National | Par Didier Bouville
A la veille de la réunion à Bruxelles des ministres européens concernés par l’affaire Findus, à savoir les ministres français, britanniques, irlandais, luxembourgeois et roumains, la Commission européenne a jugé « prématurée » de rendre obligatoire l’origine de la viande dans les plats cuisinés.
Le porte-parole du Commissaire chargé de la Santé et de la Politique des consommateurs, Tonio Borg, estime que le scandale actuel relève de la fraude et que s’agissant de la traçabilité des viandes, les opérateurs économiques qui travaillent sur les produits transformés ont les mêmes obligations que ceux qui traitent de la viande fraîche, tout au long de la chaîne alimentaire. Cette analyse a suscité une réaction indignée de l’interprofession bétail et viandes (Interbev), qui plaide pour un étiquetage obligatoire de l’origine des viandes dans les plats préparés. « La filière viande et les consommateurs attendent des décisions rapides et des actes forts » a d’ailleurs déclaré Dominique Langlois, président d’Interbev. Cette position est aussi partagée par Coop de France.
Lors de la Table ronde organisée conjointement par les ministres Benoît Hamon, Stéphane Le Foll et Guillaume Garot, Coop de France s’est prononcé pour « un étiquetage obligatoire du pays d’origine pour les viandes utilisées comme ingrédients dans les produits élaborés ». Philippe Mangin, le président, souhaite aller plus vite et plaide pour « une anticipation interprofessionnelle volontaire de la future réglementation européenne sur l’étiquetage des produits transformés ».