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La FRSEA de Bretagne a «condamné» le 15 avril les «actes malveillants» visant la journaliste Morgan Large, spécialisée dans l’agriculture et l’agroalimentaire bretons, après le déboulonnage d’une roue de sa voiture, tout en affirmant n’en être «nullement responsable». «Nous condamnons ces actes malveillants visant Morgan Large», écrit le syndicat dans un communiqué de presse. «La FRSEA n’est toutefois nullement responsable de ceux-ci. Elle n’a jamais appelé à quelconque acte contre cette journaliste. Nous condamnons tous les actes illicites visant une personne ou ses biens», ajoute-t-elle. La journaliste de Radio Kreiz Breizh (RKB) s’était aperçue le 31 mars que l’une des roues arrière de sa voiture avait été déboulonnée. «Je suis devenue une cible parce qu’on m’a désignée comme cible. Mon visage est apparu sur le compte Twitter de la FRSEA Bretagne, j’étais clairement la personne à attaquer» avait expliqué la journaliste lors d’une manifestation de soutien ayant réuni plusieurs centaines de personnes à Rostrenen le 7 avril. «Nous espérons que tous les journalistes qui dénoncent les agissements visant l’une des leurs condamneront aussi fermement les nombreux actes illicites ciblant les agriculteurs ou leurs biens», ajoute la FRSEA. «Si la liberté de la presse est réelle, la liberté d’expression syndicale l’est aussi.»

Didier Bouville

Trois régions vont mettre la main à la poche pour aider les agriculteurs victimes du gel, suite à la vague de froid du 5 au 8 avril. La présidente de région Occitanie Carole Delga a annoncé sur Twitter, le 14 avril, que sa région adopterait ce vendredi «un plan d’aide de 5 millions d’euros (M€)». Le 8 avril la région Sud (PACA) avait annoncé, par la voix de son président Renaud Muselier sur son compte Twitter, qu’elle débloquait immédiatement 500 000 euros pour les exploitations touchées. Le lendemain, M. Muselier indiquait porter cette enveloppe à 3 millions d’euros. Des aides «qui ne suffiront pas» mais qui «sont un premier effort financier» pour «pallier l’urgence», a-t-il souligné. Le 9 avril, c’était au tour de la région Auvergne-Rhône-Alpes. «La région va débloquer en urgence un fonds de 15 millions d’euros, mais ça ne suffira pas» a déclaré le président de région Laurent Wauquiez lors d’un déplacement dans la Drôme.

Didier Bouville

Après la Sarthe, les éleveurs laitiers de la FRSEA et des JA d’Auvergne Rhône Alpes «descendront dans les grandes surfaces des différents départements pour identifier les produits conformes ou non à la loi Egalim», annoncent-ils dans un communiqué de presse du 14 avril. «Il est temps de passer des paroles aux actes : les producteurs doivent ressentir les effets concrets de cette loi [Egalim] dès maintenant ! (…) L’heure des comptes a sonné ! », lancent-ils. Cette mobilisation fait suite à l’appel de la FNPL (producteurs laitiers FNSEA). Le syndicat a en effet calculé des prix au-dessous desquels ces produits laitiers ne doivent pas, selon lui, être vendus en supermarché pour respecter la loi Egalim. Selon ces propres estimations, le prix de vente au consommateur doit être au minimum de 0,74 €/l pour le lait de consommation, 1,34 €/kg pour les yaourts et de 6,23 €/kg pour l’emmental râpé.

