L’ensemble des articles de la proposition de loi de «garantir des prix d’achats aux agriculteurs», présentée par le député communiste André Chassaigne, a été rejeté par la commission des affaires économiques de l’assemblée nationale, le 18 mai. Elle sera donc présentée telle quelle – sans amendement – en séance plénière. L’article phare propose que l’État encadre les marges de chaque maillon en déterminant un coefficient multiplicateur «entre le prix d’achat au fournisseur et le prix de vente», une mesure déjà en place de l’après-guerre à 1986. Un amendement d’André Chassaigne proposait d’ailleurs réduire le périmètre de cette mesure au lait et à la viande, qui a été rejeté. Les députés Brigitte Allain (EELV) et Dominique Potier (PS) estiment qu’une telle mesure n’est réalisable qu’à l’échelle européenne. L’UDI et LR s’opposent à la «vision» défendue par ce texte. L’ensemble des groupes parlementaires (hors communistes) a rejeté le texte. Par ailleurs, la représentante du groupe parlementaire socialiste a argué que le «véhicule législatif» utilisé par André Chassaigne, une niche parlementaire, était trop lent ; elle l’a invité à prendre part aux débats en cours dans le cadre du projet de loi Sapin 2.
Didier Bouville