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Les ministres de la Transition écologique, Nicolas Hulot, et de l’Agriculture, Stéphane Travert, ont voulu montrer le 10 juillet leur unité à quelques jours du lancement des Etats généraux de l’alimentation. Ce qui est important, «c’est de montrer que, sur les Etats généraux de l’alimentation, on va travailler de concert», a déclaré Nicolas Hulot, lors d’un point presse commun donné après la visite des deux ministres au siège de l’Inra à Versailles. «Nous sommes heureux de travailler ensemble et nous poursuivons le même objectif: que demain nos modèles agricoles quels qu’ils soient puissent trouver des débouchés commerciaux, que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur métier et que nous puissions les aider à travers la recherche, l’innovation, à regagner de la compétitivité et à porter des modèles les plus vertueux possibles», a renchéri S. Travert, en rendant hommage aux travaux des chercheurs de l’Inra. «Vous n’arriverez pas, ni avec moi, ni avec N. Hulot, à opposer agriculture et environnement», a-t-il ajouté.

Didier Bouville

La Commission européenne a présenté le 7 juillet les résultats de sa consultation publique sur l’avenir de la Pac qui doit alimenter le débat sur les futures propositions de Bruxelles prévues pour la fin d’année. Les demandes de citoyens d’un côté et du secteur agricole sont, sans surprise, très différentes. Les premiers insistent sur les questions environnementales, le climat, les petites exploitations et les seconds sur la production alimentaire, les marchés et la réduction de la bureaucratie. Mais les uns comme les autres « estiment que le dispositif de verdissement n’est pas satisfaisant », a noté le commissaire européen Phil Hogan. Selon lui quatre points ressortent particulièrement : la production alimentaire de qualité, l’environnement, les investissements en milieu rural et, a-t-il à plusieurs reprises souligné, le fait que les deux tiers des agriculteurs soient prêts à faire plus pour l’environnement et le climat.

Didier Bouville

Edouard Philippe a annoncé le 8 juillet aux partenaires sociaux, via un courrier, une réforme du compte pénibilité qui doit entrer en vigueur pour 2018. Il propose de le rebaptiser « compte de prévention ». Entré en vigueur par étapes depuis 2015, le compte pénibilité permet aux salariés du privé occupant un poste pénible, de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel sans perte de salaire. La nouvelle version maintiendrait six critères : travail de nuit, répétitif, avec horaires alternants, en milieu hyper-barre, travail dans le bruit ou en températures extrêmes. En revanche quatre autres critères, les plus décriés par le patronat qui les jugeaient « inapplicables » au motif qu’ils sont difficilement mesurables, ils sortiront du compte à points : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques. Les employés exposés à ces risques-là pourront encore bénéfiicer d’un départ anticipé à la retraite, mais seulement quand « une maladie professionnelle a été reconnue » et quand « le taux d’incapacité permanente excède 10 % », selon la lettre du Premier ministre. « Une visite médicale de fin de carrière permettra à ces personnes de faire valoir leurs droits », selon le courrier.

Didier Bouville

Après la publication des comptes de l’agriculture, le ministre de l’agriculture a souligné dans un communiqué daté du 6 juillet qu’il n’entendait pas «masquer la gravité de la dégradation globale de la santé de l’agriculture». Pour le ministre, «il ne s’agit pas de baisser les bras». «La phase de reconquête de ces cinq prochaines années reposera notamment sur la création et la répartition de la valeur, le soutien indéfectible aux jeunes agriculteurs, une stratégie d’investissements ambitieuse qui transformera nos filières, une attention constante portée aux plus fragiles, ainsi que le maintien d’un haut niveau de sécurité sanitaire et de protection du consommateur». Ainsi, un État «décideur, facilitateur, régulateur et protecteur dans les situations d’urgence» sera «au cœur des États généraux de l’alimentation». Stéphane Travert dit aux acteurs du monde agricole «sa confiance et sa volonté de parvenir dans la concertation aux meilleures solutions d’avenir.»

Didier Bouville

Le Premier ministre Edouard Philippe a nommé le 6 juillet une commission d’évaluation chargée de mesurer l’impact sur la santé et l’environnement du traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada (Ceta). La Commission sera présidée par Katheline Schubert, économiste de l’environnement. Elle comprendra neuf membres dont Lionel Fontagné, professeur à l’école d’économie de Paris, Christophe Bellmann, chercheur au Centre international des échanges et du développement durable (ICTSD), Sophie Devienne, enseignante à AgroParisTech, Jean-Luc Angot, vétérinaire, Roger Genet, haut fonctionnaire spécialiste de la sécurité alimentaire, Sabrina Robert Cuendet et Geneviève Bastid Burdeau, professeurs de droit public. Dans un communiqué, FNH (ex-fondation Nicolas Hulot) craint que la casting n’ait pas assez la fibre environnementale. FNH regrette notamment que la présidence de la Commission «échoit à une économiste et non à une spécialiste des questions environnementales».

