Un arrêté à paraître au Journal officiel le 22 février instaurera «l’interdiction de l’importation et de la mise en vente de produits à base des viandes issus d’animaux ayant reçu des antibiotiques facteurs de croissance», annonce le ministère de l’Agriculture le 21 janvier. Le texte prévoit un délai de deux mois pour donner le temps «aux opérateurs ou aux metteurs en marché de viandes provenant de produits tiers d’adapter leurs procédures», explique le cabinet du ministre. Cet arrêté national anticipe l’entrée en vigueur de l’article 118 du règlement de l’Union européenne sur les médicaments vétérinaires de décembre 2018. Ce texte européen prévoyait l’instauration d’«une mesure miroir» sur l’interdiction de l’usage d’antibiotiques à des fins de croissance en élevage, une pratique interdite dans l’UE depuis 2006. «Cette mesure devait entrer en vigueur au 1er janvier 2022. Elle a pris du retard, mais les textes d’application devraient arriver dans les mois qui viennent», précise le ministère.
L’article 44 de la loi Egalim de novembre 2018 prévoit également l’interdiction de vendre ou de distribuer des aliments «ayant fait l’objet d’un traitement ou issus d’un mode de production non autorisé par les réglementations européennes ou ne respectant pas les exigences d’identification et de traçabilité imposées par lesdites réglementations». Cependant, la France ne pouvait prononcer seule des restrictions d’importations, car la politique commerciale avec les pays-tiers relève de la compétence de l’Union européenne.
Didier Bouville