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Conformément à la loi du 14 décembre 2020 autorisant un retour temporaire des néonicotinoïdes pour la betterave, un projet d’arrêté sur leur utilisation en 2022 est mis à la consultation du public du 24 décembre au 16 janvier, selon le ministère de l’Agriculture. Cette nouvelle dérogation «pour une durée de 120 jours», comme lors de la campagne écoulée, vise l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec les substances actives imidaclopride ou thiamethoxam. «Les conditions d’octroi d’une dérogation pour 2022 sont réunies», souligne le communiqué du gouvernement, pour qui la filière «demeure économiquement fragile».

Elle est assortie, vu les avis de l’Anses et notamment celui du 13 décembre, de «restrictions sur les cultures qui peuvent être implantées les années suivantes afin de réduire l’exposition des insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de produits». Le dossier de consultation précise: «L’Inrae conclut qu’il n’est raisonnablement pas possible d’écarter l’hypothèse selon laquelle il y aura en 2022 une arrivée de pucerons suffisamment précoce, susceptible d’engendrer une fréquence significative de viroses avec une incidence négative sur le rendement en sucre de la betterave sur une part importante de la zone de culture».

Didier Bouville

«La filière venaison (viande de petit et gros gibier, NDLR) doit et commence à se structurer, mais son ambition est encore trop modeste», estime le CGAAER (ministère de l’Agriculture) dans un rapport publié le 21 décembre. Les inspecteurs y formulent plusieurs propositions pour une montée en puissance et une meilleure organisation de cette filière, alors que les «populations de grands ongulés sauvages [sont] en nette croissance depuis une vingtaine d’années». Plusieurs mesures visent notamment à réduire la «zone grise» existant entre l’autoconsommation (très dominante) et les circuits courts: contractualisation volontaire entre chasseurs, collecteurs, et ateliers (découpe, transformation), expérimentation d’un «dispositif dérogatoire de remise au commerce de détail, ou au consommateur final, de grosses pièces de venaison».

Le CGAAER insiste aussi sur la nécessité de «persévérer dans le déploiement d’un réseau de centres de collecte» (au nombre de 697 aujourd’hui), grâce à un accès «facilité» au Feader et au «soutien» des collectivités locales. Autres propositions: «élargir» l’interprofession Interprochasse à «l’aval de la filière» et lancer une campagne de communication. Selon les estimations de la mission, la venaison représente environ «1% du total de la viande consommée en France».

Didier Bouville

Les éleveurs de porcs charcutiers castrés et de bovins de races à viande ne sont pas concernés par l’obligation de contractualiser s’ils réalisent pour ces productions un chiffre d’affaires inférieur à 10 000 €, d’après un décret paru au Journal officiel le 26 décembre. Prévue dans la loi Egalim 2 du 18 octobre, cette exemption s’applique aussi à leurs acheteurs jusqu’à 100 000 € en bovins et 780 000 € en porcs. Cette même loi a instauré la contractualisation obligatoire avec le premier acheteur, qui s’applique dès le 1er janvier 2022 pour les porcs castrés et certaines catégories de bovins viande (jeunes bovins de moins de 24 mois, génisses et vaches allaitantes).

Le décret paru le 26 décembre s’applique également aux broutards, à qui la contractualisation obligatoire s’appliquera le 1er juillet 2022. Ce texte était particulièrement attendu par la profession, dans un contexte où l’obligation de contractualiser provoque des remous sur le terrain: une manifestation – dont s’est désolidarisée le syndicalisme majoritaire – a rassemblé quelque 200 éleveurs et négociants à Clermont-Ferrand le 23 décembre. Par ailleurs, ce texte porte aussi sur les contrats en lait de vache, brebis et chèvre; il met en conformité les articles correspondants avec la nouvelle écriture du Code rural provenant de la loi Egalim 2.

