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Un décret, paru au Journal officiel le 18 octobre, précise le contenu ainsi que les modalités d’exercice des activités de conseils stratégiques et spécifiques à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Il entérine la date du 1er janvier 2021 pour l’entrée en vigueur des dispositions relatives à l’«indépendance des activités de conseil», conformément à l’ordonnance du 24 avril 2019 prise en application de la loi Egalim. «C’est un texte très proche du projet» mis en consultation, réagit François Gibon, délégué général de la FNA (négoce agricole), notant «des évolutions à la marge». Pour avoir une vue d’ensemble de cette séparation des activités de vente et de conseil en phytos, des arrêtés sont attendus «dans les jours qui viennent», ajoute-t-il, à propos du référentiel de certification sur l’organisation générale de l’entreprise et des référentiels spécifiques d’activité (distribution et conseil). La FNA (négoce agricole) avait annoncé le 14 octobre avoir engagé devant le Conseil d’Etat un recours en référé-suspension vu le «délai manifestement trop court» entre la mise en œuvre de la réforme et la parution des derniers textes réglementaires.

Didier Bouville

Réunis pour deux jours à Luxembourg, avec l’objectif de finaliser leur position sur la future Pac, les ministres de l’Agriculture de l’UE ont eu le 19 octobre un premier échange du vues, qui a montré des divergences encore importantes. Ils s’opposent en particulier sur le caractère obligatoire ou volontaire des éco-régimes et sur la part des paiements directs qui devrait leur être consacrée. Le compromis sur la table propose un pourcentage de 20% pour ces éco-régimes avec des flexibilités pour les États membres qui orientent déjà une part importante de leurs aides du deuxième pilier vers des actions environnementales et climatiques. Un compromis sur l’ensemble des trois règlements de la Pac pourrait être trouvé tard dans la nuit du 20 au 21 octobre. «Nous sommes condamnés à réussir car, compte tenu de la pandémie, nous ne savons pas quand nous pourrons nous revoir», a prévenu la ministre allemande Julia Klöckner, qui préside les débats du Conseil. Tout en se montrant optimiste sur la capacité des ministres à se mettre d’accord, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski s’est dit «très préoccupé par certaines des propositions discutées» qui ne permettront pas à l’UE d’atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’environnement. Les États membres vont, selon lui, dans la mauvaise direction concernant la conditionnalité des aides, qui risque d’être fortement affaiblie par les nombreuses dérogations accordées.

Didier Bouville

« Sensibiliser et former les agriculteurs et futurs agriculteurs, de façon ludique et très succincte, sur le sujet de la prévention du risque phytosanitaire ». Tel est l’objectif du concours lancé par la FNSEA à l’attention des établissements scolaires agricoles (du lycée au BAC+5). Ce concours vise à ce qu’un étudiant ou des groupes d’étudiants en formation agricole puissent être, à leur tour, acteurs de leur prévention et ainsi contribuer au huitième et dernier épisode de la web-série « EPI c’est tout » dont les premiers épisodes sont en ligne sur la plateforme Weloveagri.fr. Les étudiants peuvent s’inscrire via le lien www.epiphyto.fr/battle puis ils recevront un mail avec les éléments leur permettant de télécharger leur vidéo. Les prix, quatre au total (trois décernés par un jury et un, dit « du public », pour récompenser la vidéo ayant reçu le plus de « likes »), seront remis en février 2021. Le concours vidéo se termine le 31 janvier 2021. La campagne de prévention EPI (équipements de protection individuelle), est cofinancée par le plan Écophyto. Elle a été lancée au Salon international de l’Agriculture 2020 pour une période d’un an.

