Aveyron | Par Jérémy Duprat
Les éleveurs bovins lait poussent pour atteindre un niveau de prix raisonnable dans la filière laitière.
La section bovin lait de la FDSEA se mobilise. De même que la FNPL. Les cibles sont les mêmes : Sodiaal et la grande distribution. Et plus particulièrement l’enseigne Leclerc. «La grande distribution s’érigeant en défenseur du pouvoir d’achat cadenasse la situation. Les centres Leclerc en particulier par leur politique délétère du prix le plus bas, quoi qu’il en coûte, portent une grande responsabilité. Si certains autres ont compris le message de nos mobilisations estivales, Leclerc de toute évidence continue à tirer les prix vers le bas et fragilise les bons élèves», assène la FNPL.
La hausse au mois d’octobre s’est révélée être de 13 euros les 1000 litres chez Sodiaal pour atteindre 420 euros hors saisonnalité, qui s’élève à 19 euros pour le Sud-Ouest. «C’est loin de satisfaire le réseau ! L’écart se creuse avec nos voisins européens, c’est tout simplement inacceptable. Les fermes laitières françaises ont tous les atouts de la durabilité… sauf celui de la rentabilité et malgré ses grandes annonces et promesses, la première coop laitière française n’est tout simplement pas à la hauteur des enjeux de la filière et déçoit ses producteurs à chaque annonce», estime la FNPL.
L’organisme s’est emparé à bras le corps du problème, grâce aux atouts que lui fournirait EGALIM. «Aujourd’hui la loi oblige les acteurs de l’aval à respecter la valorisation de la matière première agricole (MPA). Les hausses acceptées par la distribution au titre de la MPA doivent revenir intégralement aux paysans et non pas aller combler on ne sait quel tonneau des Danaïdes. Depuis le mois d’août, les pouvoirs publics sont saisis et nous allons également demander aux parlementaires dans tous les départements de soutenir l’application de la loi. C’est cette voie que nous privilégierons dans les prochaines semaines pour porter nos revendications», conclut la FNPL.
Dans le même temps, la FDSEA s’est rendue au centre Leclerc d’Onet-le-Château pour un relevé de prix et pour rencontrer le responsable du lieu. Dans les rayons, l’équipe dépêchée par la FDSEA relève plusieurs chiffres qui ne les satisfont pas : 80 centimes la brique demi-écrémé premier prix et 82 centimes pour une brique MDD, quand Intermarché propose la même à 95 centimes. Après le passage de l’équipe, la grande surface d’Onet-le-Château révise la valeur de vente dès le lendemain, portant la brique premier prix à 87 centimes et la MDD à 89 centimes.
Une première étape pour que les agriculteurs récupèrent de la valeur ajoutée sur leur ferme. «Ce n’est pas encore au niveau. Nous irons refaire un tour dans les GMS dans les prochaines semaines. La balle est dans leur camp. Que les hausses passent en rayon est une corde de plus à notre arc pour négocier avec le reste de la filière en aval. Quelques enseignes ont pris le pas. Quand on nous dit qu’il faut nous aligner sur les autres pays européens, nous ne sommes pas loin d’y être. La brique est quasiment à 1 euro la bouteille», conclut Claude Falip, président de la section bovin lait à la FDSEA.
Jérémy Duprat