Dans un communiqué paru le 27 mars dans la soirée, le gouvernement a dévoilé un «plan d’action» définissant une «trajectoire de baisse de l’utilisation des nitrites et nitrates dans les produits de la charcuterie». Ce plan construit en trois étapes modifie progressivement les teneurs maximales de nitrites ajoutés, avec des seuils et des trajectoires différents selon les charcuteries. La première échéance se situe à fin avril, avec par exemple une baisse de 25% dans le jambon cuit et de 33% pour la chipolata. La seconde intervient dans 6 à 12 mois, avec une baisse de 33% pour le jambon cuit, et 100% pour la chipolata. A cinq ans, une fourchette est proposée pour la plupart des produits, dont le jambon cuit, qui va jusqu’à la suppression des additifs nitrités. Le gouvernement promet de «supprimer (…) là où c’est possible», et de «mobiliser les instituts scientifiques compétents» à cette fin. Dans un communiqué paru le 28 mars, Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer dénoncent «la frilosité» du plan «ne contient pas d’engagements assez forts pour la suppression de ces additifs et repose sur les engagements volontaires de l’industrie». Ce plan intervient plusieurs mois après la parution de l’avis de l’Anses, et à la veille du début de l’examen de la proposition de loi LFI Bien manger, qui vise notamment à interdire les additifs nitrités, à horizon 2024 pour la charcuterie «non traitée thermiquement» et 2025 pour celle qui l’est.
Didier Bouville