Dans un rapport présenté le 23 octobre, France Stratégie propose que les aides du premier pilier de la Pac soient versées «à l’unité de travail agricole», et non plus à l’hectare comme c’est le cas actuellement. Placé sous l’autorité du Premier ministre, cet organisme formule des recommandations à l’exécutif, sans refléter la position officielle du gouvernement. La réforme proposée vise à favoriser la résilience des exploitations face à la volatilité des prix, à développer les «pratiques agroécologiques», qui «peuvent induire une charge de travail supérieure», et à soutenir les secteurs riches en emploi. Avec un budget de la Pac inchangé, ce paiement de base pourrait représenter environ 8000 euros par ETP pour chacun des 711 000 exploitants et salariés français (2016). En parallèle, France Stratégie propose de créer un système de bonus-malus pour «encourager les bonnes pratiques agricoles», d’après son commissaire général Gilles de Margerie. Le malus consisterait en des taxes sur les intrants (phytos, engrais, médicaments vétérinaires) et sur les émissions de gaz à effet de serre. Les sommes récoltées permettraient de financer des bonus alloués au maintien des prairies permanentes, à la diversification des cultures et aux SIE (surfaces d’intérêt écologique).
Didier Bouville


