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Alors que la contractualisation deviendra obligatoire pour certaines catégories de bovins viande au 1er janvier 2022, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) a finalisé un modèle de contrat, qu’elle a envoyé à son réseau le 25 novembre. Le document, qu’Agra Presse a pu consulter, comporte la mention – instaurée par la loi Egalim 2 – d’un tunnel de prix, ainsi qu’une détermination du prix à partir des trois types d’indicateurs prévus par l’article L631-24 du Code rural (coûts de production, marché et qualité/cahier des charges).

«Le travail va maintenant arriver sur le terrain», a résumé le vice-président de la FNB Emmanuel Bernard lors d’une table ronde organisée par la FDSEA du Maine-et-Loire le 26 novembre. Et d’inviter les sections départementales de la FNB à «s’en saisir», afin que les éleveurs puissent proposer une «offre relativement simple» basée sur leurs pratiques actuelles. Ces contrats devront reposer sur les indicateurs interprofessionnels de coût de production, dont la publication est bloquée par les distributeurs. Une position qui «reflète un état d’esprit de résistance», mais qui «ne change rien au déploiement», a estimé M. Bernard. «Dès qu’elle le pourra, la FNB demandera à l’Idele (institut technique, NDLR) de publier ces indicateurs», comme prévu par la loi, a-t-il ajouté.

Didier Bouville

Dès la rentrée de septembre 2022, l’École d’ingénieurs de Purpan, près de Toulouse, proposera, en plus de sa formation Agro-Bachelor, une formation d’ingénieur par apprentissage, a-t-elle indiqué le 26 novembre dans un communiqué. Pour mémoire, Agro-Bachelor est un diplôme délivré par l’école certifiant un programme de trois ans d’études. La nouvelle formation d’ingénieur par apprentissage s’adresse à des étudiants titulaires d’un BTS, DUT ou niveaux équivalents souhaitant exercer dans les domaines de l’agriculture, l’agro-alimentaire et l’environnement.

Les trois années se feront en alternance entre les cours académiques (1 800 heures) et la formation en entreprise (2 800 heures). Tout au long de ces trois ans, l’étudiant-apprenti bénéficiera d’un double tutorat en entreprise avec son maître d’apprentissage et à l’école de Purpan avec un enseignant-chercheur attitré. «Tous les trois valideront ensemble les activités les plus adaptées à l’entreprise et permettant le meilleur développement des compétences de l’ingénieur», précise le communiqué.

Didier Bouville

Déjà repérée cet automne parmi les oiseaux sauvages et dans quelques basses-cours françaises, l’influenza aviaire, a touché un premier élevage commercial de poules pondeuses, sur la commune de Warhem, dans le département du Nord, a annoncé le ministère de l’Agriculture le 27 novembre. Il s’agit du virus H5N1, précise le cabinet du ministre interrogé par l’AFP. Avec ce cas dans un élevage, la France perd à nouveau son statut «indemne» d’influenza aviaire, qu’elle venait de retrouver le 2 septembre, a confirmé la même source. Cela devrait avoir «des conséquences sur certains marchés à l’export» de ses volailles.

«Des démarches ont été initiées via les ambassades pour rassurer les principaux pays importateurs sur le caractère sporadique à ce stade de cet événement et la mise en oeuvre des mesures de gestion habituelles telles que prévues par la réglementation de l’UE», ajoute le cabinet de Julien Denormandie. Pour le moment, les conséquences «ne devraient pas aller au delà-de ce qui avait été noté l’an dernier», selon le cabinet de Julien Denormandie. «Nous avons l’assurance qu’un certain nombre de pays continueront à accepter l’introduction des productions françaises à partir des autres départements, grâce à ce qu’on appelle la reconnaissance du zonage», ajoute-t-il.

