A la veille des Etats généraux de l’agriculture, l’Aveyronnais Dominique Barrau (notre photo), secrétaire général de la FNSEA, expliquait à la Volonté Paysanne les enjeux de cette rencontre qui a réuni la semaine dernière les forces vives de l’agriculture et de l’agrolimentaire, devant cinq ministres du gouvernement.
– Pourquoi ces Etats généraux de l’agriculture ?
« Nous avons décidé de cette rencontre cet automne au moment des manifestations contre l’écotaxe. Nous avons ressenti le ras le bol du terrain contre la fiscalité qui pénalise l’acte de production et les entreprises. Notre idée était de rassembler toutes les forces de l’agriculture et de l’agroalimentaire afin qu’elles fassent part de leurs problématiques. Le syndicalisme, les Chambres d’agriculture, les coopératives, le Crédit agricole, Groupama vont interpeller les ministres pour trouver des solutions franco-françaises qui simplifieront la vie et le travail.
– De quoi parleront ces Etats généraux ?
En nous basant sur les remontées des départements, nous avons fixé trois axes majeurs : la simplification, l’économie et l’emploi et la modernisation. La simplification d’abord de la réglementation française bien plus exigeante que celle de l’Europe ! Je pense aux multiples contraintes lorsque l’on veut construire un bâtiment d’élevage, un silo à grains,… Un premier pas a été fait pour la production porcine mais qu’en est-il pour les autres ? La simplification administrative aussi parce que les agriculteurs et les entreprises en ont assez des montagnes de paperasses ! Nous voulons que la dématérialisation des systèmes déclaratifs s’accélère.
L’économie et l’emploi ensuite pour que les coopératives aient accès au CICE, nouveau taux pour le crédit d’impôt compétitivité emploi dont le plus gros bénéficiaire actuellement est la distribution ! De plus, nous relevons aussi de nombreux freins pour les entreprises qui accueillent des saisonniers, des apprentis ou des stagiaires, d’un côté on encourage ce système et de l’autre on nous met des bâtons dans les roues ! Or l’avenir ce sont les jeunes, il faut encourager ceux qui ont choisi cette voie de l’agriculture.
Enfin la modernisation, nous sommes dans l’attente d’un plan, le Président de la République a annoncé des moyens mais ils devront être adaptés aux filières nationales. Nous défendons aussi la recherche et le développement parce que trop d’interdit met en danger des filières entières !
– Quel est votre message ?
A la veille du Salon de l’agriculture nous voulons dépasser les «affaires» agricoles, les crises, sortir des rumeurs, interpeller les ministres, leur montrer que les forces vives de l’agriculture et de l’agroalimentaire doivent être soutenues d’autant qu’elles contribuent à l’équilibre des comptes ! En France on est en train d’étouffer les énergies, nous en appelons à des actes de responsabilité. Notre message est simple : Réveillez-vous !».
Eva DZ
Voir aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 20 février 2014.