Le secteur européen des biocarburants (biodiesel, bioéthanol et biogaz) s’inquiète vivement, dans une lettre du 28 novembre, de la décision que pourraient prendre les ministres des Finances de l’UE lors de leur réunion du 6 décembre concernant la taxation des énergies renouvelables. Le projet de position qu’ils examineront confirme la proposition de la Commission européenne de porter la taxation des biocarburants de première génération au même niveau que pour les carburants fossiles à partir de 2033. La législation européenne sur les énergies renouvelables fixe des critères de durabilité, notamment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour tous les biocarburants et prévoit l’élimination progressive des biocarburants à haut risque de changement d’affectation des sols (ceux à base d’huile de palme). Pourquoi, alors, pénaliser ces biocarburants s‘ils répondent aux critères fixés par la directive, interrogent les professionnels. Portant sur la fiscalité, le texte incriminé doit être adopté à l’unanimité des Vingt-sept. Le Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA) compte donc sur la France pour ne pas laisser passer un texte qui irait à l’encontre de la lutte contre le réchauffement climatique et de ses propres intérêts de souveraineté alimentaire.
Didier Bouville