Aveyron | Par La rédaction

Assemblée générale Union Aubrac Le cap des 250?000?vaches est franchi !

L’Union Aubrac a tenu son assemblée générale dans le Cantal, à Anterrieux, vendredi 5?août. Dans un contexte difficile pour l’élevage, la race rustique tire plutôt bien son épingle du jeu.

Même en ajoutant quelques chaises, certains ont été forcés à rester debout?: la salle d’Anterrieux qui accueillait l’assemblée générale de l’Union aubrac semblait trop petite pour une participation record. Avec quelques pouvoirs donnés, ce sont 310 éleveurs qui se sont exprimés au moment des votes, vendredi 5?août en présence des institutionnels, élus, consulaires et partenaires des départements du Cantal, de la Lozère et de l’Aveyron.
Le président, Yves Chassany, avait également d’autres motifs de satisfaction?: la race Aubrac continue sa progression et vient de passer, en juin, le cap des 250?000?vaches?; une performance dans un contexte global qui tend plutôt vers la décapitalisation.?«Preuve que nos fondamentaux raciaux répondent pleinement aux besoins des éleveurs et des territoires que nous mettons en valeur». Avec 677?adhérents (dont 31?nouveaux) et 44?500?mères qualifiées, l’Union Aubrac peut s’enorgueillir de compter quasiment une vache sur cinq connue et suivie en base de sélection.
Contexte brûlant
Si de prime abord l’instance raciale a toutes les raisons de se réjouir que l’Aubrac séduise de nombreux éleveurs hors-berceau, elle sait aussi que «les attentes ne sont pas forcément les mêmes avec ces éleveurs des nouvelles zones d’expansion, et obligent à engager une nouvelle carte des services».?L’idée serait donc de conserver un socle commun, tout en étant capable de répondre à des demandes plus ciblées. Un groupe de travail entre techniciens et administrateurs y réfléchit déjà.?Le bureau de l’association appelle néanmoins à une certaine prudence relative aux dépenses. Il est en effet souligné sur le plan comptable une «dépendance» aux subventions et soutiens de collectivités.
Or, les conventions Massif, Occitanie et Aura sont à renégocier. «Sans garantie qu’elles soient pérennisées entre 2023 et 2027», souligne Yves Chassany dans son rapport d’orientation. C’est pourquoi, et afin de sécuriser les ressources, le président a fait voter? (unanimité moins une voix) une hausse de 50?%?de la cotisation Herd-Book. La cotisation inchangée depuis des années, passe de 120 € à 180?€/élevage.?
Pour autant, Yves Chassany n’ignore pas le «contexte brûlant», dans tous les sens du terme, que subissent les trésoreries d’élevage : hausse généralisée de tous les postes de charge, revalorisation des animaux reproducteurs pas à la hauteur du travail de sélection, record de sécheresse battu cet été… Néanmoins, les exigences génétiques restent d’actualité. Les contrôles de performances démontrent des indexes qui s’améliorent?: IVVM (intervalle vêlage vêlage moyen) qui diminue encore à 378?jours?; des critères génétiques à produire plus du lait et des veaux plus lourds, malgré le climat… ?
Là où il y a gène, il n’y a pas de plaisir
Les plus beaux spécimens, continueront de s’afficher dans les concours en 2023.?Après le national à Cournon lors du Sommet de l’élevage 2021, c’est la Lozère qui devrait accueillir le concours. Le Cantal -?et plus précisément Saint-Flour?- se sont déjà positionnés pour servir de cadre en 2025. Voilà pour la crème de la race. En revanche, une mise en garde était faite lors de l’assemblée générale de l’Union Aubrac sur l’évolution des gènes MH?(culard qui dégrade les qualités maternelles) et BullDog (qui entraîne la naissance d’un veau difforme ou mort-né). Si l’anomalie semble totalement maîtrisée sur le gène culard, elle l’est un peu moins sur le BullDog. Il s’agit donc de poursuivre et fiabiliser les analyses, en utilisant prochainement un nouveau «test sur mutation». En outre, diverses informations techniques, relatives aux certifications HVN (Haute valeur naturelle) et HVE (Haute valeur environnementale) étaient rapidement rappelées, étayées par des témoignages. La première semble assez facile à décrocher «pour peu qu’on ait de l’herbe, un ruisseau et des haies» et a permis un crédit d’impôt intéressant pour chaque associé de l’exploitation. Les trois stades de la seconde sont un peu plus compliqués à atteindre, convient le directeur, Jacques Renou.
Quant aux débouchés, si les filières qualité restent une valeur sûre, pas d’euphorie pour autant?: le label rouge Bœuf fermier Aubrac ne cache pas qu’en raison du pouvoir d’achat des ménages mis à mal par la crise, vendre les produits encore plus cher risque de faire perdre des parts de marché.?Idem pour Fleur d’Aubrac, qui admet une «période compliquée» pour la génisse de boucherie, qui a du mal à répercuter les hausses des charges de production.     

Renaud Saint-André
L’Union du Cantal

 Union Aubrac

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