Aveyron | Par eva dz
L’Union départementale des groupements d’exploitants agricoles (UDGEA) lance début février une enquête en ligne auprès des associés des GAEC de l’Aveyron, afin d’identifier leurs attentes et ainsi leur proposer un accompagnement et des actions adaptés à leurs besoins.
Anthony Quintard, président depuis 2020 de l’association, présente le dispositif.
Pour rappel qu’est-ce que l’UDGEA ?
A. Quintard : «L’UDGEA est une association créée en février 1998 dans la continuité du Service GAEC de la Chambre d’agriculture, mis en place officiellement en 1976. Dès les premiers GAEC créées en Aveyron en 1966 et jusqu’en 1975, une «commission agriculture de groupe» a fonctionné (réunion d’agriculteurs avec un animateur départemental mis à disposition). Sa mission principale est d’accompagner la création de GAEC notamment sur tous les aspects juridiques.
Combien existe-t-il de GAEC en Aveyron et quelle est la tendance d’évolution de ce type d’association ?
A. Quintard : L’Aveyron compte un peu plus de 2 000 GAEC. Leur nombre a varié en fonction des évolutions réglementaires : nous avons ainsi connu des pics de créations de GAEC suite à la mise en place des GAEC entre époux à partir de 2011 puis suite à la réforme sur la transparence dans les GAEC à partir de 2014. Mais depuis, nous constatons une forme d’essoufflement dans la création. D’où notre volonté de faire évoluer notre service auprès de nos adhérents.
En quoi consiste cette évolution de services ?
A. Quintard : Nous voulons réorienter nos missions d’accompagnement sur le volet humain, c’est-à-dire aider les GAEC à travailler sur les relations entre associés. Cela correspond aussi à l’évolution de nos structures agricoles : aujourd’hui les réflexions portent davantage sur la façon d’intégrer un nouvel associé qui n’est plus forcément un parent, un voisin… On le voit, de plus en plus de personnes hors-cadre familial entrent dans l’agriculture et nous voulons accompagner les GAEC dans cette intégration de nouvelles personnes. Nous entrons un peu dans une deuxième vie pour nos GAEC.
Quelles sont vos pistes de réflexion, d’actions ?
A. Quintard : L’idée est de penser notre fonctionnement différemment, c’est-à-dire proposer un appui, qu’il soit individuel ou collectif, sur la base de formations ou de conseils, d’aide à la décision, de coaching,… sur la dimension humaine dans les GAEC. Par exemple accompagner les associés d’un GAEC sur l’organisation et la répartition du travail, la possibilité de se dégager du temps libre… Cela correspond aussi, je le redis, à la nouvelle tendance dans le métier d’agriculteur. Les exploitants ont de nouvelles attentes, une nouvelle approche du métier en choisissant le travail en groupe, à nous de les accompagner dans leur réflexion pour mener à bien leur activité.
Et une enquête auprès des associés de GAEC ?
A. Quintard : En effet. Nous avons quelques idées en tête de formations, d’appui auprès des exploitants en société mais nous voulons aussi nourrir notre réflexion de leurs attentes, de leurs besoins. Et pour mieux les identifier, nous allons les solliciter par le biais d’une enquête en ligne. Tous les GAEC identifiés par l’UDGEA vont recevoir un lien qui leur permettra de répondre à quelques questions sur leurs besoins, leurs interrogations, leurs envies aussi… Nous espérons que le plus grand nombre d’agriculteurs y répondront afin que nous puissions mettre en œuvre un accompagnement efficace et efficient. L’UDGEA veut rester la courroie de transmission entre les associés des GAEC et nos compétences techniques tant juridiques que sociales.
L’agriculture en société a pris un nouvel essor ces dernières années. Quelle est votre analyse ?
A. Quintard : Je participe régulièrement à des rencontres nationales GAEC&Sociétés où l’on parle beaucoup de l’arrivée de nouveaux associés, de médiation, de dialogue… A l’échelle départementale, notre structure UDGEA veut rester une référence dans l’accompagnement des GAEC et pour cela, nous devons être au fait des nouvelles attentes.
L’organisation, l’entente, la communication ne sont pas toujours les priorités au sein de GAEC et pourtant, ce sont des notions essentielles qui font le liant et la réussite du travail en groupe. Ça peut paraître évident mais ce n’est pas si simple à mettre en œuvre au quotidien et nous pourrions appuyer les GAEC dans ce travail, par exemple, la rédaction d’un règlement intérieur… Il suffit parfois de susciter le questionnement chez les associés : comment avoir une meilleure entente ? Une communication plus fluide ?
L’objectif final pour nous comme pour les associés de GAEC, c’est que le fonctionnement en groupe soit facilité. Que tout roule !».
Recueillis par Eva DZ
Pour répondre à l’enquête, rendez-vous sur le lien suivant : https://bit.ly/3jgauxS
gaec+enquête+société