Didier Bouville

La Coopération agricole, organisation unifiée des coopératives agricoles et agroalimentaires, a présenté à la presse le 14 avril une convention avec le Haut-commissariat à l’Emploi, l’engageant à recruter davantage d’alternants et à faire connaître la plateforme «Un jeune, une solution» mise en place par le gouvernement pour faciliter l’emploi des jeunes. Elle se fixe l’objectif d’augmenter, en 2021, de 15% supplémentaires le nombre d’entreprises coopératives engagées dans l’alternance. Cet objectif porterait à 1200 le nombre d’entreprises coopératives accueillant un jeune en apprentissage ou en contrat de professionnalisation. Elle affiche en outre l’ambition qu’au moins 25% des contrats en alternance se poursuivent en CDD ou en CDI. Elle se rapprochera de la plateforme pour inciter salariés et agriculteurs coopérateurs à parrainer un jeune. Le haut-commissariat a prévu d’investir 30 M€ pour soutenir le mentorat en France, notamment pour inciter les parrains à consacrer «une à deux heures par mois» à l’avenir professionnel d’un jeune, a souligné Thibaut Guilluy, haut commissaire à l’emploi.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie estime «qu’il faut aller vers une cotisation fondée sur une solidarité nationale et pas que sur le monde paysan» pour financer la réforme de l’assurance multirisque climatiques. Une déclaration formulée le 13 avril à l’Assemblée, lors de la séance de questions au gouvernement. Interrogé sur la teneur de cette proposition, le cabinet du ministre a indiqué être «en train de travailler» sur le sujet. De son côté le député Frédéric Descrozaille -qui épaule le ministre sur ce dossier- a confié à Agra Presse, le 14 avril, que «plusieurs hypothèses sont sur la table». Il s’agirait d’une «forme de surcotisation ou de surtaxe» ou peut-être «d’un transfert de budget vers un autre» a indiqué le député, tout en précisant que «ce ne serait pas une cotisation ou taxe à la consommation». «Cette question de la solidarité nationale vient du fait qu’on ne peut pas financer sur les actifs et l’économie agricole -ni sur le périmètre du pilier 1 et du pilier 2 de la Pac- de quoi accompagner la transition agroécologique dans un contexte d’aggravation des risques climatiques», a expliqué M. Descrozaille.

Didier Bouville

La mairie écologiste de Lyon a annoncé le 13 avril que la viande serait réintroduite partiellement dans les cantines scolaires à partir du 26 avril, après une polémique récente sur le recours à un menu unique face aux contraintes sanitaires. «Nous n’avons encore aucune visibilité sur ce que sera le protocole sanitaire à la rentrée», a souligné l’adjointe à l’Education, Stéphanie Léger, lors d’une visioconférence de presse. «Mais cette fois, nous avons eu le temps de travailler à une proposition de plat chaud avec viande qui sera faite de façon régulière, tous les cinq repas en moyenne», a ajouté l’élue. Ce menu carné ne comportera pas d’entrée afin de gagner le temps nécessaire pour faire manger tous les enfants, a précisé l’élue. Cette solution avait été retenue face à un nouveau protocole sanitaire imposant deux mètres de distanciation à la cantine entre les groupes de classe, ce qui empêchait de faire manger en même temps autant d’enfants qu’à l’ordinaire. La mairie avait considéré qu’un menu unique sans viande, mais incluant oeufs ou poisson, était «le moins excluant» pour les élèves..

Didier Bouville

Le gel qui vient de s’abattre sur l’Hexagone a occasionné la perte d’environ un tiers de la vendange à venir, avec un coût d’au moins 2 Mrd€ pour la filière viticole, a exposé Jérôme Despey, président du conseil viticole de FranceAgriMer, à la réunion de la cellule de crise le 12 avril autour du ministre de l’Agriculture. Face aux conséquences de ce gel « pire qu’en 2017 » encore présent dans les esprits, il a demandé au ministre au nom des viticulteurs, des coopératives et des maisons de négoce, des mesures fiscales (exonération de TFNB), sociales (suppression en 2022 des charges patronales et salariales) et bancaires (report en fin de tableau des annuités avec prise en charte des intérêts). Il a demandé d’autres mesures «qui ne coûtent rien à l’État» : prolongation jusqu’au 31 décembre du stockage privé, qui était prévu jusqu’au au 30 juin pour éviter de libérer des stocks sur le marché avant la petite vendange qui s’annonce. Et «la plus grande attention» pour éviter que du vin venant de pays moins frappé par le gel se retrouve commercialisé sous une bannière française. Jérôme Despey a annoncé qu’une prochaine réunion de la cellule de crise se tiendra le lundi 19 avril. Quant au fonds exceptionnel annoncé par Julien Denormandie, il fera l’objet d’un arbitrage interministériel qui en définira les modalités, indique-t-on par ailleurs dans la filière.

