions), qui avait les faveurs des JA et de la Confédération paysanne. Des projections réalisées par le ministère ont évalué à environ 20000 le nombre d’agriculteurs concernés par le plafond de 67 ans en 2023. La seconde condition évoquée pour être agriculteur actif est maintenue: être adhérent à une assurance contre les accidents du travail (Atexa).

Eva DZ

À l’occasion d’un Conseil supérieur d’orientation (CSO) le 20 décembre, le ministre de l’agriculture a présenté ses ultimes arbitrages avant l’envoi du projet de déclinaison française de la PAC 2023, le Plan stratégique national (PSN), d’ici la fin de l’année. En sus de l’agriculteur actif, Julien Denormandie a confirmé que la définition du jeune agriculteur exclura les diplômes de niveau 4 non agricoles (bac, bac pro), retoquant ainsi la demande de Régions de France. D’autres annonces plus sectorielles ont été faites durant la réunion. Le ministre a confirmé la création de MAEC dédiées aux algues vertes (réduction d’intrants, augmentations de la couverture des sols), annonçant au passage une revalorisation des montants unitaires de l’ensemble des MAEC – sans en préciser l’ampleur. Concernant l’éco-régime, il précise que certaines cultures permanentes (lavande/lavandin, asperges, artichauts, miscanthus, houblon…) seront considérées comme cultures de diversification. Enfin, la date de démarrage des nouveaux programmes opérationnels est toujours inscrite comme étant 2024 dans le document envoyé à Bruxelles, mais ils pourraient dans les faits débuter en 2023.

Eva DZ

Dans le cadre de l’examen de la loi 3DS (différenciation, décentralisation et déconcentration), les députés ont adopté le 16 décembre, en première lecture, un amendement généralisant à tout le territoire national le dispositif permettant aux collectivités territoriales d’allouer des aides aux vétérinaires et aux étudiants vétérinaires «exerçant sur les animaux d’élevage». Cet amendement avait été déposé le 2 décembre par le gouvernement. Actuellement, seules certaines zones «caractérisées par une offre de soins et un suivi sanitaire insuffisant des animaux d’élevages» et «une faible densité d’élevage» sont éligibles à ce dispositif créé par la loi Ddadue pour lutter contre la désertification vétérinaire. Un zonage jugé trop «restrictif» et «inadapté» pour permettre «une pleine efficacité de la mesure». Si la loi est adoptée, le seul critère permettant d’ouvrir une aide resterait que le bénéficiaire exerce «la médecine vétérinaire à destination des animaux d’élevage».

Eva DZ

Saisi de demandes de suspension des récents arrêtés de biosécurité relatifs à l’influenza aviaire, le juge des référés du Conseil d’Etat a annoncé, au cours de l’audience le 17 décembre, qu’il se prononcera dans le courant de la semaine sur ce dossier. Les demandes émanent d’un collectif de syndicats agricoles et d’associations dont la Confédération paysanne, le Modef et la Fnab, qui estiment que ces textes «mettent en péril l’élevage plein-air de volailles», alors même les petits élevages de plein-air dits «autarciques» seraient, selon eux, moins exposés à la maladie. Les huit requérants ont mis en avant que 20% des éleveurs n’avaient «pas la capacité de confiner leurs oiseaux», s’appuyant sur un récent rapport de l’Anses, et les exemptions pour les plus petits cheptels concernaient un trop faible nombre d’élevages. Une observation réfutée par le ministère de l’Agriculture, qui a mis en avant la possibilité d’installer des filets, ou de réduire le cheptel durant les périodes à risque. Toujours sur la foi d’observations de l’Anses, le ministère a également mis en avant que les petits élevages présentaient un risque de diffusion «bien supérieur». Une observation basée sur une accusation de «laxisme, qui ne repose sur aucune base scientifique», ont rétorqué les requérants.

Eva DZ

PetitesAnnonces
Divers

V Charrue TR65N5M, bois de chauffage, mangeoire ovin ext., souffleur thermique. Tél 06 82 67 65 20

Bovins

V taureaux reproducteurs limousins 6 ans et 2 ans, très calme, type mixte viande, inscrits hbl, vêlage très facile, toutes garanties sanitaires. Livraison poss. Tél 06 73 50 90 20