Aveyron | Par Jérémy Duprat
La sécheresse échauffe les esprits. Face à un été dévastateur pour les fermes, FDSEA et JA se sont mobilisés dans la soirée du mardi 13 septembre devant la DDT de Rodez.
Ils se sont réunis en nombre. La FDSEA et JA avaient appelé à la mobilisation mardi à 21h devant la DDT de Rodez. L’appel a été entendu sur tout le département et a résonné au-delà. Certains éleveurs sont venus de loin : Mur-de-Barrez, La Fouillade, Roquefort… Tous sont touchés par la sécheresse. «La perte de 60% de fourrage, je l’ai largement atteinte et plus encore», assène l’un des participants. «J’ai mes animaux en grange depuis le 3 août. On tape dans les stocks depuis un moment», souffle un autre. «J’ai dû acheter du foin. Et à 200 euros la tonne, c’est un sacré coup pour les finances de ma ferme», se désole un jeune éleveur. D’autant qu’ils sont nombreux à reconnaître leur chance d’avoir eu une année 2021 abondante. «Heureusement. Si l’année prochaine est aussi terrible que celle-ci, la situation sera extrêmement critique», craint un jeune.
Au milieu du croisement devant la DDT, une barricade de tracteurs et de barrières est installée. Plusieurs vaches ont également fait le déplacement. Après tout, elles sont les premières victimes de la sécheresse. Les bureaux de la FDSEA et JA, perchés sur une remorque aménagée en tribune en face des animaux et des manifestants, a donc remercié ses troupes pour le déplacement. Tout en rappelant l’urgence de la crise. «Il nous faut de quoi vivre et nourrir nos animaux. La sécheresse met nos fermes à genoux. Si nous sommes ici c’est pour demander des moyens. Et des moyens débloqués rapidement», clament les élus FDSEA et JA . Ils sont venus rencontrer Joël Freysse, directeur de la DDT de l’Aveyron. À huit clos, le bureau des deux syndicats posent leur demande, forts du travail de bilan fourrager effectué sur l’ensemble du territoire. Et forts du nombre importants d’agriculteurs qui attendent derrières les grilles du bâtiment. L’enjeu critique pour les manifestants est d’obtenir une prise en compte des dossiers pour la CNGRA du 19 octobre. À cette date, la FDSEA table sur un bouclage des dossiers et le lancement du processus d’indemnisation. Ces montants devront également être calculés selon des données au plus proche de la réalité. «Les cartes de données météo ne sont pas à la hauteur des pertes réelles des éleveurs», défend Laurent Saint-Affre.
Du côté de la base militante FDSEA et JA, beaucoup sont prêts à renouveler l’exercice. «Il faut faire sentir que nous sommes présents. Pour l’instant, nous employons une méthode douce. Nous sommes ici gentiment. Mais pourquoi pas enclencher la vitesse supérieure si en face ils traînent des pieds», soufflent plusieurs adhérents.
Jérémy Duprat