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Viande bovine : la FNB appelle de nouveau à la mobilisation

La Fédération nationale bovine appelle de nouveau à la mobilisation des éleveurs dans un communiqué du 9 septembre. Le syndicat interpelle le gouvernement, les industriels et la grande distribution. Alors que « les industriels ont décrété depuis les premiers jours de septembre la reprise de la spirale à la baisse des prix », que fait le gouvernement ? interroge la fédération. « Que fait le médiateur ? […] Le silence des enseignes de la grande distribution vaut-il complicité ? », s’interroge la FNB. Et cela dans un contexte où « la Commission et le Conseil extraordinaire de l’Agriculture du 7 septembre n’ont pas daigné reconnaître la situation de détresse des éleveurs ! »

Didier Bouville

Guy Vasseur (APCA) : «la France doit remonter au créneau à Bruxelles»

«La France doit remonter au créneau à Bruxelles» a affirmé le président de l’APCA (chambres d’agriculture) Guy Vasseur le 9 septembre lors de sa conférence de presse de rentrée. Selon lui la France doit notamment demander une modification des conditions sous lesquelles les avances sur les aides directes seront attribuées le 16 octobre, faute de quoi les agriculteurs ne pourront pas les toucher en temps normal. Pour le président de l’APCA, la France doit également demander le relèvement des prix d’intervention, leurs niveaux actuels «les rendant totalement inefficaces.» L’APCA estime par ailleurs que l’enveloppe de 500M € d’aide de l’Union Européenne est «tout à fait ridicule» car elle apportera au mieux 160€ à chaque agriculteur, si on la destine uniquement aux producteurs les plus en difficulté. Selon l’APCA, entre 7000 et 10000 dossiers seraient remontés au niveau de chacune des procédures d’allègement des charges (FAC) et de prise en charge des cotisations sociales. Le gouvernement doit par ailleurs prendre les mesures nécessaires au niveau national pour mettre fin à la surtransposition du droit européen qui créé des distorsions de concurrence intra-européennes.

Didier Bouville

Lait : la Commission européenne reconnaît la gravité de la «crise»

« La crise du lait est une vraie crise qui menace les moyens d’existence des producteurs », a reconnu Jean-Claude Juncker en réponse aux interventions des députés après son discours sur l’état de l’Union le 9 septembre devant le Parlement européen à Strasbourg. « Il faut essayer de la résoudre la plus rapidement possible », a dit le président de la Commission européenne, qui, en revanche, n’a pas prononcé, faute de temps, les propos sur l’agriculture, notamment sur la nécessité de « briser quelques oligopoles dans le secteur de la distribution », qui lui étaient prêtés dans le texte écrit de son discours. Après l’enveloppe d’urgence de 500 millions € et les quelques mesures de marché pour le secteur laitier annoncées le 7 septembre, « d’autres propositions viendront sur la table », a également assuré Jean-Claude Juncker. « Sans les agriculteurs, nous n’aurions pas l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui. Nous ne pouvons pas les laisser tomber », a-t-il dit.

Didier Bouville

Le déficit commercial de la filière forêt-bois en baisse depuis 2010

«Longtemps associé aux valeurs de 6 voire 7 milliards d’euros, le déficit commercial de la filière (forêt-bois) est en baisse depuis 2010 (-17% entre 2010 et 2013), enregistrant à nouveau une légère amélioration (+1%) en 2014, où il s’établit à 5,76 milliards d’euros», indique Christian Franqueville, député des Vosges, dans un rapport qu’il a remis à Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, le 8 septembre. En neuf mois de travail, il a identifié quatre enjeux, déclinés en 25 propositions pour pérenniser la filière : renforcer la contractualisation, créer un label «sciage UE» pour le chêne, affecter la redevance certification phytosanitaire au fonds stratégique de la forêt et du bois, etc. Les coopératives forestières «pratiquent exclusivement la contractualisation pour ce mode de vente (contrats pluriannuels sur 2 ou 3 ans avec une possibilité de réviser les prix, ndlr)». Pour encourager la contractualisation, le gouvernement pourrait «rehausser le crédit d’impôt DEFI travaux à 33% pour les adhérents d’organisations de producteurs dans le projet de loi de finances 2016», selon l’UCFF (Union des coopératives forestières).

Didier Bouville

Un logiciel pour calculer les coûts de production en élevage herbivore

L’Institut de l’élevage (Idele) vient de lancer un outil de calcul et de diagnostic des coûts de production toutes filières herbivores, le 8 septembre. Déjà testé auprès de 400 utilisateurs, ce logiciel est à destination des organisations de conseils agricoles (chambres d’agriculture, centres de gestion, banques…) afin d’aider les agriculteurs dans la conduite économique et technique de leur exploitation. Il s’agit d’un outil « adaptable et multi-filière », affirme le président de l’Idele, Martial Marguet. En élevages ovins, caprins et bovins, le calcul des coûts de production reste parfois compliqué. Cet outil permettra d’intégrer, à l’aide de coefficients, les différents ateliers d’une même exploitation et de comparer les exploitations d’un même système. Vu le contexte de crise vécue par les exploitations d’élevage aujourd’hui, Martial Marguet a spécifié que « cette année Vivea proposait une formation gratuite » avec l’aide de cet outil de calcul, information confirmée par Christiane Lambert, présidente de Vivea.

