Saisie en 2021 par trois ministres (Transition écologique, Travail, Economie sociale), la plateforme RSE (instance de consultation rattachée à Matignon) a présenté, le 3 mai, ses recommandations pour la mise en place d’un affichage social des biens et services, prévu au même titre que l’affichage environnemental par la loi Agec de 2020. La principale mesure proposée est de lancer une expérimentation d’« au moins cinq ans », pilotée par une institution publique, comme c’est le cas actuellement pour l’expérimentation de l’affichage environnemental imposée par la loi Climat de 2021 et pilotée par l’Ademe.
Pour réaliser cette expérimentation, la plateforme plaide pour un soutien public (ex. promotion, aide à la constitution de bases de données) et un «cadre méthodologique» (ex. socle commun de thématiques). Parmi les thématiques évoquées à l’oral : discriminations, pénibilité, rémunération, protection des syndicats… « La balle est dans le camp du gouvernement », a conclu l’universitaire Jean-Pierre Chanteau, animateur du groupe de travail, lors d’une conférence de presse. Et « il y aura un arbitrage à faire sur les priorités, car on ne pourra pas tout faire », a précisé Geoffroy de Vienne, co-rapporteur CFTC. Un agenda existe déjà dans le secteur alimentaire, au niveau européen. La Stratégie de la Ferme à la table mentionne «la volonté d’un cadrage de l’étiquetage durable des données alimentaires en 2024», incluant «certaines dimensions sociales sur l’équité des prix agricoles et alimentaires», rappelle la plateforme RSE.
Didier Bouville