Didier Bouville

Spécialiste de la viande de poulet in-vitro, la start-up israélienne Future Meat vient de lever 347 millions de dollars, soit la plus importante opération de ce type pour cette activité en pleine effervescence, estiment les analystes américains d’Agfunder. L’opération a été pilotée par la filière capital-risque du géant du négoce ADM et par un investisseur international resté anonyme. Dans les rangs des financeurs figurent également l’américain Tyson Foods, qui avait déjà investi dans Future Meat, mais aussi dans Memphys meats, une start-up américaine concurrente qui avait établi le précédent record de fonds levés en un tour de table, à 155 millions de dollars en janvier 2020.

Ces montants restent encore loin derrière les start-up produisant des similis végétaux, comme Impossible Foods ou Beyond Meat, dont les valorisations sont déjà estimées à plusieurs milliards de dollars. Mais l’essor des start-up de viande in-vitro s’accélère, notamment depuis le premier feu vert à leur commercialisation donné à Eat Just à Singapour en décembre 2020. Par ailleurs, la barrière des coûts de production se lève progressivement: Future Meat promet du blanc de poulet à 15$ le kg, contre 36$ il y a six mois.

Didier Bouville

Comme annoncé par le ministre de l’Agriculture en novembre, deux arrêtés sont parus au Journal officiel (JO) le 24 décembre qui étendent à l’ensemble de la filière la cotisation volontaire obligatoire (CVO) finançant le système d’équarrissage. Les accords «amont» et «aval» sont ainsi «étendus» aux entreprises non adhérentes de l’interprofession. C’est notamment le cas de la Cooperl, premier abatteur français, qui a quitté l’interprofession porcine en novembre 2020 et avait annoncé sa volonté de quitter l’association d’équarrissage ATM (pour «animaux trouvés morts») en 2022.

Suite à cette annonce, l’interprofession avait rendu la cotisation ATM obligatoire aux adhérents de l’interprofession à partir de 2022, et demandé au ministère de l’Agriculture d’étendre la règle à toute la filière. La Cooperl avait fait paraître début octobre une lettre ouverte au ministre, arguant que l’extension de la CVO à l’ensemble des entreprises «aurait pour effet de protéger les rentes de situation établies et d’entraver toute innovation de rupture». Le groupe compte «valoriser sous forme de biocarburants les graisses issues des animaux qui meurent accidentellement en élevages»; son usine «sortira de terre en 2023», précisait-t-il dans Ouest-France.

Didier Bouville

Dans une ordonnance publiée le 24 décembre, le juge des référés du Conseil d’Etat a rejeté les demandes de suspension des récents arrêtés de biosécurité en élevage de volaille visant à lutter contre l’influenza aviaire. Les demandes émanaient d’un collectif de syndicats agricoles et d’associations dont la Confédération paysanne, le Modef et la Fnab, qui estiment que ces textes «mettent en péril l’élevage plein-air de volailles», alors même les petits élevages de plein-air dits «autarciques» seraient, selon eux, moins exposés à la maladie.

«Malgré la gravité des atteintes invoquées par les requérants (…), les mesures contestées ont été décidées pour faire face à un risque sanitaire particulièrement grave et urgent», explique le juge. Il met aussi en avant que la suppression des possibilités de dérogation accordées aux petits élevages autarciques figurait parmi les recommandations d’un avis de l’Anses. Cette ordonnance en référé ne préjuge pas de l’avis qui sera rendu sur le fond dans cette affaire, rappelle le juge. Une séance de jugement au fond est attendue au 1er semestre 2022.

Didier Bouville

Par un décret du 22 décembre, le président de la République a nommé un nouveau médiateur des relations commerciales agricoles en la personne de Thierry Dahan pour une durée de trois ans. Actuellement conseiller-maître à la Cour des comptes, Thierry Dahan est un avocat spécialisé en droit de la concurrence et de la régulation. Il a été vice-président de l’Autorité de la concurrence de 2014 à 2019. Il remplace Robert Deville, nommé médiateur par intérim en septembre, après le départ de Francis Amand. Les pouvoirs du médiateur des relations commerciales ont été renforcés par la loi Egalim 2 du 18 octobre 2021, avec l’élargissement de ses prérogatives à la conclusion des contrats écrits pour la vente de produits agricoles – et non plus seulement à leur exécution.