Didier Bouville

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a désigné, le 12 avril, Thomas Pesquet comme « ambassadeur de bonne volonté », a annoncé l’agence. Le spationaute français qui doit s’envoler le 22 avril pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) aura pour mission de « sensibiliser le public à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, aux activités de la FAO et à défendre l’action contre le changement climatique et la transformation des systèmes agroalimentaires », a précisé l’agence de l’ONU. Le fait que sa compagne Anne Mottet travaille à la FAO sur les politiques d’élevage ne semble pas tout à fait étranger à cette nomination. Thomas Pesquet s’est déclaré « très fier » d’accepter cette mission.

Début mars, un rapport du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) s’inquiétait de la montée croissante du gaspillage alimentaire (900 millions de tonnes de nourriture par an), alors même que plus de 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide.

Didier Bouville

Les députés Pascale Boyer (LREM, Hautes-Alpes) et Jean-Pierre Vigier (LR, Haute-Loire), ont été récemment nommés co-rapporteurs d’une mission d’information sur la filière lait de montagne. Cette mission aura pour premier objectif de dresser les différents enjeux auxquels cette filière en grande difficulté est aujourd’hui confrontée. En effet, les coûts de production et de collecte restent élevés : en 2019, le surcoût était évalué à 14 euros pour 1 000 litres de lait collecté en moyenne par rapport aux coûts en plaine. En parallèle, la filière ne parvient plus à assurer un revenu décent aux producteurs de lait. Conséquence directe, en 10 ans, le nombre de producteurs a baissé de 19 % à 47 % selon les départements et le volume de lait produit continue inexorablement sa chute. Le risque de disparition de la filière laitière de montagne est réel alors que son poids reste important dans l’économie locale. Cette mission fait notamment suite à la demande de l’Association nationale des élus de la montagne dont Jean-Pierre Vigier est le vice-président. La mission dont les travaux ont débuté fin mars rendra ses conclusions à l’automne 2021.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a précisé, le 12 avril sur le plateau d’Audition Publique (LCP-Public Sénat-Le Figaro), les contours des «enveloppes exceptionnelles» promises la veille par son Premier ministre Jean Castex, face à l’épisode de gel du 5-8 avril. Parmi les mesures envisagées: un recours facilité au chômage partiel, des allègements de charges patronales mais aussi, «vu l’ampleur des dégâts», la création d’un «fonds exceptionnel qui vienne compenser les pertes de revenu», a détaillé M. Denormandie. Il sera notamment accessible aux viticulteurs. Ces derniers ont la possibilité de s’assurer et ne peuvent donc pas prétendre aux indemnisations du fonds des calamités agricoles. Or moins d’un tiers d’entre eux sont assurés. Plus tôt dans la journée, Julien Denormandie a réuni, le 12 avril, les filières arboriculture, maraîchage, viticulture et grandes cultures, la MSA et l’APCA. Particulièrement impactées, les filières arboricoles et viticoles ont demandé le report des cotisations sociales, des mesures de chômage partiel et la création d’un prêt garanti d’Etat (PGE) agricole – ou l’assouplissement du dispositif PGE créé durant l’épidémie de Covid-19. Dans le cadre du régime des calamités agricoles, et au-delà du déplafonnement promis par Jean Castex, l’arboriculture réclame «une tranche supplémentaire d’indemnisation comme ça a été le cas en 2012». Elle demande également le report des prêts bancaires, notamment pour les jeunes agriculteurs, et un soutien psychologique aux producteurs affectés. «Le ministre s’est fixé pour objectif que les premiers financements arrivent mi-juin/début juillet pour les arboriculteurs et producteurs de petits fruits», a rapporté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à l’issue de la réunion.

Didier Bouville