Fil info

Interrogé sur l’antenne de France Inter à l’occasion de la publication de son sixième rapport le 8 juin, le Défenseur des droits Jacques Toubon a demandé, «d’urgence», de «faire en sorte que plus d’enfants puissent bénéficier des cantines scolaires». Jacques Toubon constate que, «dans le protocole de la plupart des établissements, il n’y a pas de cantine.» Or, explique-t-il, «la restauration collective est un des leviers du droit à l’éducation.» De plus, il constate que, depuis le déconfinement, «le retour [à l’école] sur la base du volontariat» (des parents, des enseignants, des maires) n’a pas permis le retour de «ceux qui devraient le plus bénéficier de l’école, en particulier de quelque chose sur laquelle je reviens sans cesse, la restauration collective». Le Défenseur des droits rappelle qu’«il y a des millions d’enfants qui avaient, avec la nourriture de la cantine, une nourriture normale, ce que, malheureusement, dans beaucoup de familles, on ne peut pas leur donner.» Il conclut donc: «Pour moi la priorité, c’est de trouver les moyens, sur la base de ce que disent les scientifiques et les médecins, de faciliter le retour à l’école, et surtout le retour à la cantine.»

Didier Bouville

Alors que les restaurants ont été autorisés à rouvrir, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) appellent», dans un communiqué le 8 juin, les restaurateurs à «réorienter massivement leurs approvisionnement alimentaires vers les productions françaises». Pour les syndicats majoritaires, ce mouvement doit se décliner de deux manières. «D’abord en privilégiant les productions qui ont fortement souffert de l’arrêt de la restauration hors foyer: viandes, vins, pommes de terre, cidre, bière…», mais aussi «en nouant de nouveaux partenariats pour relancer l’activité des filières agricoles et des restaurants». La restauration hors domicile a «été très sévèrement touchée par les mesures sanitaires», rappellent la FNSEA et les JA, qui tiennent à «témoigner [leur] solidarité auprès de ce secteur d’activité qui a beaucoup souffert». «Promouvoir l’origine France, garante de produits de qualité, c’est aussi répondre à une demande des consommateurs, y compris hors domicile», concluent les organisations syndicales.

Didier Bouville

Un des pays les plus libéraux et les plus ouverts aux échanges internationaux, les Pays-Bas, a dit non au Mercosur. A l’initiative d’Esther Ouweland, membre du parti des protecteurs des animaux, le Parlement néerlandais s’est prononcé sur une proposition d’opposition à cet accord. A la surprise générale, le texte a recueilli l’avis favorable de la majorité des députés. Le parti des protecteurs des animaux a essentiellement mis avant son opposition à la déforestation illégale au Brésil et aux conditions de concurrence inacceptables faites aux agriculteurs de l’Union européenne à travers les importations de viandes. Les Pays-Bas sont le second pays européen, après l’Autriche, à rejeter ce projet d’accord, qui ne pourra entrer en vigueur que s’il recueille l’unanimité des 27 Etats de l’Union européenne. L’Allemagne, qui préside le Conseil des ministres durant le second semestre 2020, voulait s’engager au niveau européen pour obtenir un accord pour ce projet qui est favorable à son industrie automobile.

Didier Bouville

Afin de permettre aux agriculteurs de l’Union Européenne de disposer de davantage d’eau pour l’irrigation, le Parlement a adopté le 13 mai 2020, le règlement sur la réutilisation de l’eau. Ainsi, les agriculteurs pourront recycler, à des fins agricoles, les eaux usées urbaines qui auront été traitées dans une station d’épuration. «Nous pourrions potentiellement réutiliser 6,6 milliards de m3 d’eau d’ici 2025, contre 1,1 milliard chaque année actuellement. Cela nécessiterait un investissement de moins de 700 millions d’euros et nous permettrait de réutiliser plus de la moitié du volume d’eau actuel des stations de traitement des eaux usées théoriquement disponible pour l’irrigation, en épargnant plus de 5% d’extraction direct des masses d’eau et des nappes phréatiques», a indiqué la députée européenne italienne en charge du dossier, Simona Bonafè. Selon un rapport de la Commission, la rareté des ressources en eau devient un problème presque récurrent pour de nombreux États membres. Au moins 11% de la population européenne et 17% de son territoire ont été touchés par la pénurie d’eau et, pendant l’été, plus de la moitié de la population de la région méditerranéenne est affectée par le stress hydrique.

Didier Bouville

Dans courrier adressé le 3 juin, à Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, la FNSEA demande «de pouvoir organiser l’approvisionnement de fourrage afin de nourrir les animaux à des coûts supportables». En effet, la sécheresse commence à toucher certaines régions et des opérations de solidarité sont déjà en cours. Par l’intermédiaire de sa présidente, Christiane Lambert, l’organisation syndicale souhaite «réactiver le plus rapidement possible, aux côtés du ministère de l’Agriculture, la cellule de coordination», pilotée par la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer. A ce titre, elle demande à ce que «l’accès aux bourses de fret, telle qu’elle a étéì accordée au cours de ces dernières années», soit facilité.