Didier Bouville

«Le paiement des avances des aides de la PAC 2020 arrivera sur les comptes des agriculteurs à compter du 16 octobre, premier jour permis par la règlementation européenne», a indiqué le 16 octobre, le ministère de l’Agriculture, dans un communiqué. Ce sont en tout 4,4 milliards d’euros (Md€) qui ont commencé à être versés par l’Agence de services et de paiement (ASP) au titre des aides du 1er pilier de la PAC et de l’Indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN). Ces avances concernent les aides découplées (paiement de base, paiement redistributif, paiement vert et paiement en faveur des jeunes agriculteurs), la plupart des aides couplées animales (aides aux bovins allaitants et laitiers, aide ovine et aide caprine) ainsi que l’ICHN. «C’était d’autant plus important de tenir ce délai cette année marquée par la crise de la Covid-19 qui a impacté de nombreuses filières et par la sécheresse», a expliqué le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.

Didier Bouville

Philippe Mauguin devrait être reconduit à la présidence de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), après que les députés et les sénateurs ont largement voté en faveur de sa nomination. Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat et celle de l’Assemblée nationale, Philippe Mauguin avait présenté, aux parlementaires, son plan d’action stratégique avec objectif de devenir « l’un des leaders mondiaux de la recherche pour répondre aux enjeux sociétaux ». Les sénateurs, apparemment convaincus ont voté pour la reconduction de Philippe Mauguin par 33 voix et deux bulletins blancs. Les députés ont fait de même avec 30 voix pour et deux abstentions. Le mandat de Philippe Mauguin arrivait à son terme fin 2019 mais la fusion, le 1er janvier 2020, de l’INRA et de l’institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) l’avait prolongé. Il reste maintenant à entériner cette nomination, pour un mandat de quatre ans, par décret en conseil des ministres. Agé de 57 ans, Philippe Mauguin est ingénieur (ENGREF). Il a notamment été directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Il avait remplacé en 2016, l’ancien PDG de l’INRA, François Houiller qui était candidat à sa succession. L’INRAE rassemble une communauté scientifique de 12 000 personnes et dispose d’un budget de plus d’un milliard d’euros.

Didier Bouville

Selon une étude de l’Université de Saint-Gall (Suisse) rapportée par le quotidien La Tribune de Genève, des chercheurs ont mis en évidence que sans pesticides de synthèse, la production de la Confédération helvétique chuterait. « Comme le rendement moyen serait plus faible, il en résulterait une diminution du taux d’auto-approvisionnement de 58 % à 42 % », écrivent les auteurs de l’étude. De plus, « il faudrait en outre s’attendre à des changements majeurs dans la gamme des produits agricoles fabriqués en Suisse. L’offre intérieure en sucre, en fruits, en légumes, en pommes de terre et en viande – surtout celle de porc et de volaille – se retrouverait gravement affectée », poursuit l’étude. Dans un communiqué commun, les principales organisations agricoles et agroalimentaires suisses ont indiqué qu’accepter une Suisse sans pesticides de synthèse, « entraînerait non seulement un recul de la production alimentaire suisse et, par conséquent, de la sécurité alimentaire, mais aussi une hausse des coûts de production et un accroissement des risques liés à l’hygiène dans l’industrie alimentaire. En bref, l’initiative affaiblirait le secteur agricole et alimentaire suisse sur le plan économique ». « Nous voulions une expertise indépendante sur cette question. Et les résultats confirment nos craintes », a quant à lui indiqué Francis Egger, vice-directeur de l’Union suisse des paysans à La Tribune de Genève.

Didier Bouville

«J’étais moi-même surpris», reconnaît Dominique Cena auprès d’Agra Presse, alors que le député Bruno Fuchs (Modem, Haut-Rhin) a déposé un amendement au projet de loi de finances (PLF) pour 2021 en citant le syndicat apicole. Rejeté le 15 octobre en séance, cet amendement prévoyait une exonération fiscale pour les apiculteurs possédant moins de cinquante ruches. Il avait été porté par l’Unaf pour le PLF 2020 à l’automne, mais le syndicat n’a pas sollicité à nouveau les élus sur le sujet cet automne. «Avec les néonicotinoïdes, et le coronavirus, on est sur beaucoup de fronts à la fois», soupire Dominique Cena pour expliquer pourquoi le syndicat n’a pas défendu cet amendement auprès des élus cette année. La mesure, précise-t-il, permettrait pourtant de clarifier une situation dans laquelle de nombreux apiculteurs possédant moins de cinquante ruches, et soumis au micro-BA, sont de toute façon dispensés d’impôts. «On était avant au forfait à la ruche, mais on est rentrés depuis dans une usine à gaz qui coûte cher à l’État», souligne Dominique Cena. Une exonération systématique, poursuit-il, aurait permis de reconnaitre que «les abeilles participent à l’intérêt général, tout en compensant les hausses de mortalité».

