Le groupe Michelin a choisi l’éthanol comme future molécule permettant de remplacer le carbone fossile dans la fabrication de ses pneus, a indiqué Christophe Durand, directeur du développement des matériaux renouvelables, au congrès international du biosourcé qui s’est tenu à Reims du 22 au 24 septembre. La molécule «brique» recherchée par le groupe, le butadiène, peut être produite par différentes voies en plus de la voie pétrolière, notamment la voie oléagineuse ou la voie des sucres au sens large (saccharose de betterave ou glucose d’amidon de céréales ou de pomme de terre). C’est finalement la dernière solution qui a été retenue: celle des sucres qui seront transformés en éthanol.
Un démonstrateur situé à Bordeaux-Bassens entrera en service au premier semestre 2022. Au vu des résultats collectés, le groupe choisira le lieu de sa future usine européenne. «La France est leader en production d’éthanol. Dès l’an prochain nous ferons nos analyses pour voir où construire l’usine», a évoqué Christophe Durand, sans pouvoir affirmer dans quelle région penchera la balance. Une telle usine transformerait de l’éthanol en des ingrédients carbonés pour les activités de Michelin, mais aussi à destination d’autres industriels, pour la production de liants pour bitumes, coques d’ordinateurs et de petit électroménager, ainsi que pour l’important marché du nylon.
Didier Bouville