Aveyron | Par Bérangère Carel
Sur les 36 adhérents à la Cuma de Durenque, treize utilisent le service déchaumage, équipé d’un déchaumeur à disques Agrisem et de deux outils à dents à pattes d’oie : un HE-VA à sept dents et, le plus récent, un Lemken à 11 dents. Laurent Canac est le responsable du service. Il explique les évolutions en matière de déchaumage, jusqu’à l’acquisition du dernier outil.
«Au départ nous avons lancé le service avec un cover crop en X. Il s’est rapidement avéré trop lourd pour ceux qui voulaient un déchaumage rapide. Nous avons alors investi dans le déchaumeur à disques. A l’époque on ne parlait pas encore des pattes d’oie ! En parallèle, nous avons acquis une charrue dix corps à planche, qui a été réellement utilisée pendant deux ans, puis délaissée par manque d’efficacité sur les sols contenant beaucoup de pierres. C’est à ce moment-là que nous avons investi dans le premier déchaumeur à dents.
Un déchaumeur tout terrain
Notre commune est divisée en deux types de sol : une partie Lévézou, soit un sol peu profond, sablonneux et riche en cailloux, avec des adeptes du déchaumage à disques, et une partie plus argileuse avec plus de fonds, plébiscitant des outils à dents. Petit à petit, on s’est aperçu que le déchaumeur à dents fonctionnait en fait très bien sur la terre fine et pierreuse, ce qui nous a conduit à le doubler. Après quelques recherches, nous avons porté notre choix sur le déchaumeur Lemken, modèle Karat 9, acheté chez Agri Pôle en mars 2022. Sa solidité, qui en fait un outil bien adapté à un usage en Cuma, nous a séduit. Il est aussi facile à entretenir, grâce à un démontage rapide des dents, faisable par n’importe quel adhérent. Chaque dent est remplaçable indépendamment des autres, et les pattes d’oie sont amovibles. C’est un avantage, car l’usure est différente selon l’emplacement sur la machine. L’autre atout remarquable est une efficacité homogène sur ses 3 mètres de large, grâce à ses 11 dents sur trois rangées. Il n’est pas non plus très gourmand en puissance. Entre 120 et 140 chevaux sont suffisants, avec un contrepoids à l’avant, même en pente.
Aujourd’hui, le Lemken a supplanté les autres déchaumeurs. Pour comparer, en un an il est sorti 40 fois, contre 10 fois pour l’autre outil à dents et 5 fois celui à disques.
Un outil adapté aux nouvelles pratiques
Nos adhérents s’en servent bien sûr pour déchaumer les céréales, mais aussi pour faire de la reprise de labour ou casser des vieilles devèzes. Alors que beaucoup étaient réservés sur l’utilisation des dents à la place des disques, on s’aperçoit au final que le travail en surface est de meilleure qualité, avec beaucoup moins de repousse d’adventices. En effet les dents s’avèrent plus efficaces pour casser les racines. Pour finir, c’est un outil tourné vers l’avenir et adapté aux enjeux climatiques. La réduction du labour permet de mieux lutter contre l’érosion, qui va s’amplifier avec la concentration annoncée de la pluviométrie. De plus, le déchaumeur à dents, contrairement aux disques, reste efficace en période très sèche».
Recueillis par Bérangère Carel