Alors qu’elle doit présenter d’ici fin 2023 une loi-cadre pour des systèmes alimentaires durables dans le cadre de la stratégie de la Ferme à la table, la Commission européenne a reçu le 28 juin un rapport du Scientific Advice Mechanism (organisme scientifique indépendant), qui fait un état des lieux de l’efficacité des politiques publiques mises en oeuvre jusqu’à alors. Les scientifiques constatent que les accords volontaires signés avec les industriels ont «un effet limité», notamment pour réduire les produits gras, sucrés et salés. De même, l’étiquetage alimentaire a un effet «bas à modéré». A l’inverse, les politiques dites «directes» sont jugées «efficaces». Ce sont celles consistant à taxer le sucre ou la viande, à réintégrer les externalités environnementales dans le prix des produits, ou encore à diminuer les taxes sur les produits sains et durables. Les scientifiques précisent que ces politiques devraient être mises en oeuvre de manière «juste» envers les publics les plus désavantagés, en réutilisant le produit des taxes à leur profit. Enfin le rapport prône également des restrictions concernant la publicité des produits «malsains et non durables».
Didier Bouville