Eva DZ

La procédure de télédéclaration pour déposer une demande d’aides couplées animales (ovins, caprins, bovins laitiers et allaitants) pour la campagne Pac 2022 sera accessible à partir du 1er janvier sur le site Télépac, annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 23 décembre. Seule exception: la télédéclaration pour l’aide au développement et au maintien du cheptel allaitant s’ouvrira le 1er mars pour les Outre-mer. La déclaration en ligne est obligatoire pour obtenir les aides Pac, rappelle le ministère. Les télédéclarations pourront être envoyées jusqu’au 31 janvier pour les ovins et caprins, et jusqu’au 16 mai pour les bovins allaitants et laitiers. Les éleveurs de bovins allaitants d’Outre-mer auront un délai jusqu’au 15 juin.

Eva DZ

«Aujourd’hui, (…) on est à 16 élevages qui sont concernés par ce virus» de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), a annoncé le ministre de l’agriculture Julien Denormandie le 23 décembre sur RMC. Le nombre de foyers a presque doublé en quatre jours: on en dénombrait neuf le 19 décembre. Dans le détail, huit foyers se situent dans le département du Nord et huit dans le Sud-Ouest (cinq dans le Gers, deux dans les Pyrénées-Atlantiques et un dans les Landes), a précisé le ministère à l’AFP. Le dernier cas identifié se situe dans le Gers, dans un élevage à moins de 3 km du premier foyer détecté dans le Sud-Ouest, le 16 décembre à Manciet. Dans les élevages touchés, les abattages des volailles «ont déjà commencé», a indiqué M. Denormandie. Rappelant les 89,5 M€ d’indemnisations débloqués pour l’épisode 2020-2021, «cette année, nous ferons à l’évidence la même chose», a assuré le locataire de la Rue de Varenne. En 2020-2021, l’épisode précédent d’IAHP avait conduit à l’abattage de 3,5 millions de volailles et à un effondrement de plus de 20% de la production de foie gras. «Cette année, j’ai pris une décision absolument drastique», a rappelé le ministre, celle de protéger «massivement» les animaux en généralisant leur mise à l’abri. De nouvelles règles attaquées par les défenseurs du plein air devant le Conseil d’État, dont la décision est attendue cette semaine.

Eva DZ

À l’occasion d’une réunion avec le ministre de l’agriculture le 20 décembre, l’Agence bio, la Fnab et le Synadis bio ont demandé plus de moyens pour la promotion du bio. Principale piste de travail : redistribuer les budgets interprofessionnels dégagés par les cotisations volontaires obligatoires (CVO) de manière proportionnelle à la taille du marché bio ou aux objectifs en matière d’agriculture biologique. «Ce serait la moindre des choses que les CVO des producteurs bio reviennent à la dynamisation du marché», estime Philippe Camburet, président de la Fnab. Un rendez-vous aurait été fixé pour le 7 janvier autour du ministre avec les interprofessions pour lancer la discussion sur ces moyens complémentaires, qui pourraient également provenir de la grande distribution, en vue d’augmenter les financements de l’Agence bio. Qualité de l’eau et biodiversité: «Il faut avoir une communication globale pour mettre en avant les atouts des modes de production, et pas seulement des produits», défend Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio. Alors que les grandes interprofessions disposent de budgets de communication de plusieurs dizaines de millions d’euros, la taille du marché bio ainsi que le ralentissement de la demande sur certains segments, justifieraient aujourd’hui pour elle d’augmenter significativement le budget de l’agence.

Eva DZ

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