Didier Bouville

Contrairement aux estimations d’un reflux de la peste porcine africaine (PPA) du ministre polonais de l’Agriculture, Jan Krzysztof Ardanowski, les infections nouvelles ne diminuent pas en Pologne. Au cours de la dernière semaine de mai, 50 nouveaux cas de sangliers morts de PPA ont été découverts. Au total il y a eu 2 537 découvertes depuis le début de l’année, selon les services vétérinaires polonais. Dans le Brandenburg, en Allemagne, l’inquiétude est forte depuis la découverte d’un cas polonais à 10,3 km de la frontière. Côté lutte contre l’épizootie, les scientifiques progressent dans la recherche d’un vaccin. Selon une étude publiée dans la revue « Vaccine », des scientifiques britanniques de l’Institut Pirbright seraient sur le point d’aboutir . 100 % des porcs auxquels ils auraient administré un nouveau vaccin ont résisté à des doses de virus habituellement mortelles.

Didier Bouville

La délégation aux collectivités territoriales du Sénat a rendu public, le 4 juin, son rapport intitulé « Les maires face au patrimoine historique architectural : protéger, rénover, valoriser ». Auditionné par les sénateurs, comme 49 autres personnes, l’animateur et présentateur Stéphane Bern a lancé un appel « à faire du patrimoine rural une grande cause nationale », une idée reprise par les parlementaires du Palais du Luxembourg. C’est ainsi que les deux rapporteurs, Sonia de la Provôté (Union Centriste – Calvados) et Michel Dagbert (Socialiste et républicain – Pas-de-Calais) appellent à mieux identifier et recenser le patrimoine vernaculaire de proximité, à consolider l’ingénierie à disposition des communes et surtout à renforcer les moyens financiers consacrés au patrimoine local. Le rapport, qui fait état de 36 propositions, évoque également le patrimoine religieux, alors que dans de nombreux territoires, des petites églises sont en péril. Les sénateurs recommandent de supprimer les taxes pesant sur le Loto du patrimoine dont une partie des recettes pourrait être alloué au patrimoine rural. Une liste des 18 monuments emblématiques ruraux devrait être dévoilée avant l’été. Le rapport est disponible sur le site du Sénat (http://www.senat.fr/rap/r19-426/r19-4261.pdf) .

Didier Bouville

L’ancien commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, aujourd’hui commissaire au Commerce, est candidat à la direction de l’Organisation mondiale du commerce. Si sa candidature était retenue, il remplacerait Roberto Azevedo qui a annoncé sa démission pour fin août. Mais celle-ci devra recueillir au préalable l’assentiment des autres États de l’Union européenne. D’autres personnalités venant d’autres pays seront certainement sur les rangs. Les candidatures doivent être déposées avant le 8 juillet prochain. Mais du côté de Bruxelles, on estime que Phil Hogan serait en mesure de redresser l’organisation actuellement paralysée par le comportement des Etats-Unis. Une organisation affaiblie aussi par oppositions entre la Chine et les USA et les tendances protectionnistes qui se font jour dans le monde entier.

Didier Bouville

Après les syndicats de salariés, c’est au tour des syndicats d’exploitants et d’entreprises agricoles de soutenir la MSA, durement critiquée la semaine dernière dans un rapport de la Cour des comptes. Le 4 juin dans un communiqué, les JA, la FNSEA, la FNEDT (entrepreneurs des territoires), l’Unep (paysage), Fransylva (forestiers) et la Coopération agricole «confirment l’attachement du monde agricole, forestier et rural» au régime de protection sociale de la MSA, qualifié à la fois de «démocratique et de proximité». À l’unisson, les organisations professionnelles ont salué «les efforts engagés depuis 2018 par les caisses pour améliorer la qualité du service», ainsi que la «réactivité» et «l’efficacité» de la MSA durant la crise du Covid-19. Contrecarrant les comparaisons récurrentes faites par la Cour entre le régime agricole et le régime général, elles estiment que, «en aucun cas, le coût d’une protection sociale de proximité ne peut être calqué sur des zones à forte densité de population». «Loin d’être un organisme en « déclin structurel » comme l’a décrit la Cour des comptes, la MSA participe activement (…) à la souveraineté alimentaire de notre pays et à l’entretien des territoires», conclut le communiqué.

Didier Bouville

Alors que la FNSEA tiendra son assemblée générale le 18 juin et élira son bureau le 1er juillet, sa présidente Christiane Lambert détaille sa conception de la souveraineté alimentaire, dans un entretien à paraître le 5 juin dans Agra Presse hebdo. Pour l’éleveuse angevine, qui se représentera pour un second mandat, «c’est être capable de nourrir sa population en toute situation, même en crise.» Un objectif qui passe par «la relocalisation de la production» et «l’étiquetage de l’origine», mais aussi par une agriculture «plus innovante, moderne, de précision, en utilisant le numérique». À l’unisson du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, la présidente de la FNSEA considère qu’il faut accompagner les filières devenues structurellement importatrices, comme les fruits et légumes ou les protéines végétales. Revenant sur la gestion de la crise du Covid-19, Christiane Lambert estime que le gouvernement et la chaîne alimentaire ont fait preuve de «réactivité». Saluant la récente proposition de hausse du budget de la Pac, Christiane Lambert estime en revanche, en matière d’intervention sur les marchés, que «le commissaire à l’Agriculture a énormément tardé à répondre» et que, «pour l’instant, sa réponse est insuffisante.»

Didier Bouville