Didier Bouville

«Julien Denormandie relance la dynamique des Etats généraux de l’Alimentation pour une meilleure répartition de la valeur le long de la chaîne alimentaire», annonce un communiqué du ministère de l’Agriculture le 15 octobre. La méthode présentée s’articule autour du triptyque «confiance, exigence, transparence». Afin de renforcer la mise en œuvre des Egalim, il a confié une «mission d’intérêt général» à Serge Papin, qui présidait à l’époque l’atelier 5 des Egalim. Dans un rôle de «médiateur et conciliateur», l’ancien patron de Système U devra «créer un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes afin de consolider le consensus autour de la nécessité de mieux rémunérer la chaîne de valeur agricole»; «dresser un bilan de la loi et identifier au niveau des négociations commerciales entre les différents maillons, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas»; «repérer les bonnes pratiques, nationales ou locales et réfléchir à leurs conditions de diffusion» et enfin «établir des pistes d’amélioration opérationnelles». «Il portera une attention particulière à la nature des contrats mis en place, l’utilisation des indicateurs de prix et de coûts de production», précise également le ministère.

Didier Bouville

Après plusieurs semaines de polémique sur la baisse des prix des broutards, le ministre de l’Agriculture réunit, le 16 octobre dans le Puy-de-Dôme, les éleveurs et les exportateurs. Une manière de siffler la fin de la partie, à en croire Emmanuel Bernard, le vice-président de la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) : «Nous avons été entendus par les pouvoirs publics, ils se posent les mêmes questions que nous. Si le ministre avait été convaincu par les explications [des exportateurs] sur la baisse des prix, il ne serait pas allé sur le terrain.» Le 12 octobre, le Berceau des races à viande du Massif central (Brav) a appelé les éleveurs à «retenir au maximum les broutards en ferme», dénonçant une baisse «incompréhensible et inacceptable» des prix des broutards. Cette évolution est «totalement décorrélée des réalités du marché», estiment les éleveurs, pour qui «la demande du marché européen est là», notamment vers l’Italie, première destination des broutards français. Ce durcissement du ton s’est concrétisé par au moins trois actions syndicales dans le Cantal (le département du président de la FNB), une dans le Puy-de-Dôme, et une rencontre avec Sicarev dans la Nièvre.

Didier Bouville

Pour la filière caprine, Capr’Inov est au Deux-Sèvres ce que le salon de l’agriculture est à Paris. Or cette année, en raison des conditions sanitaires, ce salon qui se tient traditionnellement à Niort (Deux-Sèvres) est reporté dans son format normal aux 24 et 25 novembre 2021. Cependant, le comité d’organisation a décidé de maintenir, le mercredi 25 novembre, une « Edition Spéciale » à huis clos, durant laquelle se dérouleront les concours jeunes, caprins, fromages, viandes, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué de presse. « Pour les organisateurs, il est indispensable de maintenir des concours de qualité dans l’intérêt des producteurs et des nombreux produits présentés », poursuit le communiqué. Producteurs et transformateurs sont invités à venir confronter leurs produits au jury d’experts et de consommateurs aguerris le 25 novembre 2020 ! Le comité d’organisation recherche des membres du jury « pour venir juger, déguster, médailler et découvrir la chèvre sous toutes ses formes ».

Les demandes d’inscription sont recueillies au n° de téléphone suivant : 07.88.51.53.28 et par mail : concours.fromages.caprinov@gmail.com Pour plus d’informations : www.caprinov.fr

Didier Bouville