Aveyron | Par Bérangère Carel

CAP’2ER : un outil performant au service de la durabilité

Mardi 9 avril, le service élevage de la Confédération Générale de Roquefort a organisé, en partenariat avec le GIE Elevage Occitanie, une présentation de la démarche de diagnostic environnemental CAP’2ER au GAEC du Planal, sur la commune du Viala du Tarn.

Corinne et Florian Lacan, mère et fils, sont à la tête d’un cheptel de 380 brebis, qui produisent 1 000 hL de lait en AOP Roquefort. Le GAEC du Planal fait partie du réseau des fermes innovantes suivies par le service élevage de la CGR, et plus particulièrement par Benoît Nougadère, conseiller sol-plante-troupeau. «Au départ, j’ai fait appel au service car je souhaitais améliorer l’agronomie sur mon exploitation. Avec CAP’2ER j’ai vu l’opportunité d’avoir un diagnostic global de tout mon système», confie Corinne Lacan.

Eleveurs et techniciens rassemblés au GAEC du Planal pour la présentation du diagnostic CAP’2ER de l’exploitation par Benoît Nougadère (à droite), en présence de Corinne Lacan (2ème à gauche) l’une des exploitants.

Des outils innovants

Deux programmes pilotés par l’Institut de l’élevage ont permis de créer les outils de diagnostic utilisés aujourd’hui par tous les organismes techniques intervenant en ovin lait. Tout d’abord, le projet DEO (durabilité des exploitations en élevage ovin) qui caractérise la durabilité selon les trois piliers : environnemental, social et économique, a permis l’adaptation à la filière de CAP’2ER niveau 1. Ensuite le programme européen Life Green Sheep, dont l’objectif est la réduction de 12 % de l’empreinte carbone tout en maintenant la durabilité économique, a engendré un CAP’2ER ovin niveau 2. «Le projet Life Green Sheep repose sur un réseau de 1 600 fermes, dont 1 000 en France, les autres en Irlande, Italie, Espagne et Roumanie», explique Benoît Nougadère. «Dans le Bassin de Roquefort, une centaine de fermes font partie du dispositif».

Mesurer les performances environnementales

Toutes les pratiques sont passées au crible pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre et le stockage de carbone : conduite des animaux, assolement, itinéraires culturaux, achats d’intrants, gestion des déjections, etc. Dans la méthode CAP2’ER, le bilan environnemental est enrichi par le nombre de personnes potentiellement nourries par l’exploitation, établi en fonction de la quantité de protéines produites. «Au GAEC du Planal, on a une capacité nourricière de 6 personnes par ha ou 587 personnes par an». L’impact sur la biodiversité est aussi déterminé par une note : à 1 on l’entretient, en-dessous on la dégrade, au-dessus on la favorise. «La ferme est caractérisée par une grande capacité de stockage du carbone grâce à des prairies permanentes, occupant plus du tiers de la SAU et essentiellement pâturées, et beaucoup d’arbres et de haies, favorables à la biodiversité», reconnaît Benoît Nougadère.

Déterminer des leviers d’action

En compilant les résultats des méthodes CAP’2ER et DEO, le conseiller et les exploitants élaborent des leviers d’actions. «Je souhaite travailler sur la qualité des fumiers, en limiter le lessivage, mais cela demande un investissement conséquent», avoue Corinne Lacan. «Mon autre objectif est de réduire le troupeau tout en conservant le volume. Nous avons déjà réussi à réduire de 20 le nombre de brebis à la traite !». Enfin, une modification de l’assolement permettrait d’augmenter le pâturage, de réduire la consommation de carburant et d’engrais. «Plus on pâture, plus on diminue ses émissions», annonce Benoît Nougadère.
En utilisant ces leviers, le conseiller du service élevage établit une simulation qui réduit l’empreinte carbone de 13 % et montre un gain financier de plus de 30 000 euros. «Ces résultats nous donnent envie d’avancer, de rendre notre petite exploitation encore plus efficace !», confie l’éleveuse.

Bérangère Carel

Toutes les actualités

Sur le même sujet

A une semaine d’intervalle en ce mois de novembre, sur le Sévéragais, Josette Rames et Fabien Fages ont été victimes d’attaques de vautours sur une de leurs vaches en train de vêler. Des attaques et non plus des inter-actions car les animaux étaient bel et bien en bonne santé avant leur rencontre avec les volatiles… Forts de leurs témoignages, la FDSEA et les JA continuent d’œuvrer pour que les populations de vautours soient régulées et ne soient plus une menace pour l’élevage. La FDSEA et les JA sont venus soutenir les deux éleveurs, et encouragent les agriculteurs à signaler toute attaque. Les témoignages sont poignants et on sent encore toute l’émotion, le désarroi même, dans la voix des éleveurs, démunis…