Les conflits qui secouent de nombreux pays et le réchauffement climatique composent le cocktail explosif de la remontée récente de la faim dans le monde, a indiqué le 3 juillet l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’ouverture de sa conférence bisannuelle à Rome. «Les nouvelles ne sont pas bonnes (…) Le nombre de personnes mal nourries dans le monde a augmenté de nouveau depuis 2015», a déclaré le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, devant les États membres, cité dans un communiqué reçu à Paris. Rappelant la situation de famine déclarée en début d’année au Soudan du sud, M. Graziano da Silva a rappelé que 19 pays dans le monde sont actuellement en situation de «crise prolongée», frappés par des conflits internes «souvent conjugués à des événements climatiques extrêmes tels que des sécheresses et des inondations». Actuellement, selon la FAO, «près de 60% des personnes affectées par la faim sont confrontées» à un ou des conflits ainsi qu’au phénomène de réchauffement climatique, selon M. Graziano da Silva. Beaucoup sont en Afrique: il existe un risque élevé de famine dans le nord-est du Nigeria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen, avec 20 millions de personnes gravement affectées.
Didier Bouville