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Lors du colloque organisé par l’Aftaa, la spécialiste des formations en alimentation et productions animales, Michel Portier, président d’Agritel a montré que les pays situés au Nord, à l’Est et au Sud-est de la Mer Noire seraient les grands bénéficiaires du réchauffement climatique. L’Europe centrale (Biélorussie, Pologne, Pays baltes) et la Scandinavie ne seraient pas non plus en reste. Dans ces pays, les rendements des céréales progresseraient fortement. En Russie, l’aire de production de blé d’hiver (3,7 t/ha avec des records à plus de 7/ha) s’étendrait aux dépens des céréales de printemps beaucoup moins productives (1,7 t/ha). Mais l’augmentation des surfaces cultivées en Sibérie et les hausses de production de céréales qui en découleraient, seraient relativement faibles.

Didier Bouville

Richard Ramos, député Modem du Loiret, a lancé début février la campagne «ma cantine sans nitrites» pour encourager les maires et les candidats aux élections municipales à s’engager pour supprimer les sels nitrités de la restauration scolaire. «Nous avons une filière porcine qui produit de la viande de qualité, mais certains industriels dénaturent ces produits pour en faire de poisons publics», s’indigne M. Ramos auprès d’Agra Presse. Anne Hidalgo (maire PS de Paris), Gaël Perdriau (maire LR de Saint-Étienne) ou encore Éric Piolle (maire écologiste de Grenoble), ont déjà apporté leur soutien à la campagne. «L’association des maires ruraux va également relayer notre initiative», précise Richard Ramos. Le député, ancien chroniqueur gastronomique, lancera une mission d’information parlementaire dès le 15 février prochain sur les sels nitrités. Début janvier, la Fict (industriels de la charcuterie) avait annoncée une rencontre entre experts sur le sujet des nitrites sous l’égide d’Axel Kahn, président de la ligue contre le cancer, mais aucune date n’a encore été fixée à ce jour. Depuis 2015, la charcuterie est classée comme cancérigène par l’OMS, qui considère cependant que ces effets «ne peuvent pas être attribués à un composant en particulier».

Didier Bouville

Après une année de «ralentissement» (+1,1%) en 2018, les surfaces couvertes par l’assurance multirisque climatique sont reparties à la hausse en 2019, s’étendant sur 358 000 hectares supplémentaires (+7,3%) pour atteindre 5,1 millions d’hectares, a annoncé Groupama, lors d’une conférence de presse le 4 février. Soit une progression proche de la surface agricole utile moyenne d’un département français. Les surfaces supplémentaires sont essentiellement réparties entre la vigne et les grandes cultures, selon l’assureur. Chez Groupama, l’assurance chiffre d’affaires (appelée offre «stabilité»), lancée fin 2016, couvre désormais 31 000 hectares; en 2020, cette offre est étendue à l’orge (en plus du blé tendre, du maïs et du colza actuellement). A l’occasion de cette conférence, le leader de l’assurance du monde agricole a de nouveau rappelé que son activité d’assurance climatique agricole était toujours déficitaire, et demandé un soutien plus soutenu des pouvoirs publics: «Nous sommes arrivés à une phase où il faut prendre des décisions», a expliqué Jean-Yves Dagès, président de la fédération nationale Groupama. En juillet dernier, le ministère de l’Agriculture avait lancé une réflexion en vue de réviser le Programme national de gestion des risques agricoles (PNGRAT) fin 2019; ces travaux sont toujours en cours.

Didier Bouville

L’Association pour la promotion de l’agriculture durable (Apad) a lancé le 30 janvier son label Au cœur des sols, permettant de valoriser les fermes pratiquant l’agriculture de conservation. «Les agriculteurs ne veulent plus de cahier des charges. Le principe de ce label, c’est de mettre sur la table ce qu’on fait de manière transparente», explique François Mandin, président de l’Apad. Le label sera attribué aux exploitations pour cinq ans, sur la base d’une grille à points évaluant la diversité des cultures, la durée de couverture végétale, le non-travail des sols, ainsi que les actions en faveur de la biodiversité. Le modèle précis de valorisation économique n’a pas encore été défini, mais pourra correspondre à un premium sur les productions, ou à une rémunération des services environnementaux. «J’attends des engagements financiers par rapport au stockage de carbone, à la réduction de produits phytosanitaires, et à la préservation de l’eau», indique Florence Richard, agricultrice labellisée dans les Deux-Sèvres. Depuis octobre 2019, 60 agriculteurs ont déjà été labellisés. L’Apad espère atteindre 200 agriculteurs d’ici la fin 2020.

Didier Bouville

C’est une première annonce pour le lait de chèvre: le distributeur Intermarché a signé avec la coopérative Agrial pour une revalorisation du prix du lait, payé aux producteurs à hauteur de 749 €/1000 litres (toutes primes comprises), annonce un communiqué du 3 février. Cet accord portera sur les produits Soignon et sur les marques de distributeurs. «C’est une première marche nécessaire pour atteindre notre objectif de prix moyen annuel de 790 €/1000 litres pour produire un lait de qualité origine France», réagit Jacky Salingardes, président de la Fnec (producteurs de lait de chèvre, FNSEA), également partie prenante des discussions. «Intermarché est le premier distributeur à affirmer son soutien à cette filière souvent méconnue et en difficulté, avec une démarche de partage de la valeur au profit des producteurs», revendique de son côté Thierry Cotillard, président de l’enseigne. «Cet accord est une première étape pour atteindre cet objectif. Je lance un appel pour que cette prise de conscience d’Intermarché fasse écho chez l’ensemble des acteurs de la distribution», sollicite Mickael Lamy, président du métier lait de chèvre d’Agrial.

