Aveyron | Par Didier Bouville

Concours de Baraqueville – Montbéliardes : Lumière et Octa accompagneront Bruno !

Fraîchement installé en début d’année, Bruno Albouze a rejoint son père, Jean-François, sur l’élevage familial de Montbéliardes. À la pointe du Carladez, à Mur de Barrez, au sein du GAEC du Roc des Clauzades, Bruno s’évertue à promouvoir la race Montbéliarde et son métier d’éleveur, à travers notamment sa participation à divers concours.

«Je n’ai jamais réfléchi à autre chose que devenir éleveur laitier et pas ailleurs que sur le Carladez!». Pour Bruno Albouze, s’installer sur la ferme familiale était une évidence ! Il représente la troisième génération d’éleveur laitier sur la ferme où il a rejoint il y a quelques mois son père, Jean-François, en GAEC. Un attachement transmis par son grand-père qui fut l’un des artisans, avec quelques voisins, à implanter la race Montbéliarde sur le Carladez.

Ambassadeur de la race

Après un CAP agricole puis un BEPA et un BPREA en 2 ans à Aurillac, le tout par apprentissage dans une ferme laitière, bien sûr, sur le Carladez bien sûr, la voie était toute tracée pour Bruno. Aide-familial pendant quelques mois chez ses parents, il s’est ensuite installé. «Mon père m’a toujours soutenu dans mon projet d’installation et il avait aussi bien préparé ma venue !», sourit le jeune éleveur. En effet, au moment de la crise laitière en 2012, l’élevage de la famille Albouze était en système maïs avec une production conventionnelle livrée à Lactalis. «Clairement au vu du contexte, mon père s’est posé la question de poursuivre le lait mais sachant que j’étais motivé pour reprendre, il a repensé son système et a fait le choix de rejoindre la coopérative de Thérondels pour la production de lait cru au foin pour des fromages AOP et des produits identifiés à notre territoire», explique Bruno qui ne cache pas sa «fierté» d’avoir rejoint la coopérative et sa stratégie de valorisation et d’ancrage au territoire. «Produire du lait au foin est une fierté, appartenir à cette coopérative locale est une fierté ! Et puis avoir abandonné le maïs nous a enlevé du stress pour le semis, la récolte, le coût de production et au final la rentabilité», poursuit-il.

Aujourd’hui, l’élevage d’une soixantaine de Montbéliardes est donc mené en système 100% foin, avec une dizaine d’ha de céréales et pâturage du printemps à l’automne grâce au parcellaire qui entoure la ferme, au lieu-dit La Borie de Garde. «Nous travaillons sur l’auto-consommation des produits de la ferme même si la sécheresse de l’année dernière nous a contraint à quelques achats. Un contexte qui va nous obliger à réajuster notre système car il ne faut pas se cacher, ces épisodes de sécheresse vont se reproduire…», avance l’éleveur lucide. Il pourra aussi compter sur les qualités de la race Montbéliarde pour s’adapter : «C’est une race rustique, qui va bien dans nos pentes ! J’aime aussi sa mixité qui nous permet une bonne valorisation des réformes. C’est avant tout une bonne productrice parmi les premières laitières en France et une bonne fromagère !». Bruno ne tarit pas d’éloges : «Elle a tout pour plaire !». Sur l’élevage, la sélection, exclusivement en IA, porte sur la production, les taux, la bonne implantation des mamelles et le tempérament des vaches… Les deux éleveurs vont mettre l’accent sur les aplombs et toujours sur le lait et les taux pour obtenir des vaches complètes. «Grâce au nouveau bâtiment que nous avons construit au moment de mon installation, nos vaches expriment tout leur potentiel, nous avons gagné en production de lait mais aussi en confort de travail. Un investissement certes mais déjà rentable !».

Deux vaches en concours

Pour représenter son élevage, Bruno a choisi la voie des concours: «les concours m’ont toujours fait rêver ! Dès que j’ai eu l’occasion de présenter des animaux, je l’ai saisi !». Sa première sortie était l’année dernière à Baraqueville: «le pointeur de la race, Serge Pouget, m’a orienté sur une vache à présenter, qui a terminé 2ème de sa section, j’étais super heureux pour une première participation!», sourit Bruno. Encouragé par les éleveurs du syndicat Montbéliard de l’Aveyron, il est reparti cette année, au concours inter-régional à Aumont Aubrac le week-end dernier puis au concours départemental à Baraqueville le 7 mai où il exposera Lumière, vache de 7 ans en 5ème lactation (2ème de section en 2022) et Octa, vache de 5 ans en 2ème lactation. «Il y a vraiment une super entente entre les éleveurs Montbéliard, j’ai été très bien intégré à l’équipe, des personnes formidables qui laissent une place aux jeunes». D’ailleurs, Bruno a intégré le bureau du syndicat Montbéliard de l’Aveyron. Une dynamique qu’il retrouve également à l’échelle locale. Avec l’équipe des JA du Carladez, qu’il co-préside, il va relancer la fête de l’élevage le 19 août à Mur de Barrez qui proposera une exposition des races présentes sur le Carladez. «Je tiens beaucoup à montrer notre travail, ce que nous faisons dans nos fermes, à me rapprocher du consommateur», assure Bruno qui anime de vidéos et de jolies photos la page Facebook de son élevage. Une motivation à toute épreuve et un ambassadeur de taille pour la race Montbéliarde dans l’Aveyron et sur le Carladez !

Eva DZ

Le concours départemental Montbéliard réunira dimanche 7 mai de 9h30 à 12h, 35 vaches et 6 génisses de 6 mois issues de 14 élevages.

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