Aveyron | Par eva dz
Avec plus de 2 000 animaux labellisés, plus de 500 élevages engagés, des bouchers et magasins demandeurs, l’association Bœuf Fermier Aubrac peut avoir confiance en l’avenir. Lors de l’assemblée générale, fin octobre à Nasbinals, le président, Patrick Mouliade, a appelé au maintien de cet élan collectif et ouvert de nouvelles voies pour conforter les débouchés et la valorisation à la production.
Nombre d’animaux en progression (+131) malgré une légère baisse du nombre de labellisations, augmentation du nombre d’éleveurs adhérents (+23 éleveurs ayant apporté au moins un animal), hausse du prix payé (+ 21 centimes) malgré un marché de la viande partagé entre une baisse de consommation et une hausse de la viande hachée, des points de vente demandeurs… les signaux sont au vert pour le label rouge Bœuf Fermier Aubrac. «Les efforts portent leurs fruits», résume satisfait, Patrick Mouliade, président de l’association Bœuf Fermier Aubrac.
Il souligne notamment les efforts des éleveurs sur l’annonce de leurs animaux, l’attention portée sur le choix des animaux par la filière, les efforts de tri en amont : «Tous les maillons de la chaîne sont investis pour assurer l’excellence de notre produit et c’est ainsi que nous avons pu tirer notre épingle du jeu en période de crise sanitaire», argumente-t-il. Patrick Mouliade tient aussi à remercier l’ensemble des éleveurs qui ont assuré des animations en magasins : «Rien ne remplace la voix de l’éleveur !».
Pour 2021, l’association Bœuf Fermier Aubrac a travaillé pour harmoniser un schéma de contractualisation qui intègre le coût de production et le cours du marché dans la construction du prix de la viande labellisée et non labellisée (puisque la particularité du Bœuf Fermier Aubrac est de maintenir le même prix pour tous les animaux engagés dans la filière). «La loi Egalim 2 doit nous permettre de booster la signature de contrats. Nous serons attentifs à leur élaboration pour assurer une juste rémunération aux éleveurs», a avancé Patrick Mouliade. «Etre équitable pour être durable !», a-t-il lancé comme un slogan. La prise en compte du coût de production, du prix du marché et du surcoût spécifique dans la construction du prix Bœuf Fermier Aubrac permet de maintenir un différentiel de 45 centimes par rapport au prix standard (pour les animaux classés R= de moins de 10 ans).
Pour amortir les nouvelles contraintes et se donner les moyens d’aller plus loin, l’association Bœuf Fermier Aubrac a décidé d’élargir ses missions : «En plus de notre rôle d’ODG (organisme de défense et de gestion du label), nous voulons nous ouvrir la possibilité d’autres missions pour répondre aux nouvelles demandes, aux marchés émergents», a expliqué Patrick Mouliade. «Notre ambition est de rester incontournables dans la valorisation de la viande d’Aubrac. Bien sûr nous confortons notre label mais nous nous ouvrons de nouvelles portes», a-t-il poursuivi, précisant que quelques idées étaient en cours de réflexion… «Nous avons la chance de nous appuyer sur un potentiel de plus de 500 éleveurs adhérents, habitués à travailler la qualité. Nous allons travailler main dans la main avec nos abatteurs, nos opérateurs comme nous l’avons fait jusqu’à présent pour trouver de nouvelles voies». Quelques pistes ont été soulevées comme la valorisation des vaches de plus de 10 ans ou encore des bêtes jeunes mais grasses.
«Une chose est sûre : nous ne perdons pas la question de la qualité mais c’est une façon de valoriser autrement les 25% de nos animaux qui ne sont pas labellisés», a conclut Patrick Mouliade.
Eva DZ
Photo Studio End