Didier Bouville

Saint-Jacques-de-Compostelle bloqué depuis deux jours par les producteurs de lait

Depuis le 7 septembre, des milliers de tracteurs bloquent Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. Une centaine d’éleveurs ont par ailleurs bloqué, le 8 septembre, l’accès au centre commercial As Cancelas où se trouve un Carrefour et le centre d’approvisionnement de Día, selon le quotidien El País du jour. D’autres éleveurs ont organisé la distribution de 1 500 bouteilles de lait dans un autre centre commerciale, une action qui se veut « pédagogique » envers les citadins. « Nous exigeons des mesures urgentes pour un secteur où les prix sont inférieurs aux coûts de production depuis des mois », estime Isabel Villalba, secrétaire générale du syndicat des paysans galiciens, membre de la plateforme de défense du secteur laitier. D’après elle, plus de 30% des fermes de Galice perçoivent un prix du lait inférieur à 0,26€/L, depuis avril, alors que le coût de production est de 0,34€/L selon le ministère de l’Agriculture espagnol.

Didier Bouville

FNCL : des mesures inadaptées 

Pour la Fédération nationale des coopératives laitières, la mise en place du stockage privé sur les fromages et la poudre de lait sera sans effet réel sur les marchés. Seuls le relèvement des seuils d’intervention aurait eu un effet stabilisateur sur les marchés et aurait engendré une répercussion positive sur le prix payé au producteur, estime-t-elle. En revanche, elle a accueilli favorablement l’enveloppe de 500 millions destinée à soutenir la filière à court terme. Reste à en définir les modalités d’application et de répartition puisque l’enveloppe devra être partagée entre les 28 Etats membres.

Didier Bouville

Le Copa-Cogeca exige des aides immédiates et l’ouverture de nouveaux marchés

Le Copa-Cogeca, organisations et coopératives agricoles majoritaires de l’UE, ont annoncé avoir mobilisé plus de 6000 agriculteurs et 2000 tracteurs le 7 septembre dans les rues de Bruxelles pour exiger des mesures d’urgence pour le secteur agricole (lait et porc en particulier) frappé par une chute des prix. Lors d’une conférence de presse, le Copa-Cogeca a demandé aux ministres des Vingt-huit réunis en Conseil agricole et à la Commission européenne que l’argent provenant du superprélèvement laitier européen retourne au secteur qui a un besoin immédiat d’argent. Pour le secteur du porc, plutôt que le stockage privé, les producteurs souhaitent pouvoir utiliser la graisse et les abats stockés pour la production de biocarburants. A plus long terme, le Copa-Cogeca appelle la Commission à travailler à l’ouverture de nouveaux marchés et à améliorer le fonctionnement de la chaîne alimentaire.

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture a fait savoir le 7 septembre que les demandes de reconnaissance en calamité agricole des départements les plus touchés par la sécheresse de cet été pourront être examinées lors du prochain comité national de la gestion des risques en agriculture (CNGRA) du 15 octobre. La mesure s’applique aux départements « qui sont en mesure de justifier dès à présent de pertes supérieures à 30 % », note le ministère. « Les arrêtés permettant le versement des premiers acomptes aux agriculteurs touchés par la sécheresse seront ensuite pris sur la base d’un avis du CNGRA. Les agriculteurs disposeront alors de 30 jours pour demander une indemnisation au Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) qui couvre les dommages non assurables », ajoute le communiqué. Pour les départements dont le taux de perte n’est pas encore définitif et qui atteindront 30 %, les demandes seront examinées lors du CNGRA de décembre.

Didier Bouville

Répondant à une question plus large sur le budget de l’Etat lors de sa conférence de presse de rentrée, le 7 septembre, le président de la République François Hollande a précisé que ce qui était fait pour l’agriculture, notamment à travers les annonces du Premier ministre le 3 septembre, ne l’était « pas pour répondre à une revendication » mais touchait « l’avenir même de l’espace rural », « les nombreuses professions concernées » dans les filières agricoles et agroalimentaires, et « la capacité à garder ses territoires, son alimentation, son art de vivre et ses produits ». Les 3 milliards annoncés en soutien à l’agriculture (380 millions d’euros effectifs par an sur trois ans destinés à la modernisation et qui doivent générer un effet levier dans les investissements à hauteur de 3 milliards d’euros sur trois ans) correspondent « à des prêts que les agriculteurs pourraient obtenir », c’est « un investissement pour préparer l’avenir », a ajouté le président de la République en précisant que « les dépenses sont déjà inscrites dans le budget » (265 millions d’euros sont inscrits dès cette année dans le Projet de loi de finances rectificative) et que « les économies ont déjà été trouvées ». « Nous allons continuer à agir pour ces agriculteurs », a également promis le chef de l’Etat.

Didier Bouville