Fil info

«En aucun cas le groupe n’a décidé de baisser les prix payés aux producteurs», assure le géant laitier Lactalis, interrogé par Agra Presse le 15 juin. À la suite de l’article intitulé «Lactalis va baisser le prix du lait payé aux éleveurs», publié dans le journal Le Monde le 11 juin, le groupe mayennais explique que ce prix est «fixé en accord avec les organisations de producteurs dans le cadre de contrat-cadre». Ce calcul tient compte du mix produits de l’entreprise. Pour Lactalis, il est de 50% pour les produits de grande consommation France (PGC), de 20% pour les PGC export et de 30% pour les produits industriels.

«La crise internationale de la Covid-19 pourrait avoir un impact au second semestre, certains marchés (export et ingrédients) ne progresseront pas autant sur la fin d’année 2020. (…) De ce fait, le prix du lait pourrait ne pas connaître la même évolution positive que les précédentes années», se défend le groupe. Une position que corrobore Claude Bonnet, président de l’Unell (Association de neuf OP regroupant 4100 exploitations livrant à Lactalis). Bien que regrettant cette baisse, il assure qu’elle s’opère «dans le respect des accords passés» en tenant compte pour le prix du mois de juin de la valorisation beurre-poudre du mois d’avril, alors à un niveau très bas.

Didier Bouville

En raison de la pandémie du Covid-19, le Salon du Cheval de Paris n’aura pas lieu en 2020. Il est reporté en 2021, a annoncé le 15 juin, Jean-Luc Poulain, président du Centre national des expositions et concours agricoles (CENECA) en accord avec société Grand Prix events. « Le temps joue contre nous. Comment organiser un tel événement sans connaître les règles sanitaires qui seront appliquées quant à l’accueil du public ? Préparation, commercialisation, devoir de franchise, etc. Nous avons la responsabilité de ne pas faire courir de risques inconsidérés au public, aux cavaliers, aux exposants comme aux institutionnels qui font vivre notre salon », a déclaré Jean-Luc Poulain. Toutefois « le championnat du monde du cheval arabe est maintenu », sans que le date soit pour l’heure connue.

Didier Bouville

Le groupe Bigard (3 700 salariés, 4,5 milliards de CA) prévoit d’embaucher «650 personnes en CDI d’ici la fin de l’année, malgré un contexte économique et social difficile», a annoncé le directeur général adjoint du groupe, Benjamin Castel. Bigard connaît entre 200 et 300 départs à la retraite par an, en très grande partie sur des emplois d’opérateurs de production. «Former un désosseur, c’est entre deux et trois ans, on ne veut pas avoir une année blanche avec des répercussions sur 2022 ou 2023», poursuit Benjamin Castel. Ces embauches interviendront sur l’ensemble des 55 établissements, dont 28 abattoirs, que compte le groupe en France. Leader français de la viande, Bigard est notamment propriétaire de Charal, Socopa Viandes et Tracoval.

Didier Bouville

«Nous sommes favorables à une mise en place le plus rapidement possible», dès 2021, de la revalorisation des retraites agricoles, a déclaré le président de la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) Pascal Cormery, lors d’un point presse le 12 juin. L’Assemblée examinera, le 18 juin en seconde lecture, la proposition de loi (PPL) de revalorisation des pensions de retraites agricoles, qui vise une pension minimale à 85% du Smic pour les retraités actuels, qui ne sont pas concernés par la réforme globale du gouvernement. Le texte adopté par la commission des Affaires sociales le 11 juin prévoit une application au 1er janvier 2022, au lieu du 1er janvier 2021 comme le prévoyait initialement le texte déposé par André Chassaigne (PCF, Puy-de-Dôme). «Il n’y a pas de problème technique à la MSA, nous sommes en capacité de régler cette revalorisation des retraites dès le 1er janvier 2021», a assuré M. Cormery. «Cela fait des années que nous demandons cette revalorisation», qui pourrait concerner 290 000 retraités non salariés du régime agricole. D’après la MSA, le coût de cette mesure atteindrait 407M€/an. Le texte adopté le 11 juin prévoit aussi un écrêtement des polypensionnés au profit des monopensionnés, qui abaisserait le coût de la réforme à 261M€.

Didier Bouville

«Si le bilan des négociations engagées était jusque-là plutôt positif, les effets de la crise et les changements induits par le confinement ne doivent pas contrarier celles en cours», écrit la Coopération laitière (branche laitière de la Coopération agricole) dans un communiqué du 12 juin. Car, avec des pertes de débouchés évalués à 31% en restauration hors domicile, ou encore à 38% à l’export, des dons alimentaires et des hausses de frais de stockage de 65%, les coopératives soulignent avoir subi un «lourd tribut économique». Dans ce contexte difficile, tant sur le plan social que financier, les producteurs préviennent qu’ils seront «extrêmement vigilants sur la manière dont vont se dérouler les négociations commerciales sur les MDD (marques distributeurs, NDLR)». «Il est crucial pour la santé économique de nos coopératives que nos demandes soient prises en compte», résume Damien Lacombe, président de La Coopération laitière. Interrogé par Agra Presse le 3 juin, Francis Amand, le médiateur des relations commerciales agricoles, avait estimé que «les négociations de mars 2021 pourraient être terribles».

