Réunis pour deux jours à Luxembourg, avec l’objectif de finaliser leur position sur la future Pac, les ministres de l’Agriculture de l’UE ont eu le 19 octobre un premier échange du vues, qui a montré des divergences encore importantes. Ils s’opposent en particulier sur le caractère obligatoire ou volontaire des éco-régimes et sur la part des paiements directs qui devrait leur être consacrée. Le compromis sur la table propose un pourcentage de 20% pour ces éco-régimes avec des flexibilités pour les États membres qui orientent déjà une part importante de leurs aides du deuxième pilier vers des actions environnementales et climatiques. Un compromis sur l’ensemble des trois règlements de la Pac pourrait être trouvé tard dans la nuit du 20 au 21 octobre. «Nous sommes condamnés à réussir car, compte tenu de la pandémie, nous ne savons pas quand nous pourrons nous revoir», a prévenu la ministre allemande Julia Klöckner, qui préside les débats du Conseil. Tout en se montrant optimiste sur la capacité des ministres à se mettre d’accord, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski s’est dit «très préoccupé par certaines des propositions discutées» qui ne permettront pas à l’UE d’atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’environnement. Les États membres vont, selon lui, dans la mauvaise direction concernant la conditionnalité des aides, qui risque d’être fortement affaiblie par les nombreuses dérogations accordées.
Didier Bouville