Lors de la table ronde «quel avenir pour les emplois liés à l’élevage ?», organisée par le Groupement d’intérêt scientifique (Gis) Elevage Demain, le 29 septembre, l’ensemble des acteurs présents ont estimé qu’afin de sauver des emplois, il ne fallait pas laisser de côté les circuits courts. Comme le confirme Dominique Auverlot, chef du département développement durable à France Stratégie, le secteur de l’agriculture à l’horizon 2022 sera celui qui perdra le plus d’emploi. Au vu du déficit de compétitivité de la France face aux autres pays, le secteur de l’élevage risque de faire face à une très forte restructuration. Sophie Devienne, maître de conférence à AgroParisTech, a fait remarquer que ces pertes d’emplois sont liées «au développement d’une agriculture basée sur la recherche de la productivité» depuis l’après-guerre et non sur la recherche « d’une plus grande valeur ajoutée » comme peuvent être les productions en circuits courts. Or cette agriculture à haute valeur ajoutée est pourvoyeuse d’emplois, tout en maintenant un réseau social dans les campagnes. Aux Etats-Unis, le gouvernement «donne des aides à l’installation pour les jeunes agriculteurs à l’image du micro-crédit des Pays du Sud» dans le but de développer le marché des circuits courts avec des produits à haute valeur ajoutée, quasi inexistant là-bas.
Didier Bouville