Dans un rapport à paraître le 29 juin, et dont Agra a pu consulter une version de travail, la Cour des comptes estime que la politique menée par le ministère de l’Agriculture (MAA) depuis 2017 «aurait pu être davantage motrice dans le développement de l’agriculture biologique, qu’elle a, au mieux, accompagné et parfois freiné». Pour preuve, en veulent les Sages, la décision de supprimer l’aide au maintien en 2017 «a contribué à freiner les conversions en 2020 et pourrait à l’avenir fragiliser les exploitations biologiques existantes». Le rapport souligne bien que les agriculteurs bio bénéficient actuellement en moyenne d’un niveau d’aide «supérieur d’environ 20% à celui perçu par les exploitations conventionnelles» dans la Pac actuelle. Mais la disparition des aides au maintien, illustre la Cour des comptes, conduira, en grandes cultures, à un niveau d’aide «proche», avec 247 €/ha pour les bio, contre 235 €/ha pour les conventionnels. Alors que les négociations se terminent sur le Plan stratégique national (PSN), la Cour des comptes estime enfin que «les moyens prévus par le MAA pour l’agriculture biologique dans la prochaine PAC apparaissent insuffisants», malgré un relèvement de l’enveloppe totale dédiée au bio à 340 M€. Car ce budget, rappellent les sages, doit non seulement être adapté à l’objectif ambitieux de 18% de SAU d’ici 2027, mais également comparé aux «coûts liés à la pollution des eaux par les produits phytosanitaires et par les nitrates, évalués entre 540 et 970 M€ par an».
Didier Bouville