Aveyron | Par Bérangère Carel

CUMA du Causse de Villeneuve : Préserver les sols grâce au télégonflage

La CUMA du Causse de Villeneuve est lauréate du Challenge grâce à un investissement hyper innovant : un tracteur équipé d’un système de télégonflage intégré. Avec cet équipement, la Cuma remporte le 5ème prix ex-aequo du Challenge FD CUMA – Crédit Agricole Nord-Midi-Pyrénées.

Issue d’un groupe d’ensilage, la CUMA du Causse de Villeneuve a vu le jour en 1978, en proposant tout de suite à ses adhérents un tracteur avec un chauffeur occasionnel. Depuis, la CUMA a connu un essor remarquable, offrant à une centaine d’adhérents une multitude de services et deux salariés à temps plein. La CUMA rayonne aujourd’hui bien au-delà de la commune, sur les cantons limitrophes. «C’est surtout les services complets qui ont étendu le périmètre de la CUMA», relate le président, Hervé Rouget. «Localement nous sommes les seuls à proposer ce type de services».

Le bureau de la CUMA du Causse de Villeneuve réuni autour du nouveau tracteur équipé de télégonflage : Mathieu Puechberty et Joël Tournier, les secrétaires, Ludovic Bessou, le responsable des salariés, Francis Cayla, le trésorier, et Hervé Rouget, le président.

En effet, grâce à la présence de deux tracteurs de 260 et 280 chevaux, réservés aux salariés, la CUMA propose de nombreux services complets, à savoir : la fenaison, la fauche au pressage en bottes de foin carrées ou en enrubanné, le semis direct, le broyage de pierre, ou encore le passage d’épareuse.

«Les salariés sont responsables de leur matériel. Ils en assurent l’entretien, ce qui laisse peu de temps pour faire de la mise à disposition chez les adhérents. Cela représente à peine 10 % de leur temps de travail», explique Ludovic Bessou, le responsable des salariés. «Cela fait plus de dix ans que nous travaillons avec deux équivalents temps plein, plus un salarié saisonnier qui presse de la paille pour nos adhérents. Pour garder des salariés, il faut leur offrir un certain confort de travail, d’autant qu’ils parcourent beaucoup de distance d’un adhérent à l’autre».

S’adapter à toutes les situations

Ainsi, lors du renouvellement du tracteur de tête en 2023, les responsables de la CUMA ont établi un cahier des charges, comme l’explique Hervé Rouget. «Nous recherchions du confort, l’optimisation de la traction, une limitation de l’usure des pneumatiques, et bien sûr la préservation des sols, surtout en semis direct. En outre, le tracteur est aussi amené à beaucoup rouler sur la route. La nécessité d’adapter la pression des pneus en fonction de l’utilisation s’est rapidement imposée».

Après quelques recherches, la CUMA a choisi un modèle Fendt 728 Vario, le seul qui possède un système de télégonflage intégré. «Dans les autres marques il fallait rajouter un système de tuyaux externes, ce qui nous a paru assez fragile dans le temps», relate le président. Avec ce tracteur, le chauffeur peut, depuis la cabine, gonfler et dégonfler rapidement les pneus. «On préconise une pression sur route de 2 bars, 1,5 bar pour la fauche et 0,8 à 1 bar en travail du sol et semis direct. Il faut évidemment s’équiper de pneus supportant des basses pressions, sachant que plus la pression est faible, moins on abîme le sol», indique Ludovic Bessou. «La modification de pression peut se faire en roulant, comme ça il n’y a pas de perte de temps».

Avec l’expérience, chaque chauffeur sait adapter au mieux le gonflage, qui peut aussi varier en fonction du type de sol. «Dans notre secteur, on rencontre une grande diversité de sols, du type argileux au causse en passant par du Ségala», complète Hervé Rouget. Ce système est aussi réputé pour permettre des économies en carburant et pneumatique. «Nous n’avons pas encore assez de recul pour l’affirmer, mais c’est ce que rapportent les ETA, chez qui le système est plus répandu», confie Francis Cayla, le trésorier. «L’investissement net, après reprise, a été d’environ 150 000 euros, réparti sur l’ensemble des services complets. Les deux tracteurs travaillent en moyenne 2 000 heures par an chez une quarantaine d’adhérents».

Pionnière du télégonflage dans le réseau aveyronnais, la CUMA du Causse de Villeneuve devrait faire des émules, tant la préservation des sols est une préoccupation majeure.


Bérangère Carel

Toutes les actualités

Sur le même sujet

La CUMA du Bassin revient dans le Challenge, après deux médailles d’or en 2021 et 2023, avec l’achat d’une tonne à lisier équipée de pendillards à patins, du matériel pile dans la mouvance agro-écologique. Guillaume Cerles, président, et Gaël Domergue, vice président de la CUMA du bassin, présentent la nouvelle tonne à lisier équipée de pendillards à patins. En 2021 la CUMA du Bassin, créée en 1980 autour d’un service ensileuse avec chauffeur pour les adhérents des CUMA Côteaux d’Almont, Plateau d’Almont et Vallée de Flagnac, a accueilli la fusion de ces trois CUMA. Elle regroupe aujourd’hui 24 adhérents répartis sur un large périmètre comprenant les communes d’Almont-les-Junies, Flagnac, Livinhac, Decazeville. «On va même au-delà pour certains services comme la…