Didier Bouville

Le 6 juillet, Nicolas Hulot a dévoilé les grands axes du Plan Climat tout en annonçant que «de nombreuses mesures vont être précisées dans le projet de loi de finance à la rentrée». Ainsi, le gouvernement a annoncé qu’une aide serait mise en place pour «les quartiers ou les zones rurales» afin de les aider à produire leur propre énergie. De plus, «tout nouveau permis d’exploitation de pétrole, de gaz, de charbon, y compris pour toutes les énergies non conventionnelles, sera interdit», a déclaré Nicolas Hulot. Il veut également «renforcer le prix du carbone pour donner un prix à la pollution». Le ministre a aussi annoncé vouloir «mettre un frein définitif à la déforestation importée en France», soit arrêter les importations de produits forestiers ou agricoles contribuant à la déforestation. L’objectif est de «diviser par deux la déforestation en 2020 et d’y mettre fin en 2030». De plus, le gouvernement veut éradiquer les véhicules diesel et à essence d’ici 2040, quitte à verser une prime au ménage les plus modestes.

Didier Bouville

Comme tous les ans, le concours « Graine d’agriculteurs » permet au public de désigner son jeune agriculteur préféré parmi 10 finalistes. Initié par Jeunes agriculteurs, le concours récompensera cette année un jeune installé entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2015, ayant une pratique entrant dans l’une de ces trois catégories : agriculteur et acteur de la biodiversité, agriculteur et acteur de la transition énergétique, ou agriculteur et acteur de la qualité de l’eau. L’idée est de mettre en avant le métier en valorisant les pratiques innovantes et durables. Les prix seront remis à l’occasion de l’évènement Terres de Jim du 8 au 10 septembre, à Margny-lès-Compiègne dans l’Oise. Les finalistes sont à découvrir sur le nouveau site www.demainjeseraipaysan.fr, où le public peut voter jusqu’au 25 août.

Didier Bouville

Alors qu’il était jusqu’ici annoncé vers le 10-11 juillet, le discours d’ouverture des États généraux de l’alimentation par le président de la République Emmanuel Macron est désormais attendu «autour du 20 juillet», explique-t-on au ministère de l’Agriculture, le 5 juillet. Les ateliers de la première phase, consacrée au partage de la valeur, débuteraient dans la foulée. Des réunions interministérielles ont lieu actuellement pour finaliser l’organisation de cet évènement ; elles doivent se terminer en fin de semaine. L’objectif, de terminer la première phase des États généraux avant le début des négociations commerciales en octobre, est maintenu, explique-t-on.

Didier Bouville

Alors que les cours du porc allemand, français et espagnol s’étaient rapprochés depuis l’explosion de la demande chinoise début 2016, le cours français, celui du marché du porc breton (MPB), a décroché des deux autres depuis début mai pour se fixer à environ 10 cents le kilo en deçà. Une situation que dénonce la FRSEA Bretagne dans un communiqué le 4 juillet. «Toutes les excuses sont bonnes pour justifier cette situation : d’abord, ce sont les jours fériés… Ensuite, c’est la météo qui est parfois mauvaise ou bien parfois trop chaude pour favoriser la consommation». Les éleveurs font comprendre que les abatteurs bretons ne se portent pas suffisamment aux achats à leur goût, dans un contexte de baisse de la production française et, selon eux, de hausse de la demande en porc d’origine France.

Didier Bouville

La Chine devrait voir ses importations de crèmes augmenter de 15% et celles de fromages de 14% d’ici 2021, a annoncé Christophe Lafougère, consultant chez Gira, le 4 juillet lors des Rencontres laitières du grand Ouest organisées à Rennes par le GIS Elevage Demain. Pour le beurre, il estime que les importations devraient progresser également sachant que ce produit est indispensable pour la pâtisserie et la croissanterie, un secteur qui se développe à grande vitesse dans le pays. A l’inverse, «seule une hausse de 1% des importations de lait UHT est prévue», souligne-t-il. Durant le colloque, il a mis en avant le fait que vu les investissements effectués dans la poudre de lait infantile à travers le monde, «la Chine contrôle actuellement 100% de ses importations». Christophe Lafougère alerte aussi sur le type de demande des Chinois concernant les fromages. Orientée principalement sur du fromage de type mozzarella (industriel), cheddar ou cream cheese, cette demande ne portera pas sur les fameux fromages français. Aussi s’interroge-t-il sur les orientations de production à prendre par les industriels, notamment les coopératives. «A l’heure actuelle, les Chinois n’ont pas investi dans la crème ou le beurre, mais jusqu’à quand ?».

Didier Bouville