Didier Bouville

Mme Urwana Querrec est nommée conseillère filières au cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, à compter du 8 juin 2020, a annoncé le Journal officiel daté du 12 juin. Après un parcours universitaire qui l’a notamment conduit à l’Ecole vétérinaire de Nantes (2001-2006) et à l’Ecole nationale des services vétérinaires (2005-2007), elle devient chef de service santé et protection animales à direction départementale des services vétérinaires du Cher. Elle rejoint le ministère de l’Agriculture en 2009 en qualité de Chargée d’études produits de la mer et responsable du comité Codex alimentarius « produits de la pêche ». Après quatre ans à ce poste, elle est promue responsable du programme POSEI France au sein de la mission de liaison et de coordination pour l’outre-mer. Le Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (POSEI France) est un dispositif d’aides financières découlant d’une adaptation de la politique agricole commune de l’Union européenne aux départements d’outre-mer. En 2015, elle est nommée adjointe au délégué ministériel aux outre-mer au ministère de l’Agriculture, jusqu’en juin 2018. A cette date, Mme Urwana Querrec rejoint le secrétariat général des affaires européennes comme cheffe de secteur « Comité interministériel à l’alimentation et à l’agriculture, FAO et Codex alimentarius ».

Didier Bouville

Une étude de l’Inrae sur les alternatives au glyphosate en grandes cultures, publiée le 9 juin, montre de gros surcoûts en cas de non-labour. Dans un scénario de référence, ils représentent «une part significative du revenu des agriculteurs qui ne labourent pas leurs parcelles»: les surcoûts liés au retrait du glyphosate varient selon les régions «entre 13,7 et 23,4%» de l’EBE/ha pour les surfaces actuellement en semis direct et «entre 4,4% et 7,5%» de l’EBE/ha pour celles en techniques culturales simplifiées, d’après l’étude. Ce scénario suppose que les parcelles en non-labour (près de 20% du total) ou labour occasionnel (18,6%) passent au labour fréquent (33,7%) en cas de retrait du glyphosate. L’Inrae montre que les surcoûts sont d’autant plus faibles que les parcelles sont labourées fréquemment au point de départ. «Dans le scénario de référence, les surcoûts obtenus varient proches de 80 €/ha pour les situations en semis direct à 6,5 €/ha pour les situations en labour fréquent», selon l’étude. Des estimations qui n’intègrent pas notamment les implications éventuelles sur l’organisation du travail, sur les difficultés en main-d’œuvre ou financement des investissements liées aux changements de pratiques, précise l’Inrae.

Didier Bouville

A l’occasion de son audition par les députés de la commission du Développement durable le 11 juin, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a indiqué que le plan protéines végétales pourrait être présenté à la rentrée de septembre: «Je devais le présenter quelques jours avant le confinement, (…) l’intervention du président de la République sur la souveraineté alimentaire (…) fait que le plan protéines végétales prendra un peu plus d’ampleur dès la première année, et je pense que nous pourrons le présenter (…) à la rentrée de septembre-octobre.» Le ministre a par ailleurs appelé à une réflexion sur le concept de «souveraineté alimentaire», également à la rentrée: «Il faut qu’à la rentrée, nous nous questionnions sur ce que veut dire souveraineté alimentaire, ce que veut dire relocalisation, produire local, français, européen», car «je ne suis pas sûr que nous mettions la même chose derrière.» Pour Didier Guillaume, la «priorité absolue qu’a fixée le président de la République (…), c’est la stratégie de protéines végétales». Le ministre a également exprimé son voeu que les plans alimentaires territoriaux (PAT) soient «un des points d’appui essentiels de l’après-crise».

Didier Bouville

Auditionné, en visioconférence, le 11 juin par la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume a indiqué : « Il est probable qu’il n’y aura pas de loi foncière, compte tenu du décalage qu’il y a eu avec l’arrêt du Parlement ». Il a ajouté : «Tout ce qui pourra être pris par décret, par arrêté, de façon règlementaire, nous le prendrons ». Même, si pour lui il est « hors de question de reculer sur le sujet» et qu’il reste attentif au statut du fermage et à l’installation des jeunes, cette annonce remet en cause les engagements présidentiels lors du Salon international de l’agriculture (SIA) de 2019. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, avait alors appelé cette loi de ses vœux. Le 25 février dernier, sur le SIA 2020, le monde agricole était revenu à la charge en demandant le vote de cette nouvelle loi foncière qui doit préserver les terres agricoles, éviter que des hectares soient convertis en centres commerciaux ou que des sociétés constituent des méga-fermes capitalistiques. Le texte devait être examiné au printemps 2021. Son destin reste aujourd’hui très incertain, voire compromis.

Didier Bouville

Un producteur bio de kiwis avait écoulé 468 tonnes de kiwis italiens en les présentant comme des kiwis français, vendus plus chers. Il a été condamné le 9 juin, à Privas (Ardèche), à une amende 70.000 euros. Les trois principaux syndicats agricoles dont la FNSEA s’étaient portés parties civiles avec l’Interprofession des fruits et légumes (Interfel) et le bureau de l’interprofession du kiwi. La production française de kiwi est estimée à près de 65.000 tonnes, dont 55% sont produites en Aquitaine, 22% en Midi-Pyrénées. La production européenne atteint, bon an mal an environ 850.000. La France est le 3e producteur européen de kiwi, après l’Italie et la Grèce.

Didier Bouville