Didier Bouville

Le comité national de l’Inao (Institut de l’origine et de la qualité) a validé le 28 janvier le nouveau cahier des charges commun aux viandes bovines labels rouges. Ces «conditions de production communes», socle commun aux labels rouges de viande bovine, devraient entrer en application au premier semestre, après finalisation de leurs modalités de contrôle, puis signature et publication de l’arrêté interministériel. Les nouvelles règles fixent un minimum de 80% d’autonomie fourragère pour les exploitations, proscrivent les OGM et l’huile de palme dans l’alimentation du bétail, ainsi que les traitements antibiotiques durant les quatre derniers mois de vie des animaux. S’y ajoutent deux nouvelles mesures sur le bien-être animal: analgésie ou anesthésie en cas d’écornage ou de castration, et intégration progressive de BoviWell (outil d’évaluation du bien-être animal). Dans son plan de filière, l’interprofession Interbev a fixé l’objectif de 40% de viande bovine sous label rouge d’ici 2023 (contre 3% en 2017). Par ailleurs, la contractualisation est désormais obligatoire pour ces viandes (accord interprofessionnel du 22 mai 2019, étendu le 10 décembre).

Didier Bouville

Après le Parlement britannique, le Parlement européen a validé, le 20 janvier, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne par 621 voix pour, 49 contre et 13 abstentions. Le Brexit est donc effectif mais une période de transition s’ouvre. Elle devrait durer jusqu’à fin décembre 2020. Tout accord sur l’avenir des relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni devra être conclu avant cette date pour pouvoir entrer en vigueur le 1er janvier 2021. Cette période de transition pourra être prolongée une fois pour une durée pouvant aller jusqu’à deux ans. Cependant, cette décision devra être prise par la Commission conjointe UE – Royaume-Uni avant le 1er juillet prochain. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, fera tout son possible pour que le délai 2020 soit respecté. Mais la plupart des observateurs estiment qu’il ne pourra pas être tenu, y compris la présidente de la Commission de Bruxelles, Ursula von der Leyen, ainsi que Michel Barnier, le négociateur en chef pour le Brexit.

Didier Bouville

Ce n’est pas encore une décision du Gouvernement. Mais les partis au pouvoir en Allemagne (CDU/CSU et SPD) se sont mis d’accord pour accorder un milliard d’aides à l’agriculture sur quatre ans, essentiellement des subventions à l’investissement et aux programmes environnementaux. Cette décision est une réaction politique aux manifestations agricoles qui ne cessent de se poursuivre depuis quelques mois. Les agriculteurs protestent notamment contre les nouvelles règles de fumure que veut leur imposer Bruxelles et l’influence croissante des Verts sur la politique agricole. La ministre de l’Agriculture, Julia Klöckner considère pour sa part comme inévitables le renforcement des règles de fumures contre lesquelles les agriculteurs ont manifesté, et à souligner qu’il faut aider les agriculteurs à les appliquer.

Didier Bouville

La NFU, le principal syndicat agricole britannique appelle les farmers à manifester massivement le 25 mars à Londres. Par cette démonstration de force, la NFU entend rappeler au Gouvernement que les agriculteurs britanniques ne doivent pas être sacrifiés au libre-échange dans le cadre des négociations avec l’Union européenne et les autres pays du monde, après le Brexit. La NFU veut peser sur ces négociations commerciales notamment sur l’importation des produits alimentaires. Elle souhaite réunir lors de cette manifestation non seulement les farmers, mais aussi les consommateurs et les protecteurs de l’environnement et des animaux, pour défendre l’avenir de l’agriculture britannique qui pourrait être déstabilisée. Pour la présidente de la NFU, Minette Batters, les standards britanniques actuels doivent être absolument maintenus et ne pas être sacrifiés sur l’autel du libre-échange avec des pays moins regardants sur les normes sanitaires, environnementales ou de bien animal.

Didier Bouville

D’importantes manœuvres militaires de l’OTAN sont programmées en Europe orientale au premier semestre 2020. 20 000 soldats américains vont débarquer en Allemagne, en Pologne et aux pays baltes. En tout 37 000 militaires de 18 nations participeront à ces exercices. Ils s’exerceront à des collaborations entre troupes et à des déplacements rapides. L’Allemagne qui n’est pas touchée par la peste porcine mais dont le virus est à ses frontières redoute la propagation du virus. Les éleveurs demandent que toutes les mesures de biosécurité soient prises à l’occasion de ces mouvements de troupe. L’expérience récente montre que ce virus progresse aussi par des sauts, jusqu’à plusieurs centaines de km de distances d’un foyer à l’autre. C’est le signe d’un transport par des activités humaines. Précisément cet exercice militaire se déroule dans les zones de foyers de crise polonais et baltes et ce par des troupes qui ne sont pas informées des risques.

De février à mai les troupes arriveront en Europe avec leur matériel et leurs équipements pour se rendre en Pologne et dans les pays baltiques. L’Allemagne sera l’axe principal pour les colonnes de transports aller, mais aussi retour après avoir atteint les buts fixés. Les manœuvres finiront en juin.

Didier Bouville