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Contrat de solutions : «l’âge de raison»

Sept ans après sa création, le collectif réuni autour de la réduction des produits phytosanitaires réaffirme sa mobilisation.

© iStock-Eva-Katalin

Près de 200 personnes se sont retrouvées, le 2 décembre chez Chambres d’agriculture France, à l’appel des 44 partenaires engagés dans le Contrat de solutions : représentants des producteurs (FNSEA, JA, associations spécialisées), de la distribution (coopératives, négoces, Cuma), de la formation (Chambres, Vivéa…), des interprofessions, mais aussi Phyteis, les semenciers, la MSA, le Crédit Agricole, Groupama, Axema (machinisme)… A la présidence de l’association, Hervé Lapie (Marne), par ailleurs secrétaire général de la FNSEA, résume l’ambition du Contrat de solutions : «fédérer, partager, innover pour s’inscrire dans les trois piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnement».

Biocontrôle, OAD…

Que s’est-il passé en sept ans ? Témoignage le plus direct, les 120 fiches techniques déjà mises en ligne sur le site www.contratsolutions.fr. Une «Bible» d’environ 500 pages, en libre accès, constituée au terme d’un processus de repérage, d’évaluation puis de partage réalisé notamment par l’intermédiaire des 21 coopératives engagées dans la démarche, qui représentent potentiellement un tiers des agriculteurs français, estime Clotilde Bois-Marchand, l’ingénieure agronome directrice du Contrat de solutions. Environ 20 % des négoces seraient également impliqués. Si les responsables de l’association se disent dans l’incapacité de chiffrer précisément le nombre d’agriculteurs déjà sensibilisés au Contrat de solutions, ils parlent de «plusieurs dizaines de milliers».

Les fiches techniques déjà approuvées se partagent entre la promotion de variétés résistantes aux bioagresseurs, le biocontrôle, les outils d’aide à la décision (OAD), le machinisme, les itinéraires agronomiques… Quelques réussites mises en avant par le Contrat de solutions : 75 % des surfaces en production de semences de blé tendre sont cultivées avec des variétés résistantes aux maladies fongiques (contre 41 % en 2018) ; plus de 50 % des betteraves mises en terre en 2025 étaient des variétés tolérantes aux maladies foliaires (37 % en 2021) ; 63 % de la surface française de pommes de terre est désormais pilotée par des OAD «permettant jusqu’à cinq traitements économisés selon les conditions climatiques et variétales» ; les surfaces de colza associées à des légumineuses atteignent désormais 260 000 ha (+ 40 % depuis 2016) pour un triple bénéfice : apport d’azote, concurrence des adventices, moindre pression des insectes ravageurs d’automne.

Pollinisateurs 

Depuis 2022, la protection des pollinisateurs est également au programme du Contrat de solutions. Déjà, 133 initiatives ont été recensées et cartographiées. L’outil d’autodiagnostic AgriBEST® réunit 2 140 utilisateurs (pour 140 000 ha analysés), dont plus de la moitié «engagés dans une démarche de progrès après évaluation». La websérie «Cultivons la pollinisation» enregistre 65 000 vues sur ses premiers épisodes. La prévention du risque chimique a également donné lieu aux webséries «EPI, c’est tout» et «Agricall» qui comptabilisent déjà plus de 300 000 vues et s’accompagnent d’outils pédagogiques (escape game, jeu sérieux) destinés aux agriculteurs, aux apprenants (enseignement, formation) et aux conseillers. Depuis 2022, plus de 50 journées territoriales ont été organisées pour sensibiliser ces différents publics. Après avoir salué les actions mises en œuvre par les partenaires du Contrat de solutions, Loïc Agnes, chef du service du pilotage de la performance sanitaire au ministère de l’agriculture, a rappelé l’ambition de la stratégie nationale Ecophyto : «une réduction de 50 % de l’usage et des risques des produits phytopharmaceutiques d’ici 2030, par rapport à la moyenne triennale 2011-2013». Quatre objectifs sont recherchés : préserver la santé humaine, la biodiversité, l’environnement, mais aussi un «haut niveau de protection des cultures».  

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