Le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnementale (FMSE) voit dans la prochaine Pac une occasion de « faire sauter le verrou » du seuil de 30% de pertes de production conditionnant actuellement l’utilisation des fonds Feader. « Ce seuil de 30% se justifie pour les pertes de production mais pas du tout pour la lutte précoce », explique Joël Limouzin, président de la FMSE, lors d’une conférence de presse mardi 19 juin à l’occasion de l’AG de l’organisation. Le financement public (État et UE) représente près de 65% des indemnisations versées par le fonds, et les cotisations des agriculteurs représentent 35%. Le seuil de 30% se révèle « bloquant pour le FMSE car 90% de son activité est dirigé vers l’accompagnement de plans de lutte » contre des infections sanitaires « qui occasionnent des pertes chaque année, mais sans pertes de production fortes », explique l’organisme dans son rapport d’activité 2017. Pour l’instant, l’État « se substitue et accompagne entre 0 et 30%, détaille Joël Limouzin. Si on n’avait pas cela on aurait perdu toute légitimité ». Agréé en 2013, le FMSE a ainsi versé près de 15 M€ d’indemnisation l’an passé et traité près de 3000 dossiers, moins qu’en 2016, année de la fièvre catarrhale ovine. Parmi les sections spécialisées, les plus touchés sont celles des ruminants avec les pertes de fourrage dues aux campagnols, et la section fruits avec des programmes d’indemnisations conséquents pour le virus de la sharka ou le cynips du châtaignier.
Didier Bouville