Aveyron | Par Eva DZ
En 2008, la CUMA de Saint Côme a acheté sa première remorque forestière. Cette activité sert, sur un territoire élargi, une vingtaine d’adhérents qui ne pourraient plus aujourd’hui se passer de cet équipement pour «faire leur bois».
De Saint Côme à Lassouts, de Sébrazac à Soulages Bonneval, de Castelnau de Mandailles à Saint Chély d’Aubrac, la remorque forestière portée par la CUMA de Saint Côme est un outil très utile et très utilisé ! «C’est simple je ne la vois quasiment jamais, elle tourne toute l’année», rigole Marc Balmettes, qui en est le responsable. Florian et Laurent du GAEC Guichard à Condom d’Aubrac approuvent : «C’est un outil facile à prendre en main, que l’on attèle à notre tracteur de 100 chevaux, largement suffisant, elle est aussi très maniable et stable, sur nos chemins forestiers. Sans elle, nous peinerions davantage sur la coupe du bois».

Sécurité, polyvalence et maniabilité
Ils sont aujourd’hui 23 adhérents à ce service, issus de 6 CUMA différentes et aucun ne reviendrait en arrière ! «Nous avons acheté notre première remorque forestière en 2008, une Palfinger. Nous étions alors une dizaine d’adhérents sur Saint Côme, Sébrazac et Lassouts mais elle n’était pas homologuée pour la route, ce qui a précipité son renouvellement en 2020 par une remorque d’une autre marque mais elle s’est révélée fragile, peu maniable voire dangereuse. En 2023, nous nous sommes rapprochés de notre garage local de matériel agricole, Rideau à Saint Côme qui nous a proposé une remorque Palms qui nous donne toute satisfaction !», raconte Marc Balmettes. Achetée 46 000 euros et amortie sur 10 ans, la remorque forestière est facturée 200 euros par adhérent utilisateur quelle que soit leur utilisation.
«Les trois quarts du pays ici sont couverts par des surfaces boisées, tous les agriculteurs quasiment, exploitent un minimum pour faire du bois de chauffage, pour eux, leur entourage et parfois un peu de vente. Et ils sont de plus en plus nombreux à utiliser des plaquettes bois en litières. D’où l’intérêt de s’équiper d’une remorque qui nous facilite la tâche, nous simplifie le travail et nous fait gagner du temps, sans investir à outrance !», poursuit le responsable du matériel. Florian et Laurent du GAEC Guichard apprécient de pouvoir travailler en sécurité : «Contrairement à la précédente, cette remorque est très sûre, on peut la charger sans craindre le renversement, jusqu’à 11 tonnes de portée. Modulable elle est longue de 4m et peut être un peu rallongée d’1,5 m. Et la grue, dotée d’un grappin à 360 degrés, peut monter jusqu’à 7m de haut et porter 700 kg. Nous avons ainsi un bon rendement de chantier». Ils citent aussi la maniabilité dans la conduite de cet attelage : «Grâce à son timon hydraulique, on prend sans souci des virages en épingle. On part du principe que si le tracteur passe, la remorque suit !», témoignent les agriculteurs.
Une bonne entente
Et malgré la distance qui sépare les utilisateurs, les rotations se font facilement : «Les agriculteurs s’entendent par secteur. La remorque est ainsi réservée pendant une dizaine de jours pour les adhérents d’un secteur puis repart sur un autre… Et moi je fais le relais entre les adhérents et je veille à l’entretien avec notre garage local», explique Marc Balmettes. Les CUMA ne disposant pas de hangar, la remorque est gardée par les adhérents à leur utilisation : «elle est tellement bien utilisée que je l’ai rarement chez moi ! Les utilisateurs s’entendent bien entre eux», indique Marc Balmettes. «Ce principe est très bien car ça permet de se rencontrer entre adhérents quand on va chercher la remorque chez l’un ou l’autre ! Cette façon de procéder est une bonne occasion de se rencontrer», poursuit-il.
D’ailleurs, autour d’autres activités, ces CUMA locales ont développé d’autres passerelles via des InterCUMA : «Ces échanges nous permettent de proposer des activités ou services que nous ne pourrions pas assumer sur une seule CUMA locale. Et ainsi de proposer un coût de service raisonnable et attractif. Une bonne solution pour baisser nos charges de mécanisation et favoriser le lien social entre agriculteurs !», conclut avec le sourire, Marc Balmettes.
Eva DZ