Selon une étude de l’Université de Saint-Gall (Suisse) rapportée par le quotidien La Tribune de Genève, des chercheurs ont mis en évidence que sans pesticides de synthèse, la production de la Confédération helvétique chuterait. « Comme le rendement moyen serait plus faible, il en résulterait une diminution du taux d’auto-approvisionnement de 58 % à 42 % », écrivent les auteurs de l’étude. De plus, « il faudrait en outre s’attendre à des changements majeurs dans la gamme des produits agricoles fabriqués en Suisse. L’offre intérieure en sucre, en fruits, en légumes, en pommes de terre et en viande – surtout celle de porc et de volaille – se retrouverait gravement affectée », poursuit l’étude. Dans un communiqué commun, les principales organisations agricoles et agroalimentaires suisses ont indiqué qu’accepter une Suisse sans pesticides de synthèse, « entraînerait non seulement un recul de la production alimentaire suisse et, par conséquent, de la sécurité alimentaire, mais aussi une hausse des coûts de production et un accroissement des risques liés à l’hygiène dans l’industrie alimentaire. En bref, l’initiative affaiblirait le secteur agricole et alimentaire suisse sur le plan économique ». « Nous voulions une expertise indépendante sur cette question. Et les résultats confirment nos craintes », a quant à lui indiqué Francis Egger, vice-directeur de l’Union suisse des paysans à La Tribune de Genève.
Didier Bouville