Didier Bouville

Saisie par les ministères de l’Agriculture et la Santé, l’Anses estime dans une note publiée le 25 novembre que l’augmentation du nombre de menus végétariens hebdomadaires dans les cantines «ne modifie pas le niveau de satisfaction des apports en nutriments, au regard de l’atteinte des références nutritionnelles». «Il n’est donc pas pertinent de proposer de ce fait une fréquence maximale de menus sans viande ni poisson», tranchent les experts de l’agence. En clair: le menu végétarien quotidien dans les cantines ne poserait aucun problème en termes de santé et d’apports nutritionnels, malgré les débats qu’il a pu susciter récemment.

L’agence souligne au passage que, par rapport à ses recommandations, «l’apport en protéines est presque 3 fois supérieur» dans les menus avec viande et poisson. Et les apports en acides gras et sodium seraient également «excessifs». Dans ce contexte, poursuit la note, les déjeuners végétariens «permettent à la fois de diminuer légèrement cet apport [en protéines] et d’augmenter les apports en fibres». L’agence recommande en conclusion d’agir aussi «sur la qualité nutritionnelle des repas pris hors de la cantine», qui reste le facteur central du «profil de consommation global des enfants».

Didier Bouville

Les ventes en grande distribution des produits certifiés par un label de commerce équitable devraient croître de 9% en 2021, révèle Commerce équitable France à l’occasion des Assises de l’organisation, qui réunissent les acteurs du secteur, le 25 novembre. Selon les prévisions, les produits doublement labellisés, bio et équitable, devraient connaître une croissance moindre (3%). Ces premières estimations seront consolidées à la fin de l’année: «Les dynamiques de la consommation sont dures à suivre ces derniers mois, les aspirations des consommateurs changent très vite», commente Julie Maisonhaute, la déléguée générale adjointe de Commerce équitable France. En prenant en compte tous les lieux de commercialisation (grande distribution, restauration, boutiques spécialisées, commerce de proximité…), les ventes de produits labellisés «commerce équitable» avaient progressé de 12% entre 2019 et 2020, pour atteindre 1,8 M€. Les produits alimentaires représentent 95% des ventes de produits équitables, et un tiers sont des produits français.

Eva DZ

Par deux arrêtés du 25 novembre, le gouvernement a révisé à la hausse le coefficient stabilisateur 2021 de l’ICHN (indemnité compensatoire de handicaps naturels) dans l’ensemble des régions. En métropole, ce coefficient est revalorisé de 92 à 95%. Dans les Outre-mer, la hausse est encore plus marquée, avec un coefficient passant de 92 à 100%. Le coefficient vise à respecter l’enveloppe totale, et se voit fréquemment révisé tout au long des campagnes.

Eva DZ

Avec deux ans de retard, les chambres d’agriculture et leur ministère de tutelle ont signé, le 25 novembre, le Contrat d’objectifs et de performance entre l’État et le réseau consulaire sur la période 2019-2025. Comme demandé par les chambres d’agriculture, ce document inclut un engagement de l’État à «défendre le principe d’une stabilité» de leur taxe affectée (TATFNB*) sur cette période, qui représente plus d’un tiers de leur budget. Cet engagement est assorti d’une clause de revoyure en 2023 qui conditionne la poursuite de la trajectoire budgétaire «à l’atteinte des cibles et au respect du calendrier des évolutions structurelles prévues». En échange, le réseau s’engage à mettre en œuvre «un pilotage par la performance», par «l’attribution de moyens financiers liés au respect d’obligations». Pour ce faire, les deux parties ont décidé l’attribution de 30% (contre 2% actuellement) du produit de la TATFNB au Fonds national de péréquation des chambres d’agriculture (FNSP), qui va devenir le Fonds de modernisation, de performance et péréquation (FNMPP), et dont la composition et le fonctionnement vont être révisés par décret. Près d’un tiers de ce fonds sera affecté à une «réserve de performance» distribuée aux établissements du réseau «en fonction des objectifs de performance atteints». Parmi les objectifs: l’accompagnement de la Pac, le développement du numérique, la mise en place du conseil stratégique en phytos et la mise en œuvre du plan de relance.

* Taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti

Eva DZ

Selon un rapport de l’Anses paru le 24 novembre, 29 000 bovins meurent chaque année de lésions potentiellement liées à l’ingestion et la migration de corps étrangers dans leur rumen, le plus souvent des fils de fer provenant de pneu et de clôture. Sept à 20% des bovins en ingèrent durant leur vie. Ces décès (0,3% du cheptel bovin de plus de deux ans) sont causés par perforation du réseau-rumen et réticulo-péritonite traumatique (RPT), une affection violente, contre laquelle l’administration d’un aimant dans le réseau-rumen des bovins est «l’outil principal de prévention», estime l’Anses.

Entre 16 et 22% des bovins français seraient porteurs d’un aimant, selon les données de fabricants, entachées d’une «forte incertitude», selon le rapport. Leur usage ne présenterait pas de risque selon l’Anses, qui préconise le recours à des aimants en cas d’infection, et leur généralisation en prévention dans les zones évaluées comme à risque. L’agence préconise également de développer des alternatives aux pneus usagés pour le bâchage des ensilages et d’équiper les matériels de préparation d’aliments d’électroaimants.

Didier Bouville

Julien Denormandie a annoncé le 24 novembre une enveloppe additionnelle de 2,5 M € pour «accélérer les recherches de solutions» alternatives à l’insecticide phosmet, utilisé notamment pour la culture du colza. «Dès 2022, l’Etat mettra 2,5 M€ de plus pour financer et accélérer les alternatives au phosmet», a-t-il déclaré lors des Rencontres Oléopro. Le retrait de cet insecticide doit être examiné par l’UE en décembre ou janvier. Anticipant l’interdiction, la filière oléoprotéagineuse investit «près de 8 M € par an – à travers les fonds interprofessionnels, financés à plus de 95 % par les agriculteurs – pour la recherche agronomique», a rappelé le président de la Fop Arnaud Rousseau (producteurs, FNSEA).

«Dans le même temps, les fonds du Casdar fléchés sur la filière ne sont que d’environ 1,3 M € par an, alors que les besoins se situent entre 4 et 5 M €», d’après lui. Cela fait peser «un risque majeur de diminution de la sole de colza», a alerté Arnaud Rousseau, le chiffrage de la filière étant de -30%. «Nous voulons conserver l’usage du phosmet à l’automne 2022 et travailler à obtenir des dérogations pour l’utilisation du cyantraniliprole, certes moins efficace, comme c’est le cas dans d’autres Etats membres», a-t-il ajouté.

Didier Bouville

Lors de la réunion du groupe national loup le 23 novembre, les préfets Pascal Mailhos et Jean-Paul Célet ont confirmé «la révision de la méthode de comptage des loups en associant désormais étroitement les chasseurs et les éleveurs», indique un communiqué de la FNSEA. Le suivi reposait jusqu’ici principalement sur les données relevées par l’OFB (Office français de la biodiversité) et les 4500 correspondants du réseau loup-lynx, ainsi que sur les éléments transmis par toute personne volontaire. Mais «il y avait des endroits où il n’y avait pas de remontées, et certains indices n’étaient pas traités», dénonce Patrick Bénézit, secrétaire adjoint de la FNSEA en charge du dossier loup.

Des manquements reconnus auprès du conseil scientifique national loup par l’OFB dès le mois d’octobre 2019, en envisageant «la densification géographique des groupes sociaux de loups». Pour combler les «trous dans la raquette», les données des agriculteurs et des chasseurs devraient donc sous peu être mieux prises en compte dans les comptages. Principal avantage de cette révision selon syndicalisme majoritaire : «augmenter le nombre d’animaux prélevés» sans révision des plafonds prévus par le plan loup.

Didier Bouville